Ivan Petrovitch Pavlov par Jacques Roubinovitch Médecin neuro-psychiatre des hôpitaux, Paris Un des

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PAVLOV Ivan Petrovitch [Ivan Petrovic Pavlov]. Savant russe. Né le 14 (26) septembre 1849 à Riazan’, mort le 27 février 1936 à Leningrad. Fils de pope, il fit d’abord ses études dans les instituts religieux de sa ville. En 1870, il s’inscrivit à l’Université de Pétersbourg, puis passa à l’Académie militaire de Médecine, où, en 1883, il prit son doctorat; en 1884, il passa son agrégation. Il fut nommé à la chaire de pharmacologie, puis bientôt à celle de physiologie. En même temps, il dirigeait les laboratoires de l’institut de médecine expérimentale, dans lesquels il travailla plus de quarante-cinq ans, y effectuant ses recherches célèbres sur l’appareil digestif et sur les réflexes conditionnés. Alors qu’il était encore très jeune, il fut vivement impressionné par l’œuvre de Sécenov sur les réflexes cérébraux, et commença son activité scientifique par des travaux sur l’innervation cardiaque et sur l’autorégulation de la pression sanguine. A partir de 1888, il s’attacha à l’étude des fonctions digestives. En inventant et en élaborant des techniques physiologiques et opératoires stupéfiantes pour son époque, il put, grâce à la méthode de l’« expérimentation chronique », accomplir des recherches importantes sur le pancréas, sur le foie et les glandes salivaires. Mais les plus remarquables furent celles qui concernaient l’activité sécrétive de l’estomac, faites en isolant une partie de cet organe («le petit estomac de Pavlov »); ces recherches représentent une des plus importantes conquêtes scientifiques du XIXe siècle et valurent à Pavlov le Prix Nobel en 1904. L’étude des rapports de l’organisme avec son milieu par le moyen du système nerveux et la formulation des lois qui les régissent conduisirent Pavlov à l’étude des fonctions nerveuses supérieures; il partit des observations sur ce qu’on appelle la « sécrétion psychique » des glandes salivaires, laquelle peut être provoquée par divers stimulants (visuels, auditifs, etc.) liés à la prise de nourriture. En distinguant ces réflexes sécréteurs médiats des réflexes sécréteurs immédiats, Pavlov élabora sa doctrine des « réflexes conditionnés », qui devait le conduire à des conclusions théoriques et pratiques d’une grande importance. La méthode des réflexes conditionnés rendit en fait toute l’activité de l’organisme dans ses rapports avec le milieu accessible à une recherche objective et rendit possible une étude complète et précise de l’activité cérébrale normale et pathologique. En permettant une analyse psychique de l’animal, c’est-à-dire en étudiant sa capacité de différencier les stimuli et de répondre à ceux-ci, il ouvrit de nouvelles voies a la psychologie, à la psychiatrie et même à la pédagogie, puisque l’on put considérer toute forme d’éducation comme essentiellement basée sur la formation des réflexes conditionnés. Homme d’action avant tout, Pavlov ne laissa que des recueils de notes et de leçons, les seuls livres publiés de son vivant étant : Expérience de vingt années d'études objectives de l'activité nerveuse supérieure (comportement) des animaux. Les Réflexes conditionnés 1923] et Leçons sur l'activité des grands hémisphères du cerveau [1927]. Il fut membre de nombreuses Académies et associations scientifiques, et docteur « honoris causa » de plusieurs universités. A la fin de sa vie, il dirigeait trois instituts scientifiques, parmi lesquels il faut surtout citer celui qu’il organisa admirablement lui-même, l’institut du village de Koltusi (aujourd’hui Pavlovo) où ses élèves poursuivent son œuvre et ses recherches.