Jules BASTIEN-LEPAGE:LES FOINS.

« Jules BASTIEN-LEPAGE LES FOINS Ce peintre lorrain, mort à trente-six ans, fut constamment copié et plagié par ses contemporains et ses successeurs : d'une certaine façon, il fut plus important que Millet, mais il ne vécut pas assez longtemps pour que l'histoire le retienne ...

Au XIX• siècle, la France est un pays essentiel­ lement rural.

Face au monde industriel des villes, les paysans incarnent les valeurs tradi- · tionnelles d'ordre et de travail.

L'ŒUVRE Bien que Bastien-lepage ait été considéré comme l'héritier de Millet, sa façon de voir les paysans était totalement différente.

le réa­ lisme de Millet était fortement teinté d'une phi­ losophie de l'existence.

Pour lui, le destin condamnait le paysan à une vie sans joie, monotone et dure.

Pour Bastien, la vie quoti­ dienne du paysan, certes difficile, était au contraire ponctuée de moments souriants dont la beauté n'était pas absente.

Pour Paul Cette Tricoteuse P.einte par Millet montre que son style est proche de celui de Bastien-Lepag e.

Ses pr éoccupations paysannes aussi ...

Jules BASTIEN-LEP AGE 1848-1884 .usFoilll • Huile sur tolle 180 aa x 195 eaa • Slpé et datf en bu, • puche,« 1877 J.Butien-Lepaae ,.

• Peint en 1871 - • Localisation: Paris, mus& d'Orsay Mantz, un critique officiel des années 1880, «elle est trè s hâlé e par le sole il, elle est laide ; la tête est carrée et mal dégrossie ; c'est la reproduction impla cablement fidèle d' une jeun e campagna rde qui ne s'est jam ais r egardée au miroir de l' idéal ».

N'est­ ce pas plutôt le contraire? la jeune paysanne des Foins est écrasée non par le destin mais par la fatigue.

le joli corsage qu'elle porte nous montre qù'elle est une jeune femme avant d'être une paysanne.

LE TH ÈME les paysans de Millet, peints au lendemain de la Révolution de 1848, paraissaient inquiétants aux yeux de la critique.

Soucieuse quant à l'avenir de la société, celle-ci voyait en eux les héritiers de 1793! Trente ans plus tard, les contemporains applaudissaient aux paysans de Bastien-lepage parce qu'il sut, n'en déplaise à Paul Mantz, leur conférer un certain idéal.

Et puis, près d'un siècle.

s'était écoulé depuis la Révolution.

le tiers Etat ne faisait plus peur ...

LA COTE Les quelque douze grandes toiles peintes par l'artiste sont désormais dans les musées.

Il ne reste plus guère sur le marché que les esquisses préparatoires à ces œuvres.

Ainsi, une petite esquisse pour Les Foins (40 cm x 50 cm) a été vendue 180000FF (33000 dollars) en 1992.. »