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JOHN DONNE

Publié le 18/05/2020

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« JOHN DONNE 1571-1631 LEs Histoires de la Littérature anglaise font de Donne le chef de file des poètes métaphysiques, dont les plus célèbres après lui sont Herbert, Traherne, Vaughan, Crashaw, Marvell, Lovelace, Carew.

Ce qualificatif de métaphysiques leur fut appliqué par le Dr Johnson.

Il ne prétendait pas par là qu'ils fussent métaphysiciens, mais voulait désigner - et condamner - une certaine «sophistication» des idées et du langage qui se manifestait chez eux dans des juxtapositions d'ima­ ges hétérogènes et des subtilités d'esprit que les lettrés du xvme siècle tenaient pour du charabia.

Il est certain que Donne se complaît dans l'élaboration de l'image creusée parfois jusqu'aux limites extrêmes de l'ingéniosité.

La raison en est moins une théorie littéraire personnelle que la façon de sentir et de penser particulière à la première moitié du xvue siècle et si Donne et ses successeurs ne sont pas des poètes qui prétendent mettre la philosophie ou la théologie en vers, il n'en reste pas moins vrai que leur sensibilité s'enracine dans certaines structures intellectuelles qui n'ont plus de sens pour les générations suivantes.

Le système du monde et de la société reste lié dans leur esprit à des catégories de pensées médiévales; la science n'a pas encore rompu définitivement avec la théologie, et la sensibilité fait un avec une intellectualité qui en est à la fois l'inspiration et le cadre.

D'où le caractère raisonnant (je ne dis pas raisonneur) d'une poésie comme celle de Donne, où l'image est toujours une idée, qui se fraie son chemin sous des revêtements figuratifs successifs jusqu'à ce que soit démontrée une thèse ou posé un problème.

La sensibilité poétique de Donne a été singulièrement aiguisée par son intellectualisme, sans être jamais durcie ou dessé­ chée -il est trop passionné pour que ce fût possible - et si ses poèmes sont parfois malaisés à déchiffrer à la première lecture, c'est plus en raison de la subtilité du raisonnement que de la complication du langage.

Celui-ci est simple, plus simple que le langage des poètes spenseriens contre lesquels réagissent les métaphysiques qui rejettent délibérément la phraséologie de la littérature courtoise, allégorisante, pastorale, et une certaine rhétorique du XVIe siècle, affectée de lieux communs et de redondances.

En fait, c'est dans le langage courant et concret que Donne prétend formuler les émotions et les problèmes qui le touchent, avec leur complexité et leurs contradictions.

John Donne était le fils d'un riche commerçant de Londres.

Il est né en 1571 ou 15 72; sa famille était catholique, et sa mère était même la petite-nièce de Thomas More.

Aussi fut-il élevé dans la stricte orthodoxie romaine.

A l'âge de onze ans il fut envoyé à Oxford et puis, pense-t-on, à Cambridge, après quoi il étudia le Droit et participa aux expéditions espagnoles du comte d'Essex en 1596-1597.

Ses études furent surtout d'ordre théologique, philosophique et juridique.

Il n'eut qu'un contact superficiel avec les auteurs classiques mais se pencha par contre avec une curiosité dévorante sur les sciences, la géographie et l'occultisme.

La controverse entre Rome et le protestantisme le passionna; son esprit inquiet et chercheur remit en question le catholicisme familial et il passa à l'Eglise d'Angleterre.

A vingt-sept ans il devint secrétaire de Sir Thomas Egerton, le Lord Keeper, dont il épousa secrètement la nièce, ce qui lui valut d'être congédié.

Il est probable que la plupart des Sangs and Sonnets et des Elegies datent des années 1590-1610, mais nous ne pouvons assigner d'année précise qu'à un très petit nombre de pièces.

Avant son mariage, Donne connut une vie sentimentale passionnée et fantasque.

Il en éprouva beaucoup de remords plus tard et ne cessa, une fois « converti », de se lamenter sur sa jeunesse pécheresse.

Les poèmes de ces années sont les meilleurs qu'il écrivît, de l'avis même de Ben Jonson.

Ils sont d'un JOHN DONNE Auteur inconna.

Victoria and Albert MuJtum, LonJr11.

Plwto du Musée.. »

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