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James Whistler

Publié le 16/05/2020

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« James Whistler Parmi les artistes du XIXe siècle, James Abbott McNeill Whistler fut universellement connu comme esthète.

Inconsciemment,sous les traits du personnage imaginaire de sa Circonférence à dix heures, il s'est dépeint comme "le maître qui n'a pas derapport avec l'époque à laquelle il vit".

Il est en effet difficile de faire aucun rapprochement entre l'art de Whistler et l'artaméricain, français ou anglais.

Bien américain par sa personne et son caractère, on n'aurait pu prendre ce petit hommeagité, à l'esprit vif, courageux dans ses actes et ses paroles, avec sa voix traînante et son accent à la fois nasillard etrude, ni pour un Anglais ni pour un Français.

Il en est autrement de sa peinture.

Son pays natal ne lui fut pas une sourced'inspiration, il n'y avait pas de tradition américaine pour le guider et, de plus, il ne vécut guère aux États-Unis.

Sonenfance s'écoula en Russie, où son père, qui était ingénieur, était allé construire une voie ferrée.

Quand il eut vingt et unans, il vint à Paris comme étudiant des Beaux-Arts, et ses années de maturité furent partagées entre l'Europe continentaleet l'Angleterre.

Bien qu'en fait il soit né à Lowell (Massachusetts), il affirmait être né à Saint-Pétersbourg.

Il choisissait,disait-il, son lieu de naissance selon sa fantaisie. Il niait l'existence d'un art national et, par conséquent, la valeur de la tradition nationale.

Il rejetait l'évidence du fait queles Français puisaient l'inspiration de leur art dans leurs classiques, ainsi que dans la vie et les paysages de leur pays.Donc, à défaut d'éléments de base, il se tourna vers des qualités plus permanentes, indépendantes du temps et du lieu"L'art pour l'art" fut pour lui l'Evangile de l'expatriation.

Nul pourtant n'appréciait mieux l'art français : jeune homme, il étaitdéjà conscient de cet esprit créateur qui animait les peintres français de l'époque.

Il peignait en compagnie du réalisteGustave Courbet dont il fut un fervent admirateur et dont on retrouve l'influence dans ses premières œuvres ; Au piano,exposé à la Royal Academy en 1860, en est un exemple.

Edgar Degas était aussi un de ses amis.

Cependant, son art nerévèle aucune profonde affinité ni avec l'art de Courbet ni avec celui de Degas. A la fin de ses études, il rompit avec les milieux artistiques parisiens et vint se fixer à Londres.

Pendant dix ans, il fut l'amiintime de Dante Gabriel Rossetti, le peintre et poète préraphaélite qui changea pour lui son fameux monogramme aupapillon.

Malgré de fréquents séjours à Paris et son enthousiasme pour la gravure japonaise qui connut une grande vogueà cette époque, Whistler vécut dans l'atmosphère des tableaux de genre de l'époque victorienne et du mouvementpréraphaélite.

Ses qualités de dessinateur se révélèrent de plus en plus dans ses œuvres, mais il avait perdu contact avecl'évolution du réalisme qui mena de Courbet aux impressionnistes, à l'étude froide et concise de la nature.

La nature, disaitWhistler, l'exaspérait.

On l'a parfois classé parmi les impressionnistes, mais son but et sa méthode diffèrent entièrementde ceux des impressionnistes authentiques tels que Claude Monet et Camille Pissarro.

Tandis qu'eux essaient de saisir surle vif l'essence changeante des paysages, lui, au contraire, peint de mémoire selon les préceptes de Lecoq de BoisbaudranLe procédé impressionniste qui consiste à rendre la radiation de la lumière en décomposant les tons pour revenir auxcouleurs fondamentales, était pour Whistler trop scientifique.

Seul, le facteur esthétique comptait à ses yeux.

Il mélangeaitsoigneusement ses couleurs sur sa palette avant de les appliquer.

Peut-être y a-t-il, dans les clairs-obscurs de sespaysages de la Baie de Valparaiso et de la Tamise, certains effets atmosphériques qui nous permettent de rapprocherWhistler des impressionnistes. Il ne s'est pas non plus anglicisé pendant son séjour à Londres.

Le fameux pamphlet contre John Ruskin, qui l'avait accuséde "jeter un pot de peinture à la face du public", mit de l'amertume dans ses rapports avec les insulaires.

Lespréraphaélites et les victoriens, dont Burne-Jones et William Powell Frith, lui furent défavorables.

Il en fut confirmé dans laposition qu'il avait prise contre les tableaux de genre, ceux qui les peignaient et l'opinion publique britannique qui lesapprouvait.

Et il s'engagea dans une campagne sans merci contre le ridicule, qui est contenue dans l'Art noble de se fairedes ennemis ; sa conception de l'art en devint de plus en plus austère. Dans le portrait, l'individualité de son modèle ne comptait pas.

"Prenez, disait-il, le portrait de ma mère, exposé à la RoyalAcademy sous le titre de Arrangement en gris et noir.

Il m'intéresse, moi, en tant que portrait de ma mère, mais l'identitédu sujet ne devrait pas compter aux yeux du public".

Il excluait les idées et les associations d'idées et aurait sans doutecritiqué les surréalistes sur le même terrain qu'il attaqua l'école victorienne.

L'art, pour Whistler, n'était pas procédé derecherche mais résultat de connaissances ; son but était de s'exprimer à l'aide de termes choisis, précis, subtils et connusde peu, mais non pas d'inventer un langage nouveau L'influence de son œuvre fut limitée.

L'intérêt grandissant pour les précurseurs du XXe siècle, Cézanne, Gauguin et VanGogh qui débuta quand Whistler vivait encore, correspondait à une aspiration vers quelque chose de plus solide et de plusexpansif qu'il ne pouvait pas satisfaire.

Maurice Denis, dans un de ses écrits révélateurs de l'opinion de son temps,remarque en 1905 le déclin de la vogue de Whistler.

Pour l'admirateur de Gauguin, Whistler paraît "informe, sceptique,terne".

Trop de délicatesse, de subtilité et de détails sont peut-être les seuls défauts de Whistler.

George Moore disait delui qu'"avec quelques kilos de plus", il aurait été un Velasquez, ce qui contient une certaine part de vérité ; mais Whistlerretourna gaiement la boutade par cette joyeuse repartie : "Camarades artistes, au pesage !" Mais il sut parfaitementlimiter ses qualités dans son domaine propre ; la sensibilité avec laquelle il sut isoler certains éléments essentiels luipermit d'atteindre à une manière de perfection. Le portrait de la Mère du peintre, tout d'abord exposé en 1872, puis acheté par le Musée du Luxembourg en 1891, agagné un prestige presque légendaire auquel il est donné à peu d'ouvrages de parvenir.

Le Portrait de Thomas Carlyle, de1874 (à la Glasgow Art Gallery), est un autre "arrangement", pour employer le terme même du peintre, que l'on peut àjuste titre appeler un chef-d'œuvre.

Le Nocturne en bleu et argent, le Vieux pont de Battersea (connu plus tard sous letitre de ; Nocturne en bleu et or), tout d'abord exposé à la Grosvenor Gallery en 1877 et qui se trouve maintenant à laTate Gallery, sont particulièrement remarquables dans la série des paysages aspirant à la "condition musicale".

Whistlerpeignit environ cent quatre-vingt-dix huiles (dont une grande partie se trouve actuellement aux États-Unis).

Les troisœuvres citées plus haut, par la beauté des tons, leur poésie et la qualité unique du style, suffisent à assurer à Whistlerune gloire qui durera.. »

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