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Isaac Babel (1894-1941)

Publié le 22/05/2020

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BABEL Isaac. Romancier soviétique. Né à Odessa en 1894. Ce n’est guère qu’en 1924, assez soudainement, que Babel apparut comme l’un des plus brillants et des plus originaux représentants de la jeune génération littéraire russe issue de la révolution d’Octobre. Son enfance s’était écoulée dans un milieu de marchands juifs fort attachés à leurs traditions. Dans l’établissement secondaire où il fit ses études, il se passionna pour la littérature française, dont on retrouve aisément l’influence à travers son œuvre. Ses premiers contes parurent en 1916 dans la revue de Gorki, Letopis. Leur érotisme agressif provoqua des poursuites judiciaires et Gorki refusa les productions suivantes du jeune écrivain. Disparaissant alors de la vie littéraire, celui-ci prit part à la guerre civile, fut même membre de la Tcheka, et fit ensuite, sous le commandement de Boudienny, la campagne de Pologne de 1919-20; s’étant remis à publier en 1923, c’est de ces expériences militaires qu’il tira Cavalerie rouge (1926). Ses Récits d’Odessa (1932) sont également en partie autobiographiques, mais ils se rapportent aux souvenirs plus anciens de la vie provinciale juive dans la Russie pré-révolutionnaire et dont on trouve d’autres peintures dans ses pièces de théâtre, parmi lesquelles il faut citer Le Crépuscule [1928]. Le grand événement de la vie spirituelle de Babel a été la révolution d’Octobre : il l’a vécue sous ses aspects les plus sauvagement romantiques, avec son amour naturel de l’outrance, de l’exubération qui ira, à l’occasion, jusqu’à l’exaltation de la cruauté et du sadisme (particulièrement remarquable, à ce point de vue, est le goût qu’il marque, à travers ses livres, pour les descriptions d’exécutions sommaires). Devenu rapidement célèbre, Babel connut la disgrâce pendant l’ère stalinienne, à l’époque du plan quinquennal et de la réaction contre l’individualisme romantique des débuts de la Révolution. Il vint en France, retourna en Russie, mais y disparut. On sait maintenant qu’il est mort en 1941.

« Isaac Babel 1894-1941 De taille moyenne, trapu, presque sans cou, le front ridé, le nez en bec de canard, les yeux petits, les lunettes épaisses, Isaac Babel aurait pu être, comme son grand-père, un rabbin privé de l'exercice de son ministère pour cause de blasphème, vendre du poisson au marché, comme son grand-oncle, ou devenir, comme son père, petit commerçant.

À 15 ans, il écrivait déjà, et la littérature devait être son métier, sa maladie, son ravissement. Il était à peine majeur — en 1915—lorsqu'il arriva à Pétrograd, cette belle capitale qui ne portait plus le nom de Petersbourg ni encore celui de Léningrad.

Il y rencontra un homme qui, de tous ses confrères, savait porter le jugement le plus précis sur les écrivains, même les plus jeunes, les plus inexpérimentés.

C'était Maxime Gorki, qui publia aussitôt dans “ Les Annale s ”, revue qu'il dirigeait, des contes de Babel.

Celui-ci, plus strict sans doute et plus exigeant, n'aimait pas ce qu'il écrivait.

Il continua à travailler mais ne fit plus rien paraître, n'eut même pas l'idée de fréquenter les rédactions ou de chercher un éditeur.

Les événements lui étaient propices.

Il avait atteint l'âge de faire la guerre ; quant à la révolution, elle se fait à tout âge.

Son métier, Babel allait l'apprendre à travers la fin de la Première Guerre mondiale et la Révolution d'Octobre. À partir de 1917, il fut à tour de rôle soldat sur le front roumain, employé de la Commission Spéciale chargée de combattre les contre-révolutionnaires et les actes de sabotage, employé du Commissariat de l'instruction publique, combattant de l'armée du Nord qui repoussa les troupes blanches de Youdénitch, combattant de la Ire Armée de Cavalerie, celle que commandait Boudienny, journaliste à Pétrograd, journaliste à Tbilissi. Je crois que j'en passe et je suis persuadé que chacune de ses occupations était absorbante, complexe, grave et souvent mortellement dangereuse ; il n'empêche que, pendant toutes ces années, Babel se consacrait à l'apprentissage de son métier d'écrivain.

Cinq ans plus tard, lorsque certains de ses récits parurent dans la revue que publiaient Maïakovsky et ses amis, on put se convaincre qu'il l'avait appris et que Gorki avait eu raison. Les événements que Babel avait à décrire — lui et tous ses contemporains — étaient tellement nouveaux, inattendus, particuliers, qu'il semblait à peu près impossible d'en parler platement : un écrivain n'avait qu'à reproduire ce qu'il voyait, ce qu'il vivait.

La plupart des livres consacrés à cette époque sont devenus illisibles, d'autres ont survécu, médiocres, quelques-uns seulement ont gardé force et fidélité.

De tous leurs auteurs, lequel vaut Babel ? Et pourtant il n'a pas laissé un seul roman, une seule nouvelle ; ses contes et récits les plus longs dépassent rarement une dizaine de pages, la plupart, et parmi les meilleurs, en ont à peine deux ou trois. Les écrivains russes les plus grands, à l'exception de Pouchkine, avaient rarement prêté attention au style et à la brièveté.

C'est la littérature française que Babel aimait et respectait, lui qui parlait et écrivait librement le français et apprenait son métier en traduisant attentivement en russe du Flaubert et du Maupassant.

Il y avait en lui un mélange de modestie et de passion, d'obstination et d'inflexibilité dont se souviennent tous ceux qui l'ont connu.

Il disait à un de ses amis et confrères, Paoustovski : “ Je n'ai pas d'imagination.

Je le dis avec le plus grand sérieux.

Je ne sais pas inventer.

Je dois tout. »

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