IBN KHALDOUN
Publié le 17/05/2020
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IBN KHALDOUN
1332-1406
Au début du xne siècle, nous trouvons à Séville une famille déjà célèbre, celle des Banou
Khaldoun qui se dit originaire de l'Arabie méridionale.
Au milieu du siècle suivant, des membres
de cette famille émigrent en Berbérie orientale où certains occupent bientôt de hautes charges
administratives.
L'un d'eux, fixé à Tunis, renonce au contraire à ces honneurs.
Abd-er-Rahman
Ibn Khaldoun, un de ses fils, né à Tunis en 1332, devait connaître une exceptionnelle renommée.
Malgré la crise grave où se débat à ce moment le Califat des Hafsides de Tunis, cette ville
demeure un centre favorable à la formation d'un jeune esprit.
Ibn Khaldoun, enfant puis adoles
cent, assimile
tout ce qu'on estime devoir lui être servi : Coran, grammaire, droit et littérature.
En 1347, au cours d'une fulgurante campagne, un sultan de Fès s'empare de toute l'Mrique du
Nord et vient s'installer à Tunis, emmenant à sa suite des savants en théologie et en philosophie.
Avec avidité,
Ibn Khaldoun suit leur enseignement en même temps que s'ébauchent d'utiles
protections.
La domination marocaine s'écroule et, en 1352, Ibn Khaldoun entre dans l'adminis
tration.
Deux ans plus tard, à Fès, il est secrétaire du sultan Abou Inan.
Le poste est brillant,
mais vient
la disgrâce suivie de deux années de prison.
Heureusement le sultan meurt et son
successeur
rend sa charge à Ibn Khaldoun.
Mais les sultans ne durent guère.
Prudemment
Ibn Khaldoun se rend à Grenade en 136r.
Chacun le fête et l'honore.
On le charge de missions
diplomatiques.
Sans
attendre une crise avec le vizir du roi de Grenade, il répond à l'offre de l'émir
de Bougie qui fait de lui son grand chambellan.
Bougie tombe toutefois en 1365 entre les mains
de l'émir de Constantine, et Ibn Khaldoun rendu de plus en plus circonspect- il a maintenant
trente-trois ans- se retire à Biskra.
Là Ibn Khaldoun est en coquetterie avec l'émir de Tlemcen,
Abou Hammou, auprès de qui il a délégué son frère cadet, ce qui naturellement n'interdit point
de servir la cause du sultan de Fès quand celui-ci aura triomphé de son adversaire tlemcenien.
En 1372, nous retrouvons Ibn Khaldoun à Fès puis, quatre ans plus tard, à Grenade.
Mais
le prince de cette ville le renvoie en Berbérie.
L'émir de Tlemcen, Abou Hammou, revenu dans
sa ville, avec magnanimité lui offre protection, en 1374.
Une crise morale se produit chez
l'ambitieux courtisan âgé alors de quarante-deux ans.
De tant d'agitations, d'intrigues ourdies
ou déjouées, d'honneurs accordés puis repris, que lui reste-t-il? Une famille, des biens (toutes
choses
dont il connaît la fragilité), surtout la richesse d'une expérience dont autrui pourrait profiter.
L'homme est mûr pour la retraite.
Dans un vieux château près de Tiaret, il se retire.
Là, il se
consacre à ce qui sera son Histoire Universelle puis, en r 378, afin de compléter sa documentation,
il sort de sa retraite pour Tunis.
En r 382, il part seul pour l'Orient, séjourne à Alexandrie puis se
fixe
au Caire, professe à l'Université al-Azhar et devient cadi du rite malikite.
Comme pour le
confirmer
dans cette voie de gravité, le malheur s'attaque à lui; sa famille périt en mer, au cours
du voyage qui la menait à Alexandrie.
Le voilà seul, presque pauvre.
Et c'est l'élan vers Dieu,
le projet de pèlerinage à la Mekke réalisé en 1387, le retour au Caire où son rigorisme religieux lui
fait prendre en horreur sa charge de cadi.
L'invasion de Tamerlan, en Syrie, le tire, en 1400, de
sa vie sans aspérité.
En compagnie d'une délégation, il quitte Le Caire à la suite du sultan.
Bloqué
dans Damas, il tente de s'enfuir avec ses compagnons.
Tout le monde est capturé, conduit devant
le terrible boiteux.
En une page saisissante de son Autobiographie, Ibn Khaldoun a retracé l'entrevue..
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