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Hernani, un héros romantique ?

Publié le 17/10/2022

Extrait du document

« Aux XIX siècle, la vision du héros classique qui était typiquement vaillant, puissant, sans émotions avait bien changé.

En effet, lors du romantisme, les héros apparaissaient plutôt comme des personnages mélancoliques et hyperémotifs.

Dans cette tirade de l’acte III, scène 2 de Hernani de Victor Hugo, Hernani le grand héros vient de se réfugier chez son grand rival qui va épouser Doña Sol la femme qu’il aime.

Dans cet extrait Hernani exprime son désespoir car elle préfère se suicider plutôt que de le trahir.

Nous verrons si Hernani est conforme aux codes du romantisme.

Dans une première partie, nous étudierons Hernani comme un héros en pleine crise. Dans une deuxième partie, nous verrons son destin tragique. La tirade de Hernani est pour l’auteur l’occasion de faire le portrait d’un héros en pleine crise. En effet, dans cet extrait nous pouvons remarquer que Hernani se montre comme un personnage troublé qui agité, nous dévoue ses émotions. Ainsi, la tonalité de cette tirade est lyrique.

Cela se montre aussi à travers l’utilisation répétitive du pronom « je ».

De plus, Hernani révèle à travers ses propre paroles, de n’avoir aucune confiance en lui.

Ce qui va radicalement contredire la vision classique d’un héros.

En effet, ce dernier, commence par culpabiliser de la mort de ses compagnons : « je les ai fait combattre, et voilà qu’ils sont morts » (v.4).

Ce sentiment de culpabilisation, finit par lui faire croire qu’il mérite la solitude « je dois rester seul » (v.15).

De plus, il estime ne rien valoir, comme nous pouvons le voir au v.12 : « tout ce qui n’est pas moi vaut mieux que moi ! ».

Ainsi, dans cette tirade lyrique, Hernani contredit la définition classique de héros en méprisant ses valeureux exploits. En plus d’être troublé, Hernani semble aussi être désorienté et en proie à ses émotions.

En effet, nous pouvons premièrement remarquer la présence d’interjections telles que « oh ! » (v.2 ; 17 ; 31) ou « Hélas » (v.32) montrent qu’il s’est résigné à l’idée qu’il ne peut rester proche de Doña Sol car selon-lui, il la mettrait en danger.

En plus de cela, l’utilisation des exclamations « voilà » (v.9) et « et voilà » (v.4) est un bon exemple pour démontrer que Hernani se trouve dans l’instantané.

En effet dans cette tirade, ses mots semblent être spontanés et non pas réfléchis, ce qu’il montre qu’il est comme submergé par ses émotions.

Enfin, la question qu’il pose à lui-même et à laquelle il ne trouve pas de réponses possibles « Où vais-je ? Je ne sais » (v.23) montre qu’il est complètement désemparé autant dans l’espace que dans ses pensées.

De plus, elle est révélatrice de son désarroi face à la situation. Dans ce texte, Hernani est un héros au destin tragique Premièrement, il semble être un personnage néfaste et destructeur qui subit une malédiction.

En premier lieu, Hernani se décrit comme une sorte de monstre qui détruit tout ce qu’il touche comme nous pouvons le voir au vers 20 : « malheur à qui me touche ».

De plus, le champ lexical de la mort reprit par les termes « tombés » (v.6) et « couchés » (v.7) et par la répétition de la phrase « ils sont morts » (v.

4 ; 6), accentue la situation avec pour effet de nous porter à croire en la culpabilité de ce héros qui a amené tous ses compagnons à mourir juste pour satisfaire ses attentes, comme le montre la phrase « pour mes droits » (v.3).

Ensuite, il finit par se comparé à quelque chose de contagieux auquel il faut fuite avec une métaphore : « fuis ma contagion » (v.15).

Enfin, il est aussi et surtout maudit, comme le montre la répétition du mot malheur aux vers 2 et 30, qui finit par donner un aspect pathétique à la tirade. En ajout de sa malédiction, le personnage principal semble être sous l’emprise de quelque chose de surnaturel.

Premièrement, il se définit comme un « agent aveugle et sourd de mystères funèbres » (v.21).

Ce qui montre qu’il ne comprend pas ce qu’il lui arrive.

Ensuite, ce « mystère » est personnifié et devient une voix : « une voix me dit « Marche ! » (v.27).

De plus, il utilise une métaphore pour s’identifier comme une force, on la remarque au vers 20 : « je suis une force qui va ».

Ainsi, il se montre comme quelque chose d’innarrêtable et d’incontrôlable.

Enfin, cette force est directement liée au monde des enfers.

En effet, nous pouvons remarquer les mots tels que « funèbres » (v.21), « souffle impétueux » (v.24), « chemin fatal » (v.

31) et « ténèbres » (v.22), qui font tous partie des champs lexicaux de la mort et de l’enfer.

Nous pouvons aussi remarquer une fictive descente aux enfers : « je descends, je descends, je descends et jamais je ne m’arrête » (v.25), qui nous montre à quel point le personnage et hors de lui. Cette dernière référence à l’enfer est encore une fois révélatrice du point de vue monstrueux que Hernani a envers lui-même. En conclusion, on constate en fin d’analyse que Hernani est bien un héros romantique.

En effet, le texte a bien une tonalité lyrique, parfois-même pathétique qui sont révélatrices d’expression de sentiments de la part du héros.

De plus, ce dernier est très malheureux et mélancolique. Aux XIX siècle, la vision du héros classique qui était typiquement vaillant, puissant, sans émotions avait bien.... »

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