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Joseph Conrad

Publié le 09/12/2021

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Joseph Conrad fut initié à la littérature anglaise par son père, poète polonais en exil. En 1869, la tuberculose avait emporté ses parents, et malgré la bienveillance de son oncle qui finançait son éducation, Conrad se sentait irrésistiblement attiré par le mer. Il s'installa à Marseille et s'enrôla dans la marine marchande française. Les détails de sa vie en mer sont mal connus, mais il semble que les récits de trafic d'armes qui apparaissent dans ses nouvelles aient été inspirés de sa propre expérience. En 1878, Conrad criblé de dettes s'engagea comme matelot sur un cargo britannique, première mission d'une longue carrière de seize ans dans la marine marchande anglaise. Il relata ses voyages périlleux sur le trois-mâts Palestine dans son premier recueil de nouvelles Jeunesse publié en 1898. Ses traversées vers les Indes, Singapour et Java fournirent la trame de ses chroniques en mer. En 1890, il accomplit un voyage en Afrique ; ses mésaventures au Congo, racontées dans Au coeur des ténèbres, laisseront sur son corps et son mental des cicatrices indélébiles, marquant la fin de sa carrière en mer. Encouragé par les bonnes critiques qui accompagnèrent la sortie de son premier roman La folie Almayer (1895), il se maria et se fixa en Angleterre, où il vécut chichement, jusqu'à ce que son oeuvre de maturité, des nouvelles et Lord Jim, lui apportent le succès et une pension d'État. En 1924, il refusa le titre de chevalier. Il mourut la même année d'une crise cardiaque.

« Joseph Conrad Joseph Conrad fut initié à la littérature anglaise par son père, poète polonais en exil.

En 1869, la tuberculose avait emporté ses parents, et malgré labienveillance de son oncle qui finançait son éducation, Conrad se sentait irrésistiblement attiré par le mer.

Il s'installa à Marseille et s'enrôla dans la marinemarchande française.

Les détails de sa vie en mer sont mal connus, mais il semble que les récits de trafic d'armes qui apparaissent dans ses nouvellesaient été inspirés de sa propre expérience.

En 1878, Conrad criblé de dettes s'engagea comme matelot sur un cargo britannique, première mission d'unelongue carrière de seize ans dans la marine marchande anglaise.

Il relata ses voyages périlleux sur le trois-mâts Palestine dans son premier recueil denouvelles Jeunesse publié en 1898.

Ses traversées vers les Indes, Singapour et Java fournirent la trame de ses chroniques en mer.

En 1890, il accomplitun voyage en Afrique ; ses mésaventures au Congo, racontées dans A u coeur des ténèbres, laisseront sur son corps et son mental des cicatricesindélébiles, marquant la fin de sa carrière en mer.

Encouragé par les bonnes critiques qui accompagnèrent la sortie de son premier roman La folie Almayer(1895), il se maria et se fixa en A ngleterre, où il vécut chichement, jusqu'à ce que son oeuvre de maturité, des nouvelles et Lord Jim, lui apportent le succèset une pension d'État.

En 1924, il refusa le titre de chevalier.

Il mourut la même année d'une crise cardiaque.

Le premier roman de Joseph Conrad, la Folie-Almayer (1895), porte en épigraphe une citation d'A miel : " Qui de nous n'a eu sa Terre Promise, son jourd'extase et sa fin en exil ? " A qui mieux qu'à l'auteur aurait pu s'appliquer la remarque désenchantée du philosophe genevois ? A lui, né de vieille souchepolonaise, près de Berditcheff et mort dans un pays, l'A ngleterre, auquel, devenu sujet britannique, il appartenait depuis une quarantaine d'années et oùcependant il ne s'était jamais, malgré sa gloire, senti qu'un étranger. Lorsque Josef Konrad Korzeniowski vient au monde en 1857, la Russie est maîtresse de la Podolie où la famille de sa mère a des attaches depuis desgénérations.

Son père est un homme de lettres très distingué.

C'est aussi un patriote qui va participer activement à la préparation de l'insurrection de 1863.Arrêté en 1861, il est déporté en 1862.

Sa femme, qui a demandé à le suivre avec leur fils, ne tarde pas à mourir épuisée.

Le père, à son tour, disparaîtprématurément en 1869. L'orphelin est recueilli, en Ukraine, par un oncle chez qui il avait déjà été autorisé à passer quelques mois du vivant de son père.

Et, à la stupéfaction decelui-ci, l'adolescent, alors qu'il n'a pas encore dix-sept ans, annonce tout à coup que sa décision est prise et qu'il sera marin.

Rien ne réussissant à le fairechanger d'avis, l'oncle l'envoie, la mort dans l'âme, chez des amis établis à Marseille.

" Pour moi, dira plus tard C onrad, la Canebière a été la rue qui menaitvers l'inconnu.

" La phase française dure quatre ans.

Puis, en 1878, C onrad aborde au rivage britannique contact qui sera le point de départ d'une carrière anglaise decabotage puis de navigation au long cours qui dure seize ans.

Les étapes en seront extrêmement dures car, à vingt et un ans, C onrad ne sait pas un mot dela langue.

Il n'en passe pas moins avec succès l'examen de capitaine.

L'obtention de son brevet coïncide avec la date de sa naturalisation (1886).

Il avingt-neuf ans. Cette citoyenneté britannique a été parfois jugée avec sévérité.

On a parlé de trahison et C onrad a dû, pour se défendre, préciser que le mobile de sonapparente désertion avait été le désir de revoir son foyer.

Or, il savait que s'il restait sujet russe, il lui serait impossible de revoir les siens.

Tandis que,muni de son nouveau passeport, il put peu de temps après aller passer deux mois en Pologne dans sa famille.

Ici apparaît un trait fondamental de lapersonnalité de Conrad que lui-même a défini comme étant non la duplicité, mais la dualité. Conrad avait dépassé de peu la trentaine lorsqu'une lassitude morale et physique s'empara de lui.

Une seconde vocation, aussi imprévisible que celle desseize ans, s'était levée dans son esprit, éclipsant ses autres rêves.

Il était provisoirement sans emploi en mer et c'est ainsi, il faut bien le dire, pour tromperson ennui qu'il commença, dans une petite pension londonienne, à rédiger la Folie-A lmayer, évocation romancée figure d'un métis hollandais qu'il avaitrencontré à Bornéo.

Le livre devait mettre cinq ans à mûrir.

Proposé en 1894 à un éditeur, il parut l'année suivante.

Un second roman, Un Paria des Îles, lesuivit en 1896.

Comme, d'autre part, C onrad ne parvenait point en dépit de ses démarches anxieuses et répétées à recevoir un commandement, il décida dese consacrer à la littérature.

Il n'allait plus cesser d'écrire jusqu'à la fin de sa vie, en 1924. Les romans de Conrad composent une vaste fresque, nous offrant en quelque sorte un atlas de l'exil.

L'A sie, l'Océanie, l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Europey ont leur place.

Ils abondent en incidents, en intrigues compliquées faisant appel généreusement aux ressorts du mélodrame : le secret, le complot, lacupidité, la haine, la perfidie, la guerre et l'amour.

Mais toujours c'est l'instant où le personnage central se voit confronté avec l'imminence de sa mort quijustifie le picaresque et l'ennoblit.

Le monde, pour Conrad, n'était pas une simple suite d'enluminures mais une superposition d'états de conscience.

Il étaitle cadre incompréhensible d'un mystère métaphysique. C'est parce qu'il était convaincu de la profondeur de l'énigme et de l'impossibilité de trouver au sein d'une religion, quelle qu'elle soit, la réponse au rébusuniversel que le romancier s'est efforcé par un art subtil de recréer l'opacité de sa vision.

Il n'a pas cherché à dérouler, comme les narrateurs populaires, lefil d'une action linéaire.

Il s'est employé à transcrire par tous les moyens imaginables ce qu'il y avait d'obscur, d'insatisfaisant, d'insaisissable et pourtantde solide et de compact dans les lueurs dansantes de sa mémoire.

Le résultat a été une expérimentation technique qui a dérouté, voire éloigné de lui, leslecteurs pressés. Conrad cependant n'accumulait pas les difficultés par jeu.

Il était scrupuleux et probe.

Il répugnait à s'arroger le droit de pénétrer directement, en auteuromniscient, dans la psychologie de ses héros.

Cette intrusion lui paraissait suspecte d'arbitraire, presque de contrebande.

Il préférait nous laisser juges, secontentant de présenter à la barre des dépositions extérieures, témoignages et contre témoignages qui constituent entre l'affabulation et le public autantd'écrans qui ont pu paraître artificiels mais qui, à ses yeux, étaient garants de l'authenticité. Quelle qu'ait pu être sa sincérité d'artiste, Conrad n'occuperait peut-être pas le rang qui, aujourd'hui, est le sien dans les lettres internationales si sonoeuvre ne s'était imposée par un message spirituel en affinités avec les tourments majeurs du siècle. Conrad a été l'angoissé type, celui qui à travers ses peintures exotiques a sans doute le mieux exprimé la déréliction de la créature.

La nature n'a été pourlui ni une mère ni une marâtre, simplement le vide.

Le cosmos conradien est impénétrable à Dieu.

Nous ne sommes pas ici-bas, comme le pensent lescroyants, les exilés d'une patrie glorieuse, mais d'une absence de patrie.

Nous sommes les apatrides du néant. Et pourtant, sur cette planète abandonnée qui roule sans timonier parmi les espaces déserts, l'homme est le seul dépositaire de la spiritualité.

Isolementqu'il partage avec des millions de ses semblables ; ce qui implique une unicité à forme communautaire et, par voie de conséquence, une morale du paradoxede la fraternité. C'est à l'élucidation de cette éthique, fondée sur l'analyse et la répudiation des appels sataniques de la lâcheté, que Conrad obstinément s'est voué.

L'êtrehumain n'étant pas l'image de Dieu, il a voulu montrer qu'il était la fierté de la poussière.

Qu'il n'y avait que lui qui pût jeter un défi à l'absurde, s'affirmercomme le militant des causes perdues, échapper en consentant au sacrifice suprême à l'enfer du mépris de soi. Le miracle de C onrad est là.

Dans l'enseignement d'un introverti qui, par la grâce de sa solitude, a révélé aux autres, en plus de leur claustration, leursolidarité.. »

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