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Jean GIONO, Que ma Joie demeure. Nocturne

Publié le 30/06/2020

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« Nocturne Dehors, pas de bruit. La lune glissait le long des montagnes de l'ouest. Les loutres étaient parties. Un chat-huant guettait sans bruit sur la poulie du grenier. De temps en temps il ouvrait ses yeux rouges. L'étang suçait doucement les sables de ses petites plages. Les champs étaient noirs. La terre labourée ne se laisse pas éclairer par la lune. Seuls luisaient les talus d'herbe. La brume s'était fondue. Sous un amandier fleuri, le renard se léchait les pattes. Les sauterelles vertes chantaient. Elles étaient toutes immobiles sur les chardons pelucheux qui gardent la chaleur du jour. L'herbe s'étira. Un rayon de lune se refléta dans une longue feuille d'avoine. Le reflet éclaira les yeux de pierre d'une sauterelle. Le renard s'arrêta de lécher ses pattes. Il regarda ces deux petits points d'or. Il se mussa, sauta; la sauterelle lui partait d'entre les pattes, le renard la vit luire et s'éteindre. Il sauta sur place comme pour essayer de mordre la nuit, puis il se coucha et hurla doucement. Loin vers la forêt, au-delà de la route, un perdreau entendit, s'éveilla, vola d'un vol court. Il retomba dans l'herbe, s'endormit, retrouva sa peur, s'envola, retomba, s'endormit, et il resta enfin dans l'herbe, frissonnant mais alourdi de nuit. Des blaireaux marchaient dans les labours en traînant le ventre. Sous l'arbre fleuri, le renard avait recommencé à sauter après les sauterelles. La lune descendait' dans un col lointain de la montagne. Jean GIONO, Que ma Joie demeure. Introduction ? Né à Manosque d'un père cordonnier et d'une mère repasseuse, qui le choyaient, Giono est cependant à demi autodidacte. ? Ayant arrêté ses études avant le baccalauréat, il se façonna lui-même une culture où la Bible, Homère et les grands tragiques grecs avaient une place de choix. ? Cette influence antique marque sa création et l'on voit souvent en lui un grand classique. ? De même son attachement à sa Provence est une de ses principales caractéristiques. ? Même s'il «montait» à Paris plus souvent à la fin de sa vie, il fut toujours, selon son expression, « uh proven-cial gauche et farouche». ? Après avoir acquis la notoriété avec Colline (1928) et complété une trilogie de la Haute-Provence avec Un de Baumugnes et Regain, deux grands succès aussi de 1929 et 1930, Giono devint une sorte de maître d'une école de la solitude et de la terre, les Vraies richesses (autre titre d'un roman de 1937). ...»

« Nocturne Dehors, pas de bruit.

La lune glissait le long des monta­ gnes de l'ouest.

Les loutres étaient parties.

Un chat­ huant guettait sans bruit sur la poulie du grenier.

De temps en temps il ouvrait ses yeux rouges.

L'étang suçait doucement les sables de ses petites plages.

Les champs étaient noirs.

La terre labourée ne se laisse pas éclairer par la lune.

Seuls luisaient les talus d'herbe.

La brume s'était fondue.

Sous un amandier fleuri, le renard se léchait les pattes.

Les sauterelles vertes chantaient.

Elles étaient toutes imm�/EK9m sur les chardons pelucheux qui gardent la chaleur du jour.

L'herbe s'étira.

Un rayon de lune se refléta dans une longue feuille d'avoine ..

Le reflet éclaira les yeux de pierre d'une sauterelle.

Le renard s'arrêta de lécher ses pattes.

Il regarda ces deux petits points d'or.

Il se mussa, sauta; la sauterelle lui partait d'entre les pattes, le renard la vit luire et s'éteindre.

Il sauta sur place comme pour essayer de mordre la nuit, puis il se coucha et hurla doucement.

Loin vers la forêt, au-delà de la route, un perdreau enten­ dit, s'éveilla, · vola d'un vol court.

Il retomba dans l'herbe, s'endormit; retrouva sa peur, s'envola, retomba, s'endormit, et il resta enfin dans l'herbe, frissonnant mais alourdi de nuit.

Des blaireaux marchaient dans les labours en traînant le ventre.

Sous l'arbre fleuri, le renard avait rècommencé à sauter après les sauterelles.

La lune descendait dans un col lointain de la montagne.

Jean GIONO, Que ma Joie demeure.. »

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