Hugo, Victor

« VICTOR HUGO 1802-1885.

À partir de l'exil : 1852-1885.

La vie de Hugo prend évidemment un autre tour à partir du coup d'État qui le transforme en figure antithétique du tyran, lançant depuis son rocher un message de liberté : un mythe, presque, une statue du Commandeur présente par son absence.

Après le 2-Décembre, Hugo s'exile donc et il séjourne un temps à Bruxelles avant de choisir les îles anglo-normandes : Jersey (Marine Terrace) et· Guernesey ensuite (Hauteville House).

Il y a durant ces années des œuvres nettement politiques, polémiques d'ailleurs comme Napoléon-le-Petit (1852) et les Châtiments (1853).

Mais les Contemplations (1856) montrent que cette inspiration n'a pas tari d'autres sources, plus intimes, et en particulier le deuil de Léopoldine à qui sont adressés les vers de Pauca meae, la quatrième section du recueil, celle autour de laquelle s'organisent les autres.

Histoire personnelle, méta­ morphosée et orchestrée, mais aussi l'Histoire tout court, avec la Légende des siècles dont les différentes séries paraîtront en 1859, 1877 et 1883 -ou encore l'Histoire immédiate des Misérables (1862, adapt.

théâtr.

en 1878).

Au milieu d'une vie personnelle toujours aussi riche et agitée (les voyages, le double ménage et l'intimité avec Juliette Drouet, le pseudo-mariage de l'autre Adèle H., sa fille), Hugo travaille beaucoup ; il lit et en profite pour préciser son esthétique (William Shakespeare, 1864), mais il crée aussi : il écrit pour le théâtre (des textes pour le futur Théâtre en liberté, 1886), la poésie (des vers qu'on retrouvera dans la Fin de Satan et Dieu, et aussi .les Chansons des rues et des bois, 1865) aussi bien que le roman : les Travailleurs de la mer (1866) et l'Homme qui rit (1868).

En 1870-71, l'Année terrible (1872), tout change encore une fois avec la République qui fera plus tard de Hugo. »