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INSTINCT

Publié le 06/12/2021

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INSTINCT__________________________________

La notion d'instinct est d'abord un élément fonctionnel dans l'expli­cation de certaines conduites : lorsque tous les animaux d'une certaine espèce accomplissent cette conduite, sans qu'ils aient mani­festement besoin de l'avoir apprise, on dit qu'elle répond à un

instinct. La valeur explicative en est bien souvent nulle : au XVIlle siècle, pour rendre compte du fait que l'homme vit en société, on le gratifiait d'un instinct ad hoc, la sociabilité, ce qui, bien sûr, est inopérant pour expliquer la nature de la société et son rapport à

l'individu. La notion d'instinct sert ensuite à caractériser certains comportements ; le comportement instinctif est nécessaire et constant

dans l'espèce considérée, il correspond à un montage psycho-physio­logique inné, il s'oppose par là à la conduite réfléchie, consciente et susceptible d'apprentissage. En ce sens, la notion d'instinct sert, dans une certaine tradition philosophique, à opposer l'homme et l'animal ; à l'inverse, elle permet de fonder la valeur morale de certains comportements humains : l'instinct appartient à la nature, il est universel et indépassable ; toute conduite, tout sentiment humain, qu'on parvient à qualifier d'instinctifs se trouvent posés comme un absolu. La notion reçoit une grande ambiguïté de cette multiplicité de fonctions ; on pourrait se demander si elle est autre chose qu'un concept idéologique (1). Son utilisation nécessite au moins une élaboration et une critique théorique.

1. Tentative de définition biologique : Les biologistes tentent de définir l'instinct en caractérisant l'acte instinctif. Il provient d'un mécanisme nerveux lié à divers montages neuro-physiologiques déterminés héréditairement et


répondant par le relai d'un mécanisme déclencheur interne à une modification de l'organisme (état de déséquilibre orga­nique, de tension ou de motivation perçu comme une gêne).

Ni le tropisme, ni le réflexe ne sont une réaction de ce type. Le premier est un mouvement à polarité directionnelle, élec­trochimique ; le second une simple unité réactionnelle. L'état interne conduit à un comportement de recherche ou

d'appétence. Le but immédiat de l'instinct consiste à rompre avec l'état de besoin : le comportement d'appétence trouve

son issue dans un acte consommatoire hautement stéréotypé. Le but médiat est biologique : que l'instinct vise la conser­vation de l'individu (faim, soif, territoire, confection d'un

nid, d'un terrier, mimétisme, etc.), la conservation de l'espèce (besoin sexuel, rite de l'accouplement, migration,

etc.) ou, chez les animaux sociaux, celle de la société (construction sociale de ruches, thermorégulation collective, défense collective, etc.).

2. L'école objectiviste (Tinbergen, né en 1908, Lorenz, né en 1903) critique cette définition parce qu'elle ne porte que sur des actes finalisés et adaptatifs, se référant essentiel‑

lement aux comportements d'appétence. Les « vrais « actes instinctifs sont susceptibles d'avoir lieu indépendamment de tout besoin, ils ne sont pas adaptatifs, leurs stimuli ne sont pas des objets déterminés, mais plutôt des formes. On doit

les définir uniquement par la constance d'une conduite consommatoire, stéréotypée, héréditaire et endogène (2). Le problème demeure cependant de déterminer quels sont les

comportements instinctifs de certaines espèces animales, voire s'il est possible de les généraliser à l'homme. Lorenz fait de l'agressivité un instinct universel, et s'en sert pour critiquer l'actuelle « domestication « de l'homme, et soutenir l'eugénisme ; lorsqu'il reçut le Prix Nobel (1974), de nombreux savants ont signé une pétition où étaient dénoncés ses rapports avec le nazisme. Des analyses récentes (Lehman, Rosenblatt, Schneirla) tentent de contester le caractère inné de la plupart des activités dites instinctives ; elles s'accom­pagnent toujours d'une valorisation de la culture et de

l'apprentissage. Tout cela montre assez que le concept d'instinct n est jamais totalement dégagé de connotations idéologiques.

1. Il convient de distinguer instinct et pulsion. Voir Freud.

 

2. Autrement dit, l'excitation est interne à l'organe ; cette thèse s'appuie sur ce que : 1 — les seuils de déclenchement des actes instinctifs sont abaissés lorsque manouent les excitations externes habituelles ; 2 — la caractéristique la plus frappante de l'acte instinctif est d'exploser dans le vide faute d'excitation déclencheuse. Ceci conduit à une certaine définalisation de l'instinct, puisqu'il ne saurait être caractérisé par ce en vue de quoi serait « monté « l'acte instinctif.

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