Hua Guofengné en 1920Le successeur du Président Mao fut tout d'abord celui de Chou En-lai : sa double élévationa dénoué au profit des " modérés " une crise de succession dont il ne fut qu'unprotagoniste tardif et le vainqueur que par procuration.

« Hua Guofeng né en 1920 Le successeur du Président Mao fut tout d'abord celui de Chou En-lai : sa double élévation a dénoué au profit des “ modérés ” une crise de succession dont il ne fut qu'un protagoniste tardif et le vainqueur que par procuration.

Hua Guofeng sortit de l'obscurité à l'époque du Grand Bond.

Promu vice-gouverneur du Hunan (1958-1967), il devint président du comité révolutionnaire de cette province (1970), avant d'être, en 1973, commissaire politique de la région de Canton, ancien “ fief ” de Yeh Chien-ying, son futur mentor sur la route du pouvoir.

Le Président Hua fut ainsi de ces responsables provinciaux qui purent apprendre les vertus du pragmatisme au lendemain du désastreux Grand Bond et l'amour de l'ordre au travers des vicissitudes de la révolution culturelle. Nul doute qu'à l'instar de ses collègues civils et militaires des autres provinces il n'ait soutenu l' œ uvre restauratrice de Chou En-lai et, notamment, le retour de Deng Xiaoping en 1974.

C'est alors précisément que Pékin fit appel à lui : ministre de la Sécurité publique au moment de l'ascension de Deng (1975), sa carrière incolore mais bon teint fit de lui le successeur inattendu mais logique de Chou En-lai, à titre intérimaire tout d'abord (janvier 1976), puis définitif (avril).

L'éviction de Deng Xiaoping, successeur “ légitime ” mais trop marqué “ à droite ”, ne fut pour les “ radicaux ” qu'une victoire à la Pyrrhus car les “ modérés ” trouvèrent en Hua le candidat qui leur manquait à la succession imminente de Mao.

Mené tambour battant à la mort du Grand Timonier, un coup d'État leur permit de prendre de vitesse les radicaux regroupés autour de Jiang Qing et du “ groupe de Shanghai ” (Wang Hung-wen, Chang Chun-chiao et Yao Wen-yuan).

Yeh Chien-ying avait assuré le concours de l'armée, et Wang Tung-hsing celui des services de sécurité.

Après quelque hésitation sur la répartition du pouvoir un duumvirat s'installa, Hua Guofeng étant président du Comité central du PCC (en même temps que Premier ministre et ministre de la Sécurité publique, ses anciens titres qu'il conserve par un cumul sans précédent destiné à stabiliser la direction), et Yeh Chien-ying vice-président et ministre de la Défense.

Porté par un mouvement de révolte de l'appareil mais inconnu des “ larges masses ” Hua dut affirmer son personnage tout en proclamant sa légitimité : la campagne contre la “ bande des quatre ” (Jiang Qing et ses alliés) a eu pour but notamment, de capter à son profit l'immense enthousiasme populaire suscité par l'élimination des “ quatre ” tandis que ses portraits, campant un dirigeant vigoureux et résolu, se substituaient à ceux de son prédécesseur.

Il reste que l'équipe Hua Yeh n'a pu gouverner sans faire appel au très populaire Deng Xiaoping (juillet 1977), ni économiser une épuration, généralisée et sévère, de ses adversaires.

Retour à l'ordre, à la discipline de travail et d'étude : au sein du triumvirat qui dirige la Chine un an après la mort de Mao et au lendemain du XIe congrès du Parti (septembre 1977), le Président Hua semblait décidé à conduire fermement la “ démaoïsation ” dont les tenants l'ont porté au pouvoir.

Disgracié en 1980, Hua Guofeng a cédé son poste à Zhao Ziyang et a été exclus du bureau politique en 1982.. »