Hologramme

« 1 / 2 \ 23 février 1966 Série B-19 Fiche No 1005 Hologramme 1.

Alors que la stéréophon:e apporte une solution simple et satisfaisante au pro­ blème de la reproduction fidèle des sons, la reproduct:on des images reste toujours imparfaite avec les techniques actuelles de la photographie.

Une photo constitue une représentation incomplète de la réalité: certaines caractéristiques de l'objet photographié, en particulier son relief, sont escamotées.

2.

Les divers procédés stéréoscopiques (vue binoculaire de deux images prises sous des angles différents, port de lunettes rouges et vertes) ne sont que des artifices tendant à donner à l'œil la sensation de profondeur, en faisant apparaître plusieurs plans successifs dans le champ de l'image.

L'impression de relief n'est pas perçue.

3.

La seule solution satisfaisante consisterait à recréer la lumière émise par.

l'objet réel avec tou:es ses caractéristiques, non seulement d'intensité (ce que réalise une photo ordinaire), mais aussi de phase.

L'objet, en effet, n'est visible que par la lumière qu'il diffuse.

Il s'agirait donc d'enregistrer fidèlement la structure de la lumière diffusée.

L'enregistrement ou hologramme, s'il est éclairé de façon convenable, émettra une lumière identique à la lumière émise par l'objet.

4.

Si le principe est simple, sa réalisation se heurte à de grandes difficultés.

La structure de la lumière diffusée par un objet dépend non seulement de sa forme spatiale, mais aussi de la structure de la lumière incidente.

Or celle-ci est incohérente, dans le cas de la lumière ordinaire, et il ne peut pas exister de relations simples entre la structure de la lumière diffusée et la disposition dans l'espace des diverses parties de l'objet.

Enregistrer un hologramme en lumière ordinaire est impossible.

5.

Lorsque l'objet est éclairé par la lumière cohérente d'un laser, l'enregistrement devient possible, car la structure de la lumière incidente est bien définie et constante.

Il s'agit alors d'enregistrer la lumière diffusée avec toutes ses caractéristiques de structure.

Les plaques photographiques n'étant sensibles qu'à l'intensité lumineuse, on a recours à un artifice pour y enregistrer aussi la phase de la lumière diffusée: faire interférer celle-ci avec la lumière incidente du laser.

On obtient sur la plaque des dessins compliqués (franges d'interférence) qui n'ont apparemment aucune res­ semblance avec l'objet, mais qui contiennent la structure de la lumière qu'il émet.

6.

Le calcul montre qu'il suffit d'éclairer cet hologramme par transparence avec la lum:ère d'un !liSer pour obtenir l'Image en relief.

Tout se passe comme si l'objet était réellement devant les yeux.

Si l'on se déplace par rapport à l'hologramme, on obtient un effet de parallaxe comme avec l'objet initial.

L'hologramme diffère d'une photo ordinaire dans son principe.

Si on le coupe en deux, chacune des deux moitiés donnera une image entière de l'objet initial, avec toutefois une finesse moins grande dans les détailS que l'hologramme entier.

7.

Alors que la découverte de la photographie était fondée en grande partie sur l'empirisme, l'invention de l'hologramme est le fruit du raisonnement à partir des 2 / 2. »