Jules VALLES: L'Insurgé (Résumé & Analyse)

« L'Insurgé (1886) est dédicacé « A tous ceux qui, victimes de l'injustice sociale, prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent,sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des douleurs.

» Jacques Vingtras devient l'un des chefs de la Commune de Paris et laisse enfin éclater sa révolte. Les barricades Après L'Enfant et Le Bachelier, voici L'Insurgé, troisième volume de la trilogie Jacques Vingtras : le récit autobiographique de Jules Vallès,devenu Jacques Vingtras pour l'occasion, se termine par ce texte où la révolte de l'auteur explose avec celle de tout un peuple : le peupleprolétaire de Paris.

Le livre, qui couvre la période allant de 1862 à mai 1871, culmine en effet avec la Commune de Paris.

Vingtras-Vallèsest un des membres les plus importants du gouvernement de la Commune, grâce à ses activités de journaliste : voici enfin venu le tempsde l'action.

Au cours de la semaine effroyable où versaillais et communards se livrent un combat sans merci, Vingtras est au sommet desbarricades, au milieu des incendies, il harangue le peuple, fait face aux troupes régulières.

Pourtant, Thiers remporte la victoire, réinvestitParis et anéantit la Commune, cette « grande fédération des douleurs ».

Jacques Vingtras, après s'être caché dans une cave, s'échappe àtemps de Paris pacifié. Le cri du peuple L'Insurgé trouve son dénouement dans la Commune.

« Jacques » devient plus franchement « je » sous la plume de l'auteur.

Vallèsraconte ici son combat au sens propre et au sens figuré.

Dans un langage populaire, il compose un tableau peu objectif de la situation, àla limite de la satire.

Son engagement semble plus passionnel que théorique : il épouse la cause du peuple dans un formidable élan degénérosité humaine mais ne s'attarde pas à de longues discussions politiques.

C'est cet aspect vivant du livre qui en assure larenommée.

La défaite de Vallès apparaît au communard comme une victoire de l'esprit et comme l'annonce d'une espérance ; l'auteur estprêt à se battre de nouveau pour le peuple, et c'est ce qu'il fera à son retour d'exil. L'ouvrage ne fut publié qu'après la mort de Vallès, car ses dernières années furent accaparées par son journal Le Cri du peuple, qui fut,lors de la Commune, l'organe essentiel des insurgés.

Jules Vallès mérite ainsi le titre que lui donnait Eugène Pottier : « Le candidat de lamisère, le député des fusillés.

» L'insurgé de Jules Vallès Ce roman a été publié à Paris chez Charpentier en 1886, c'est le dernier volume de la trilogie de son oeuvre autobiographique dont lehéros est Jacques Vingtras.

Il suit L'Enfant publié 1879 en et Le Bachelier publié en 1881.

Jules Valles, journaliste, révolutionnaire, a écrit ces livres durant une dizaine d'années, ils sont très imprégnés de la période politique de l'époque, nous offrant ainsi un témoignageunique de cette époque. L'insurgé a été écrit pendant son exil à Londres suite à l'effondrement de la Commune, il nous présente la période d'avant la guerre de 1870 caractérisé notamment par l'oppression du régime libéral bonapartiste, le siège de Paris par les prussiens.

Ce serait Juliette Adamqui aurait encouragé Vallès à publier son texte dans la Nouvelle Revue clairement engagé contre Gambetta et sa république modérée. L'année suivante, L'insurgé est modifié pour le journal Le Cri du peuple que Vallès fait reparaître. Le roman ne paraîtra dans son intégralité qu'après la mort de Vallès, grâce à son amie Séverine qui rassembla la fin du roman.

Certainslui attribue la rédaction de certains passages, car elle a procédé à la restitution du nom des personnages réels, auxquels l'auteur avaitattribué des pseudonymes, ainsi Charles-Louis Chassin est « Matoussaint »dans Le Bachelier. Résumé « A tous ceux, qui, victimes de l'injustice sociale, prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent sous le drapeau de laCommune, la grande fédération des douleurs, Je dédie ce livre ». Jules Vallès fut un des membres de La commune, il a en effet siégé à l'Hôtel de Ville.

Il avait d'ailleurs créé un journal, Le cri du peuple , qu'il appela «la grande fédération des douleurs.

Au cours de la Semaine Sanglante, il fit preuve « d'un héroïsme tranquille » sur lesbarricades.

Condamné à mort à la fin de l'insurrection, il se réfugia à Londres où souffrant de l'exil il entreprit la rédaction d'une oeuvreautobiographique, L'enfant fut ainsi publié en 1879.

Il dédia son roman : «À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents....».

Dans cette première partieil dénonce le comportement de sa mère une paysanne qui s'est mariée à un petit professeur et qui transfère toutes ses frustrations surson enfant.

Puis il raconte ses années passées à l'école où l'enfant apprend le mensonge.

L'histoire de Jacques Vingtras est son histoiremais également : «la personnification de l'enfant dont toutes les tendresses natives ont été étouffées par les premières oppressions ; qui, né oiseau, s'est tout d'abord meurtri la tête aux barreaux d'une cage».

Vingtras à l'instar de Vallès ressent un désir de révolte et unehaine envers le monde qu'il conserva toute sa vie. Ce premier roman autobiographique et réaliste et salué par la critique.

Ce succès incita Jules Vallès à continuer le récit, à la premièrepersonne, de la vie de son héros, depuis son arrivée au quartier Latin jusqu'à l'écrasement de la Commune.

Le bachelier est publié en1881, suite à son échec au baccalauréat, Vingtras part pour Paris.

Il s'y transforme en insurgé et exècre Napoléon III.

Selon lui : « Ce qu'ilfaudrait tuer, c'est tout le mal engendré par la question sociale ».

Vallès est alors le premier écrivain Français à mettre en évidence ledanger que constitue, au sein de la société, la présence d'un prolétariat intellectuel. Afin de marquer son opposition contre le romantisme, Vallès présente des portraits de déclassés, victimes de leur éducation, de jeunesétudiants qui ont cru naïvement au prestige des diplômes et qui ont quitté leur province natale, et qui arrivés à Paris vont de déception endéception.

Il met en avant le problème de l'ascension sociale. Jacques Vingtras, de plus en plus révolté et impliqué dans les mouvements socialistes devient l'un des membres les plus influents de laCommune.

Il est présent lors de la semaine sanglante quand l'armée des Versaillais pénètre dans Paris, et que la violence fait rage.

Alorsque Thiers devient maître de la situation Vingtras se croit perdu : «Je m'imagine que nous n'avons plus que quelques heures devant nouspour embrasser ceux que nous aimons, bâcler notre testament et nous préparer à faire bonne figure devant le peloton d'exécution ».

Ilarrive à la capitale et lorsque les insurgés s'emparent de Paris, il devient maire du XIXème arrondissement.

Le lendemain del'insurrection, il est condamné à mort par contumace et Le Cri du peuple , est interdit.

Beaucoup considèrent que ce livre ainsi que la vie de l'auteur est centrée sur la Commune alors qu'elle n'occupe que la dernière partie de l'ouvrage.

Mais le style de l'écriture rapide et letémoignage fidèle des scènes de combat, font de ce livre le cri de la Commune.

Jules Vallès mourut épuisé, à cinquante-trois ans, enmurmurant : « J'ai beaucoup souffert ». L'insurgé se termine par : «Ils ne m'auront pas! Et je pourrai être avec le peuple encore, si le peuple est rejeté dans la rue et acculé dans la bataille.

Je regarde le ciel du côté où je sens Paris.

Il est d'un bleu cru, avec des nuées rouges.

On dirait une grande blouse inondée desang».. »