ÎLE-DE-FRANCE Paris, Colonnes de Buren au Palais-Royal.

« 1 / 2 ÎLE-DE-FRANCE Paris, Colonnes de Buren au Palais-Royal 75- Paris Polémique et controverse En juillet 1985 , le ministre de la Culture Jack Lang décide de "projeter l'art contemporain hors de l'espace clos de la galerie ou du musée" : le réaménagement de la cour d'hon­ neur du Palais-Royal, servant de parc de sta­ tionnement aux voitures des fonctionnaires est envisagé avec le souci de faire cohabite; tradition et modernité.

La Commission supé­ rieure des Monuments historiques repousse le projet d e Buren , dont les travaux commen­ cent pourt ant.

U ne association de riverains puis la Ville de Pari s en demandent l'arrêt : du 20 février au 5 mai 1986 , le chantier est sus­ pendu jusqu'à ce que François Léotard, nou­ veau ministre de la Culture, en décide l'achè­ vement.

Inaugurée le 30 juin, la place est "transfigurée" ...

Buren, "leader de l'art conceptuel" Cet artiste contemporain, membre en 1%8 du groupe BMPT (Buren, Masser, Parmentier , Toroni ), lié à la génération minimali ste, est renomm é à l'étranger , notamment pour son œuvre sur le m étro aérien de Chicago.

Spécialiste des "rayures verticales " sur papiers peints , éclats de miroir voilier, bannières ou oriflammes, son projet est une "forêt bicolor e" de 252 "espèces de sucre d'orge noir et blanc de hauteurs diverses", selon ses détracteurs : colonnes tronquées en marbre noir des Pyré­ nées et marbre blanc de Carrare disposées sur deux plans, oblique et horizontal et deux tranchées à angle droit recouvertes de grilles pour la circulation piétonne , balayées par un couran t d'eau , le tout semé de clous lumineu x r o uge s e t verts éclairés la nuit , comme sur les pistes d'aéroport.

Opinions noires et blanches sur le grand damier On dit que dans les années soixante de Gaulle fit supprimer deux étages à la Tour Montparnasse "afin que la pointe indécente ne soit pas visible des jardin s de l'Élysée " .

Ici, l ' œuvre de Buren fut jugée un "chef-d 'œuvre d e mauvais goût ", la "dernière lubie de Jac k Lang ", "trop moderne " et qui coüta quinze millions de francs "po ur défigurer le site his­ torique" , "massacré " par ces "colonn es infer­ nales " ...

A chacun d'en juger.

Quoi qu'il en soit, le public, "effaré, perplexe ou franche­ ment enthousiaste", ne reste pas indifférent à cette géométrie rigoureuse et novatrice.

Et la Pyramide ...

Il faut se rappeler le feu des discussio ns a utour de la construction du centre Beaubourg ou de la Pyramide du Lou­ vre : nul ne peut nier l'intér ê t que re­ présentent aujourd'hui ces deux "sites historiques " de Paris, auxquels viennent s'ajouter les boules inoxydables de P o l Bury, installées sur les fontaines M al­ raux et le dallage de carrés d'asphalt e soutenant les colonnes de Buren ... 2 / 2. »