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JULES Vallès - Le Bachelier. Commentaire

Publié le 19/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : JULES Vallès - Le Bachelier. Commentaire. Ce document contient 1390 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« (Après avoir essayé vainement sur les barricades d'organiser la résistance au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte (2 décembre 1851), Jacques Vingtras se voit contraint de rejoindre sa famille à Nantes.

Son père exige de lui, chaque jour, un devoir de grec ou de latin, après quoi le jeune homme est libre — «libre de regarder le quai Richebourg».) Oh! ce quai Richebourg, si long, si vide, si triste! Ce n'est plus l'odeur de la ville, c'est l'odeur du canal.

Il étale ses eaux grasses sous les fenêtres et porte comme sur de l'huile les bateaux de mariniers d'où sort, par un tuyau, la fumée de la soupe qui cuit.

La batelière montre de temps à autre sa coiffe et grimpe sur le pont pour jeter ses épluchures par-dessus bord. C'est plein d'épluchures, ce canal sans courant! C'est le sommeil de l'eau.

C'est le sommeil de tout.

Pas de bruit.

Trois ou quatre taches humaines sur le ruban jaunâtre du quai. En face, au loin, des chantiers dépeuplés, où quelques hommes rôdent avec un outil à la main, donnant de temps en temps un coup de marteau qu'on entend à une demi-lieue dans l'air, lugubre comme un coup de cloche d'église. A gauche, la prairie de Mauves brûlée par le givre. A droite, la longueur de la rivière, qui est trop étroite encore à cet endroit pour recevoir les grands navires.

On y voit les cheminées des vapeurs de transports, rangées comme des tuyaux de poêle contre un mur; et les mâts avec des voiles ressemblent à des perches où l'on a accroché des chemises — espèce de hangar abandonné, longue cour de blanchisseur, corridor de vieille usine, ce morceau de la Loire! Le ciel, là-dessus, est pâle et pur : pureté et pâleur qui m'irritent comme un sourire de niais, comme une moquerie que je ne puis corriger ni atteindre... C'est affreux, ce clair du ciel, tandis que mon coeur saigne noir dans ma poitrine JULES Vallès - Le Bachelier. Jules Vallès multiplie les points de vue : le canal, lui-même, le quai, puis «en face», «à gauche», «à droite», et plus haut, le «ciel».

Faut-il croire que la diversité domine? Ce serait une impression fausse : le changement n'est qu'apparent.

Quelles que soient les directions, la monotonie, la médiocrité imprègnent toute chose.

La répétition du présentatif «c'est» traduit la pauvreté d'un monde qui suscite l'ennui.

La surface de l'eau, «lisse et calme» comme de l'huile, n'inspire aucun émoi, de même la pureté du ciel «n'accroche» pas le regard. L'observateur s'englue dans une morne contemplation : après le rythme vif des deux premières phrases, la troisième se complique de nombreux compléments de lieux, de l'enchaînement des relatives «d'où sort...

qui cuit».

Le geste de la batelière consiste à «jeter ses épluchures par-dessus bord».

Et le canal regorge de détritus.

Souillure qui brise toute tentative de rêverie et d'évasion.

Les éléments participent à cette malpropreté : l'eau «étale ses eaux grasses».

Le verbe n'évoque pas l'ampleur, la grandeur mais une complaisance à dévoiler sa laideur. On comprend alors mieux que les plans de ce tableau soient si courts.

A quoi bon s'attarder? Lorsqu'une image semble naître, elle disparaît, rapidement dépréciée : le quai est comparé à un ruban, mais l'adjectif «jaunâtre» avec son suffixe introduit une impression désagréable.

De la même façon, les coups de marteau renvoient au son d'une cloche d'église.

Celui-ci loin d'éveiller l'imagination est qualifié de «lugubre», allusion sans doute au glas.

L'intensif «si triste» commande donc l'ensemble de la page. Le sentiment se fait parfois plus vif et atteint au désespoir.

Il est sensible dans la série des exclamations qui ouvrent le texte, dans l'insistance du rythme ternaire, «si long, si vide, si triste» auquel succède le rythme binaire, «ce n'est plus l'odeur de la ville, c'est l'odeur du canal». Comment justifier ce désespoir? Par la monotonie du paysage? Pas seulement.

Le désert, l'absence de vie réelle en donnent la clef.

La batelière n'apparaît que « de temps à autre».

Les êtres sont indistincts, «trois ou quatre taches humaines».

Silhouettes que l'on distingue mal.

Leur présence est presque incongrue.

Le verbe «rôdent» exprime une. »

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