Inflammation

« 1 / 2 J , 1 1 ) ) 28 aoOt 1968 Série D-44 Fiche N• 'JSn Inflammation 1.

Les tissus d'un animal supérieur soumis à une quelconque irritation sont, en règle générale, le siège d'un phénomène caractérisé par la chaleur, le gonflement, la rougeur et la douleur: c'est l'inflammation.

Etat pathologique suffisamment grave en certains cas pour provoquer la mort, l'inflammation constitue l'extériorisation d'un ensemble de mécanismes de défense de l'organisme contre les agressions (du type microbien, par exemple).

2.

L'origine de la chaleur et de la douleur qui accompagnent l'inflammation est encore mal connue.

Par contre, la rougeur et le gonflement peuvent assez facilement s'expliquer: dans la zone irritée, les capillaires sanguins sont dilatés et la variation de leur volume entraîne une augmentation du débit sanguin, d'où la coloration rouge.

De plus, la porosité des parois de ces capillaires augmentant, elles deviennent perméables à des protéines du sang qui diffusent' vers les tissus avec, pour consé­ quence, le gonflement de ceux-ci.

3.

L'inflammation est souvent le fait d'irritations d'origines très diverses -comme une blessure mécanique ou la chaleur ou une infection microbienne.

Cette unlformHé de réponse à divers agents permet de penser que l'inducteur des symptômes serait une substance libérée par les cellules des tissus endommagés ou d'un produit activé dans ces tissus par l'irritation.

Parmi les substances extraites des tissus et des liquides corporels et qui sont douées d'une activité inflammatoire intense, la plus étudiée est certainement l'histamine, produit de la décarboxydation de l'acide aminé: histidine.

L'injection de très faibles doses d'histamine sous la peau amène une réaction inflammatoire typique.

De nombreuses autres substances conduisent aux symptômes d'inflammation, mais comme on trouve l'histamine dans les cellules de nombreux tissus, l'action de ces substances pourrait se limiter à la libération de l'histamine.

4.

Au cours de l'inflammation, les globules blancs à plusieurs noyaux modifient rapidement leur comportement.

Ils se fixent sur la paroi des capillaires puis se glissent entre les cellules des parois et se répandent dans les tissus enflammés deux minutes à peine après le début de l'Irritation.

Si cette dernière est provoquée par une infection microbienne, ils se dirigent immédiatement vers le foyer d'infection.

Dans ces cas, les globules sont attirés par des substances libérées dans les tissus par les bactéries.

La nature de ces substances chlmlotaxiques (attracteurs chimiques) reste enqore à établir.

5.

L'efficacité des phénomènes inflammatoires contre les agressions du type microbien s'explique à plusieurs niveaux.

D'abord par la concentration de globules blancs à fort pouvoir bactéricide dans les tissus menacés, ensuite par la concen­ tration locale de produits antibactériens du sérum (ce dernier facteur étant particu­ lièrement important pour les animaux immunisés).

Enfin, l'accumulation des cellules mortes induit des conditions défavorables au développement d'un grand nombre de germes pathogènes en baissant la quantité d'oxygène et en augmentant celle de produits comme l'acide lactique. 2 / 2. »