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Henry Becque

Publié le 09/12/2021

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Henry Becque 1837-1899 Vers la fin de sa vie, tout en s'efforçant de terminer les Polichinelles, Henry Becque essaya de justifier son oeuvre, de la situer dans l'Histoire, d'en montrer les causes et d'en apercevoir les conséquences. Il divisait le XIXe siècle en trois périodes théâtrales. La première, d'Hernani à la Dame aux camélias qu'il appelait la période d'imagination ; la deuxième, de la Dame aux camélias aux Corbeaux, qu'il qualifiait de période d'esprit ; et la troisième, à partir des Corbeaux "qui ne fait que commencer et que nous verrons bientôt, quand la vieille critique parisienne aura disparu, en pleine production et en plein succès". A cette période qu'il ouvrait avec les Corbeaux, il accolait les noms de Vie et de Vérité.

« Henry Becque1837-1899 Vers la fin de sa vie, tout en s'efforçant de terminer les Polichinelles, Henry Becque essaya de justifier son oeuvre, de lasituer dans l'Histoire, d'en montrer les causes et d'en apercevoir les conséquences.

Il divisait le XIXe siècle en troispériodes théâtrales.

La première, d'Hernani à la Dame aux camélias qu'il appelait la période d'imagination ; la deuxième,de la Dame aux camélias aux Corbeaux, qu'il qualifiait de période d'esprit ; et la troisième, à partir des Corbeaux "qui nefait que commencer et que nous verrons bientôt, quand la vieille critique parisienne aura disparu, en pleine production eten plein succès".

A cette période qu'il ouvrait avec les Corbeaux, il accolait les noms de Vie et de Vérité. En révolte contre les auteurs à succès, de Dumas fils à Labiche, il précisait : "Nos prédécesseurs étaient des moralistes etnous sommes des observateurs.

C'est nous qui avons raison car toute espèce d'oeuvre ne dure que par l'observation.Nos prédécesseurs étaient obligés, pour amener leurs conclusions morales, de combiner un certain nombre de chosescontraires à la vérité et qui nous déplaisaient." Et, en nous laissant cet axiome "qu'il n'est de vrai théâtre que debibliothèque", soulignant ainsi un souci d'écriture théâtrale inhabituel à son époque, Henry Becque nous expose en cestermes sa réforme : "Nous avons presque supprimé l'action, supprimé les incidents.

Vous savez que, dans le théâtreancien, il y avait un personnage qui vous faisait rire.

Nous l'avons supprimé.

Il y avait un personnage sympathique chargéd'attirer les larmes aux bords de la paupière et qui vous faisait dire en sortant : "Ah ! quel brave homme !" Eh bien ! nousavons supprimé le personnage sympathique.

Il y avait dans toutes les pièces un mariage.

Nous avons supprimé lemariage." Ailleurs, il ajoute, parlant des auteurs de la "Nouvelle École" qui le désignent comme leur chef : "Ils neconnaissent que le sujet, ils l'étendent et le circonscrivent à la fois.

Ils n'y font entrer aucune situation, aucun personnagearbitraire.

Ils lé conduisent depuis le commencement jusqu'à la fin avec une rigueur et une logique impitoyables.

Ce qu'ilsveulent, c'est arriver aussi strictement que possible à la représentation de la vie et de la vérité." Cet ascétisme, ce goût de la contrainte, fort sympathiques, soulignent peut-être, avant tout, certaines insuffisances cheznotre auteur, mais ils expliquent aussi son importance historique, car en réaction contre le théâtre à la mode, et dansl'agitation du naturalisme, la "Nouvelle École" s'empara de ses déclarations sur l'Observation et la Vie au théâtre, etBecque devint une manière de chef de groupe.

A ce titre, il écrivait : "Antoine a obtenu du gouvernement que la censuren'entrerait pas chez lui.

Il a cherché alors un nom à son entreprise et il l'appela "le Théâtre libre." Eh bien ! je ne crainspas de le dire, c'est ce "Théâtre libre" que Dumas dans un moment d'irritation a qualifié de "fumier littéraire", c'est ce"Théâtre libre" qui a sauvé l'Art dramatique en France." Becque a cru qu'il échappait à toutes les conventions parce qu'il aimait la Vérité, la Vie et l'Observation.

Mais commentéchapper aux conventions théâtrales, puisque le Théâtre est fondamentalement une convention ? L'Art dramatique, au fildes générations, épuise des conventions, voilà tout et en invente de nouvelles.

Celles de Becque l'ont amené à un arttriste, desséché et un esprit non paradoxal pourrait prétendre que rien n'est plus faux que l'intrigue des Corbeaux.Becque disait : "Je répète constamment à mes confrères que nos oeuvres ne dureront pas, ils ne veulent pas me croire."Becque avait raison.

Et Becque, lui aussi, ne serait plus qu'un souvenir littéraire si une de ses oeuvres, composée commeles autres avec le même souci de vérité froide et selon la même esthétique, n'avait reçu à sa naissance "la part de Dieu",une pièce avec laquelle les générations nouvelles peuvent faire de la "collaboration posthume".

En effet, toute uneépoque disparue ne réapparaît, au théâtre, que dans la Parisienne, dont le mécanisme parfait laisse des personnagesvivre dans une aventure bien équilibrée et bien close, et dont la rigueur devient poétique et significative.

Becque avait-ilbesoin de ses manifestes pour écrire la Parisienne ou pour la justifier ? Les Corbeaux restent à l'intérieur de ses théories,la Parisienne s'en évade et s'envole.

Mais l'utilité des manifestes n'est pas celle qu'on croit ; et qui pourrait imagineraujourd'hui que Becque dont on vient de lire les déclarations en donnait cette illustration : "Les hommes de théâtre quisavent que l'art dramatique est un ensemble de qualités rares et bien rarement réunies, les retrouvent toutes chezSardou et en sont émerveillés.

Il a l'imagination, l'observation, la conduite des caractères ; il a l'action et l'intérêt, lesgrands coups ; il a la tirade et le dialogue ; la couleur et l'harmonie générales...

En voyant cette oeuvre immense, jecherche à qui on pourrait comparer Sardou et je ne trouve que Balzac.

Ces deux cerveaux sont bien semblables,conquérants et visionnaires." Mieux inspiré, il fut le premier à écrire : "Il serait bien amusant qu'Alfred de Musset fût le seul auteur dramatique du sièclequi passât franchement à la postérité, lorsqu'il n'avait jamais cru l'être et que la vieille critique parisienne lui en a toujoursrefusé le titre." Puisqu'il parle de la vieille critique parisienne, Becque en nommant Musset, songeait peut-être aussi à lui.

Et, dans sasolitude pauvre, perché au sixième étage de son logement démeublé, lui que l'on écartait de l'entrée des théâtres àsuccès et de l'Académie française, s'il avait pu lire, au fond du miroir où il mimait ses répliques, les affiches théâtrales del'avenir et voir qu'à son tour il serait le seul, avec la Parisienne, à "passer franchement", sans doute, imaginant la tête deses confrères alors célèbres, se serait-il écrié, une fois de plus : "Croyez-vous que c'est drôle ?" Mais, tout aussitôt, il nous reprocherait de ne pas comprendre encore les Corbeaux.. »

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