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Ivy Compton-Burnett

Publié le 09/12/2021

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Le véritable sujet de ces livres est double : les gens d'abord et la manière dont ils usent de leur terrible pouvoir les uns sur les autres et ensuite, avec cette force d'aliénation qui est l'essence de l'esprit, les liens de parenté qui existent entre les sentiments et les actions d'une part, et d'autre part, les pensées et les mots qui tentent (toujours plus ou moins en vain) soit de les gouverner, soit simplement de suivre leur trace. Cette double sensibilité, à la fois à l'émotion humaine universelle et aux extravagances, ambiguïtés et disproportions inséparables de son expression, place Ivy Compton-Burnett parmi les plus complexes, les plus subtils et aussi les plus généreux écrivains tragi-comiques. Bien que, ou peut-être parce qu'elle ne semble pas avoir de convictions religieuses ou métaphysiques, son oeuvre est éclairée par une constante préoccupation d'ordre moral qui jamais n'étincelle ni ne vacille. Bien qu'elles ne soient nulle part réellement définies, et bien que les récompenses et les châtiments derniers ne présentent pas un caractère de réalité ou d'intérêt pour un esprit stoïque comme le sien, les notions de bien et de mal apparaissent dans chaque page avec le maximum de solidité et de rigueur. Les valeurs demeurent implicites mais fermes. L'élément variable, distrayant, réside dans le rapport qui existe entre chaque mot, chaque aspiration et ces invisibles critères, lorsque chaque impulsion humaine se trouve lice d'une façon complexe dans les deux cas et au bien et au mal, et que mots et pensées embrouillent et compliquent chaque issue dès qu'elle se présente.

« Ivy Compton-Burnett Le véritable sujet de ces livres est double : les gens d'abord et la manière dont ils usent de leur terrible pouvoir lesuns sur les autres et ensuite, avec cette force d'aliénation qui est l'essence de l'esprit, les liens de parenté quiexistent entre les sentiments et les actions d'une part, et d'autre part, les pensées et les mots qui tentent(toujours plus ou moins en vain) soit de les gouverner, soit simplement de suivre leur trace.

Cette double sensibilité,à la fois à l'émotion humaine universelle et aux extravagances, ambiguïtés et disproportions inséparables de sonexpression, place Ivy Compton-Burnett parmi les plus complexes, les plus subtils et aussi les plus généreux écrivainstragi-comiques. Bien que, ou peut-être parce qu'elle ne semble pas avoir de convictions religieuses ou métaphysiques, son oeuvreest éclairée par une constante préoccupation d'ordre moral qui jamais n'étincelle ni ne vacille.

Bien qu'elles ne soientnulle part réellement définies, et bien que les récompenses et les châtiments derniers ne présentent pas uncaractère de réalité ou d'intérêt pour un esprit stoïque comme le sien, les notions de bien et de mal apparaissentdans chaque page avec le maximum de solidité et de rigueur.

Les valeurs demeurent implicites mais fermes.L'élément variable, distrayant, réside dans le rapport qui existe entre chaque mot, chaque aspiration et cesinvisibles critères, lorsque chaque impulsion humaine se trouve lice d'une façon complexe dans les deux cas et aubien et au mal, et que mots et pensées embrouillent et compliquent chaque issue dès qu'elle se présente. Pour traduire son complexe sujet, Ivy Compton-Burnett a mis au point un style d'une concentration et d'unesouplesse tellement particulières qu'il arrive à former une sorte de langage personnel langage qui est cependantaccessible à quiconque apprécie la haute comédie.

" Je ne peux pas vous dire pourquoi j'écris ainsi, a-t-elle dit, carje ne le sais pas.

J'ai même essayé de ne pas le faire mais suis bientôt retombée dans ma propre manière.

" C'estmoins un style qu'une voix. Les romans sont presque entièrement menés en dialogue ; narration, description et exposition en sont pratiquementabsents.

Ces livres pourraient être joués (et ils l'ont d'ailleurs été au Troisième Programme de la B.B.C.) comme desimples pièces de théâtre ; sans presque aucune modification.

Tout ce qui n'est pas parfaitement nécessaire estéliminé du vocabulaire et de la syntaxe, mais dans ce qui demeure, chaque effet verbal est à la fois exact, précis etcomplexe, de sorte que plus un mot est approprié, plus son effet est saisissant et plus il devient amusant et ironiquedans son contexte. Tous les personnages, y compris les enfants, pèsent minutieusement leurs mots, sauf quand ces personnages sonteux-mêmes stupides ou qu'ils se veulent délibérément faux.

Chaque phrase constitue un travail de précision ou bienune tentative pour échapper à cette précision. Le contenu du dialogue varie entre ce que les personnages disent réellement et ce qu'ils auraient pu dire, et entrece qu'ils pourraient vraiment eux-mêmes penser et ce qui pourrait éventuellement se penser dans leur situation.

Lesgens peuvent parler d'une façon réaliste ou non réaliste, suivant le cas, en évoluant librement de l'une à l'autrecomme dans la tragédie élizabéthaine.

Aucune formule ne saurait contenir tous les divers rapports qui existent dansces romans entre ce qui se présente comme dialogue et les pensées et sentiments sous-jacents. Il est évident que le style d'Ivy Compton-Burnett, comme il en va pour tous les grands artistes créateurs, doit êtreadmiré plutôt qu'imité.

Elle n'a elle-même rien imité, ni le monde, ni ses prédécesseurs, bien que, comme tous lesvrais novateurs, elle soit redevable à la grande tradition dont elle est issue et dans laquelle on lui concède déjà uneplace indiscutable.

Plutôt que ses propres contemporains, c'est à Jane Austen, George Eliot, Dickens et Henry Jamesqu'elle ressemble, dans la mesure où elle ressemble à quelqu'un.

Cette remarque qu'elle a fait sur elle-même et JaneAusten peut résumer le problème : " Je ne pense pas que mes livres présentent vraiment une ressemblance avec lessiens.

Il existe peut-être une ressemblance entre nos deux esprits.

". »

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