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IGNAZIO SILONE

Publié le 16/05/2020

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SILONE Ignazio. Romancier et essayiste italien. Né à Pescina dei Marsi (Abruzzes) le 1er mai 1900, mort à Genève le 22 août 1978. D’une famille modeste, il fait ses études au petit séminaire et, à quinze ans, à la suite du tremblement de terre d’Avezzano, perd son père ainsi que cinq frères et sœurs : ce drame est sans doute à l’origine de la précocité avec laquelle il entre dans l’action politique, devenant rapidement le chef des Jeunesses Socialistes Italiennes. Lors de la scission consacrée au congrès de Livourne (1921), il exerce une action déterminante en adhérant avec les J. S. au Parti Communiste Italien nouvellement créé dont il va devenir l’un des trois responsables bientôt clandestins : il dirigera a ce titre l'Unità. Diverses missions en U.R.S.S. auprès du Komintern l’obligeront à quitter définitivement l’Italie en 1928. Tuberculeux, il s’établit en Suisse en 1930 (à Davos, puis à Zurich) où, à partir de cette même année, se produisent les deux événements déterminants de sa vie :son opposition à Staline, pour la défense de Trotski et de Zinoviev, lui vaut d’être expulsé du Parti Communiste; par ailleurs, il publie son premier roman (d’abord dans sa traduction allemande), Fontamara. Il poursuit en Suisse son œuvre d’écrivain et rentre définitivement en Italie en 1945 : inscrit au Parti Socialiste, il sera député à la Constituante, dirigera temporairement l’4vanti, puis préside « l’Association pour la Liberté de la Culture » et, renonçant à toute action politique directe, ne se veut plus que « socialiste sans parti et chrétien sans Eglise ». De décennie en décennie, son autorité morale s’étend, grâce au prestige international que lui ont valu ses livres et l’indépendance absolue dont il a constamment fait preuve : Prix Marzotto en 1965, Prix Campieilo en 1968, il crée avec Nicola Chiaromonte la revue Tempo présente, puis la maladie l’obligera à renoncer à toute activité. Son œuvre d’écrivain, presque tout entière consacrée, pour la fiction, à sa région natale, le Fucin, dans les Abruzzes, terre déshéritée de ses « cafoni » (pedzouilles) bien-aimés, et, pour l’essai, à son action et a sa pensée politique, peut être partagée, grosso modo, en trois périodes distinctes : l’émigration — Fontamara (1930), Le Fascisme [1934], Un voyage à Paris [Un viaggio a Parigi, 1934] : recueil de nouvelles répudié par la suite, Le Pain et le vin, paru d’abord en traduction anglaise (1936-1937), Le Grain sous la neige (1940), L’Ecole des dictateurs, paru d’abord en traduction allemande (1908), Et il se cacha [pièce, 1944]; vient ensuite ce que son biographe Luce d’Eramo a fort justement nommé « l’exil dans sa patrie », période pendant laquelle Silone voit sa personnalité littéraire contestée en Italie, bien qu'il y produise quelques-uns de ses meilleurs livres : Une poignée de mûres (1952), Le Secret de Luc (1956), Le Renard et les camélias [ 1960], seul roman de Silone qui n’ait pas pour décor les Abruzzes); enfin la dernière période qui voit son autorité littéraire et morale enfin reconnue et honorée par ses propres compatriotes et paraître ses deux ouvrages en quelque sorte testamentaires, Sortie, de secours (1965), qui est un bilan politique général relatant notamment ses démêlés avec Togliatti, et L’Aventure d’un pauvre chrétien [1968], celle de Célestin V, le seul Pape qui ait démissionné, au Moyen Age. Pourquoi évoquer « l’exil dans sa patrie » ? Si, à partir de 1930 et de la sortie de Fontamara, Silone est énormément lu dans le monde entier, il ne l’est guère en Italie, pour des raisons facile à deviner ! quand, après 1945, ses livres peuvent enfin circuler dans la Péninsule, l’« establishment » littéraire commence (et continuera longtemps encore) à leur faire un méchant accueil, leur reprochant une écriture trop proche du dialogue parié, son incorrection quasi patoisante, son caractère primesautier et de trop nombreuses tirades polémiques... reproches auxquels Silone sera au reste sensible, en revoyant ses livres par la suite. En fait, ces critiques étaient aussi injustes que l’étaient celles que l’on adressait, pendant les années vingt, à Italo Svevo trop « triestin », ou, en France, vers la même époque, à C. F. Ramuz, trop « vaudois » : en d’autres termes l’on contestait l’authenticité foncière de Silone, romancier des pauvres de sa terre et d’une condition humaine malheureuse. Ainsi qu’il l’a écrit lui-même : « Tous les paysans pauvres sont égaux dans tous les pays : qu’on les appelle fellahs, coolies, moujiks, péones, campesinos ou cafoni, ils forment une nation à eux... »

♦ « Silone. est le plus grand écrivain vivant. » William Faulkner. ♦ « Dans Fontamara, la passion s 'élève à une hauteur telle qu'elle en fait une œuvre d'art authentique... C'est un livre qui mérite d'être diffusé à des millions d'exemplaires. » Léon Trotski. ♦ « Il y a, dans Fontamara, une simplicité et une grandiosité dignes d'Homère. » Jakob Wassermann. ♦ « Les « cafoni » représentent pour lui un modèle d'humanité à partir duquel pourrait se forger, dans le monde moderne, un nouveau type d'homme, désaliéné et souverain. » Maurice Nadeau.

« IGNAZIO SILONE né en 1900 c'EST vers 1934-1935 que le nom d'Ignazio Silone commença de faire le tour du monde, porté par un livre presque immédiatement traduit en une vingtaine de langues : Fontamara.

Un ancien chef communiste, malade et exilé à Zurich, délaissait pour la littérature analyses politiques et appels directs à la lutte.

Peut-être avait-il trouvé plus efficace de montrer dans un roman la misère des plus déshérités de ses compatriotes, leur refus du régime qui les asservissait.

Après avoir longtemps parlé pour eux, il leur donnait la parole.

Membre des jeunesses socialistes durant la Guerre mondiale, il avait adhéré à la Ille Inter­ nationale en formation et était devenu l'un des trois dirigeants clandestins du parti communiste italien.

Puis, à Moscou, il avait douté de l'honnêteté politique de Staline, demeurant malgré tout dans le parti alors que la maladie l'obligeait à partir pour Davos.

Fixé ensuite à Zurich où se trouvaient déjà nombre d'émigrés politiques de divers pays, il y publie Fontamara, puis le Pain et le Vin en 1937, le Grain sous la neige en 1942, Et il se cacha en 1944.

Célèbre dans le monde entier, il ne publia en Italie qu'après la chute du fascisme et la Libération, éprouvant d'ailleurs des difficultés à se faire reconnaître par ses pairs de Rome, de Florence ou de Milan.

On ne pardonne guère aux exilés d'avoir eu raison les premiers; on les accuse aisément d'être déracinés.

Rien de plus authentiquement italien, pourtant, que le talent d'Ignazio Silone.

Le cadre habituel de ses romans, ce sont les montagnes des Abruzzes ou la plaine de la Marsica, le village de Pescina où il est né.

Ses personnages, ce sont les paysans de cette région, les « cafoni >>, qu'il fait parler dans leur langue et dont il partage les croyances en un christianisme primitif fortement teinté d'anarchisme, les espoirs en une communauté fraternelle fondée sur la vérité et la justice.

Il raconte leurs histoires à la façon de celles que colporte une tradition orale, et leur révolte, comme la sienne, est enracinée dans un fonds mythique qui les fait se dresser naturellement contre les riches et les puissants, ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui l'administrent.

Ils représentent pour lui un modèle d'humanité à partir duquel pourrait se forger, dans le monde moderne, un nouveau type d'homme, désaliéné et souverain.

Son action politique, qu'il a reprise sous d'autres formes, son activité littéraire, qu'il a poursuivie dans Une Poignée de Mûres ( 195 2), le Secret de Luc ( 1956), le Renard et les Camélias ( 1960), et qui relèvent du même combat, visent à définir une morale fondée sur ce qui, en chaque homme, même et surtout s'il est placé au bas de l'échelle sociale, constitue précisément son humanité.

Car il existe un honneur de l'espèce qui se fond avec l'honneur personnel dans une réalité irréductible à tous les pouvoirs, toutes les intimidations, toutes les séductions.

Elle est la source d'une communication vraie avec le monde et entre tous les hommes.

Sur elle peut se construire une fraternité.

PHOTO K.

TACUNIS-MAGNUM. »

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