Juin, Alphonse

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Juin, Alphonse (1888-1967), maréchal de France.

Né à Bône (aujourd’hui Annaba, en Algérie) au sein d’un milieu modeste, Alphonse Juin sort major de l’École militaire de Saint-Cyr en 1911 et sert au Maroc entre 1912 et 1914. Durant la Première Guerre mondiale, il est grièvement blessé sur le front de Champagne et rejoint à nouveau le Maroc pour être aide de camp de Lyautey. De 1920 à 1922, il donne des cours à l’École de guerre puis regagne le Maroc où il prend part à la guerre du Rif en 1924. En 1931, il est nommé chef du cabinet militaire du résident général à Rabat et élabore à ce titre le plan de « pacification « du Maroc. Il intègre, en 1937, l’état-major du Conseil supérieur de la Guerre.

Promu général, il commande, en 1940, la 15^e division motorisée qui combat dans le nord de la France et en Belgique. Fait prisonnier par les Allemands à Lille, il est libéré en 1941 sur une requête du maréchal Pétain, qui le nomme commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord en remplacement du général Weygand. Après le débarquement des Alliés, en novembre 1942, il se rallie au général Giraud. Commandant les troupes françaises lors de la reconquête de la Tunisie en 1943, il prend ensuite la tête du corps expéditionnaire français en Italie. Juin remporte la victoire du Garigliano qui ouvre la route de Rome aux Alliés.

Rappelé à Alger par le général de Gaulle, il est nommé chef d’état-major de la Défense nationale en 1944. De 1947 à 1951, il est résident général au Maroc, et s’oppose aux partisans de l’indépendance.

Élevé au rang de maréchal de France en 1952, Juin occupe de très hautes fonctions, tant dans l’armée française — dont il est inspecteur général — qu’au sein de l’Alliance atlantique : de 1951 à 1956, le maréchal Juin est le commandant interallié des forces atlantique pour le secteur Centre-Europe.

Ayant manifesté publiquement son désaccord avec la politique algérienne du général de Gaulle, il est mis à la retraite en 1962.