Günther Grass

« Günter Grass Günter Grass est c on sid éré comme l'un des auteurs allemands majeurs du xx• siècle.

Se s romans pleins de verve et de fantai s ie semblent à priori absurdes , voir e baroques , mai s constituent en fait une réflexion acerbe sur l'histoire e t l e pr é sent de l'A lle magne.

G ünter Grass est né le 16 octobre 1927, à Dantzig, principal port baltique de la , Fblogne, de parents mi-allemands, mi-polo­ nais.

A cette époque , Dantzig, qui avait appartenu à l'Allemagne avant la Première Guerre mondiale, était une ville libre dont la population était com­ posée à la fois d'Allemands et de Polonais.

Grass a onze ans lorsque les nazis occupent la ville et qu'éclate la Seconde Guerre mondiale.

À l'instar d ' autres enfants allemands, Grass fait partie des jeunesses hitlériennes , puis est enrôlé à la fin de la guerre, avant d 'être fait prisonnier par les Amé­ ricains en 1945.

Dantzig est alors occupée par les Russes et rattachée à la Pologne sous son nom actuel de Gdansk.

La ville natale de Grass, son affi­ nité avec les Polonais et son expérience du nazis­ me sont des thèmes récurrents de son œuvre.

Libéré , Günter Grass s'installe en Allemagne de l'Ouest où il exerce divers emplois: mineur de sel, puis tailleur de pierre dans un cimetière.

Il prend des cours de dessin et de sculpture, et au fil des ans, réalisera des sculptures , des gravures et illustrera lui-même ses écrits.

En 1956, au cours d'un long séjour à Paris , il écrit son premier roman qui lui assura une fulgurante renommée .

Le Tambour La publication de ce premier roman , le Tambour (1959) , rapidement traduit en onze langues, consacre Grass comme l'écrivain le plus repré­ sentatif de la jeune littérature allemande d'après­ guerre .

Au fond d'un golfe baigné par la Baltique , à l'âge de trois ans, Oskar , fils probable d'un mar­ chand de produits exotiques, renie toute origine, rejette toute destinée et décide de ne plus gran­ dir.

En guise de protestation contre la turpitude, il ne se manifestera plus que par le truchement des roulements de son tambour et de son cri qui brise le verre à plus de cinq cents mètres.

!.:enfant assiste ainsi à la montée puis à la chute du nazisme.

Ce n'est qu'à sa majorité qu'il décidera de reprendre sa croissance.

Sous forme d'allégorie politique, Grass dénonce sans concession les lâchetés des adultes et de son pays pendant la dictature.

Dans ce roman , s'exprime déjà toute la verve de Grass: des visions baroques alternent avec des éclats satiriques déclenchés par des associations de mots truculentes.

Ce style picaresque avive encore la viru lence, la causticité et la critique de Séance de signature en 19 77, lors de ~ la publication en Allemagne de Der Butt , qui paraîtra en France deux ans plus tard sous le titre, le Turbot .

Günter Grass réalisa le dessin de la couvertu re de l'ouvrage.

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L 'acteur nain David Bennent dans le film le Tambour réalisé par Volker Schlondorff , en 1979.

L'écriture du scénario avait réun i Günter Grass , Jean-Claude Carr ière et le cinéaste.

La musique du film fut composée par Maurice Jarre .

Günter Grass sur la folie qui s'est emparée de l'Al­ lemagne sous le 111• Reich.

Le cinéaste allemand Volker Schlôndorff portera ce roman à l'écran en 1979 et remportera la Palme d 'or au festival de Cannes ainsi que l'Oscar du meilleur film étran­ ger la même année.

Un critique acerbe En 1961 , Grass publie une nouvelle , le Chat et la Souris, qui narre avec ironie la carrière militaire d'un jeune homme souffrant d'un complexe d 'in­ fériorité.

Puis , avec les Années de chien (1963 ), il relate l'amitié trahie entre un artiste juif, Eddi Amsel , et un militant indécis sur son engagement politique, Walter Matern.

Les deux personnages changent plusieurs fois de noms et de rôles pour épouser et survivre aux aléas de l'histoire alle­ mande.

Eddi Amsel est tantôt l'ami tantôt la victi­ me de Walter Matern qui apparaît sous les traits d'un communiste , d'un membre d'une section d'assaut nazi ou d'un pseudo-opposant au nazis­ me.

Amsel lui-même apparaît et disparaît en changeant d'identité et finit par fabriquer des épouvantails mécaniques, effigies symboliques et grotesques de son temps.

Même le chien Prinz , favori de Hitler, abandonne le dictateur défaillant et choisit la démocratie- sous le nom de Pluto.. »