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Jeudi 62 -- Hé, ho, réveillez-vous.

Publié le 08/12/2021

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Jeudi

62
-- Hé, ho, réveillez-vous. S'il vous plaît.
Ces mots m'éveillèrent en sursaut.
Il me fallut quelques secondes pour accommoder mon regard, mais je savais déjà que je n'aimerais pas ce
ue j'allais voir. J'avais la tête cotonneuse. Ça ne ressemblait pas à une gueule de bois, j'avais plutôt
'impression que mon crâne avait été pris dans un étau qu'on n'avait desserré que d'un demi-tour.
J'étais allongé sur un lit de camp peu épais. Je constatai que je n'avais pas les mains liées. Je me
edressai en faisant grincer le lit, vis que mes jambes n'étaient pas non plus attachées. Je jetai un coup d'oeil
utour de moi. J'étais logé à la spartiate. Une pièce sans fenêtres, de huit mètres carrés. Les murs de pierre
taient vieux et se rejoignaient pour former une voûte basse. La cellule était vide, à part le lit de camp, moi, et
n type qui me regardait comme si j'étais un extraterrestre. Je réalisai que dans un sens, c'était sans doute vrai.
-- Qui êtes-vous ? fit-il, de la voix tremblante d'un homme qui a les nerfs à vif.
Je le regardai. Je commençai à comprendre.
-- Vous, vous êtes Stephenson.
Le type eut l'air surpris.
-- Comment le savez-vous ? Qui êtes-vous ?
Je m'assis, posai les pieds sur le sol et me frottai les cuisses et les bras pour les ranimer. Je contemplai
otre cellule.
-- Sean Reilly. FBI.
L'impression qu'on m'avait passé la bouche au papier de verre.
-- Bon Dieu, mais que se passe-t-il ? demanda-t-il. Où sommes-nous ?
Il faisait bon, mais il y avait de l'humidité dans l'air, comme si elle suintait à travers les murs.
-- Je dirais que nous sommes quelque part au Mexique.
Stephenson était stupéfait.
-- Au Mexique ? Quoi ? Pourquoi ? Merde, mais pouvez-vous me dire ce qui se passe ? Je suis professeur
l'université, pour l'amour de Dieu. On doit me prendre pour quelqu'un d'autre...
Il me raconta qu'ils étaient venus le chercher, un matin, très tôt. Il ne se rappelait pas depuis combien de
emps. Les jours avaient fini par se confondre. Ils l'avaient forcé à appeler sa secrétaire, puis l'avaient bâillonné
t lui avaient mis un bandeau sur les yeux avant de le fourrer dans le coffre d'une voiture. On l'avait conduit
uelque part, ils avaient descendu des marches et ils l'avaient attaché à un mur. Il était resté captif de motards
ui n'avaient même pas pris la peine de lui laisser son bandeau, puis d'autres hommes étaient venus le
hercher - des Latinos parlant espagnol et qui - puisque j'en parlais - étaient très probablement mexicains, en
ffet. Ils lui avaient fait traverser une salle dans laquelle gisaient les cadavres des motards, lui avaient remis
on bandeau sur les yeux et l'avaient jeté dans une voiture qui l'avait mené jusqu'ici...
C'était à mon tour de donner des explications : -- Je suis le père d'Alex Martinez. Et... non, on ne vous a
as pris pour quelqu'un d'autre. Vous êtes ici - tout le monde est ici - à cause d'Alex.
Il était encore plus stupéfait.
Il semblait peu probable qu'on nous déménage dans l'immédiat. Je lui racontai donc ce que je savais.
Puis je lui demandai de faire de même.
 
Tess se réveilla dans un environnement très différent.
La pièce était meublée en vieil acajou, possédait des poutres apparentes, des rideaux de mousseline et de
randes fenêtres grâce auxquelles elle baignait dans une lumière dorée. Avec les chants d'oiseaux qui venaient
es arbres luxuriants qu'elle apercevait à l'extérieur, Tess aurait pu se croire dans un hôtel cossu, et un peu
omnolent... si ce n'était la présence de l'homme assis dans un fauteuil en face de son lit, et qui la contemplait
vec une grimace indéchiffrable.
-- Où suis-je ? demanda-t-elle, même si elle connaissait déjà la réponse.
-- Vous êtes mes invités.
Puis, avec un sourire sans joie :
-- Vous tous.
Tess s'assit, raide comme un piquet.
-- Où est Alex ? Et Sean ?
-- Alex va bien. Il dort encore. Je ferai en sorte que vous soyez avec lui quand il se réveillera.
Elle craignait la réponse à l'autre question.
-- Et Sean ?
Il attendit un peu, comme s'il se demandait comment y répondre. Ou peut-être voulait-il simplement
ccentuer un peu son angoisse.
-- Il est ici, confirma-t-il enfin. Il va bien.
Elle se détendit un peu.
Il l'observait, les yeux plissés.
-- Vous savez pourquoi vous êtes ici, n'est-ce pas ?

Tess ne savait trop que dire.
-- Oui, sans doute, répondit-elle au bout d'un moment, même si je ne suis pas sûre de croire à cette
histoire...
-- Oh, vous pouvez y croire, Tess. Là-dessus, faites-moi confiance. Tout est absolument vrai. Je le sais.
Son visage s'éclaira d'un léger sourire.
-- Je suis passé par là. J'ai vu. C'est très, très réel.
Tess sentit que ses nerfs étaient tendus à mort.
-- Comment le savez-vous ?
Il repoussa la question d'un geste, et se dirigea vers la fenêtre.
-- Vous comprendrez. Avec le temps.
Le dos tourné, il ajouta :
-- Pour vous, la question la plus appropriée est la suivante : « Pourquoi suis-je encore en vie ? » La
réponse est très simple. Vous êtes ici parce que je veux qu'Alex soit détendu, suffisamment à l'aise pour que le
docteur Stephenson puisse faire opérer sa magie et obtenir de l'enfant ce que j'attends de lui.
Il se tourna vers Tess, totalement inexpressif.
-- C'est tout ce que vous valez, pour moi, vous comprenez ?
Tess le regarda. Sachant à qui elle avait affaire, elle se contenta d'acquiescer.
-- Bien. Alors je vous conseille vivement de m'aider. Pas seulement pour votre bien. Mais pour le bien
d'Alex. Je préfère que Stephenson obtienne les informations sans complications. En cas de problèmes je
dispose d'autres moyens de rafraîchir la mémoire d'Alex. Des moyens particulièrement désagréables pour un
enfant de quatre ans. Je vous invite donc instamment à aider Stephenson, et à aider Alex à se souvenir.
-- Et après ? demanda Tess, sachant une fois encore ce qu'était la réponse.
Ce que serait en tout cas une réponse sincère.
Le sourire mince réapparut.
-- Nous verrons bien. Aidez-moi à obtenir ce que je veux. Qui sait, alors, comment ça pourrait se passer.
Mais si vous me doublez... l'enfer que je vous infligerai sera pire que tout ce que vous pouvez imaginer.
Il la contempla un instant, sa menace planant dans la pièce. Puis il sortit, abandonnant Tess à sa terreur.

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