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Guillaume D'aquitaine1071-1126Guillaume IX, comte d'Aquitaine et septième comte de Poitiers, est le premier troubadour,le premier poète européen que nous connaissions, qui chante l'amour de la femme, enlangue vulgaire.

Publié le 23/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Guillaume D'aquitaine1071-1126Guillaume IX, comte d'Aquitaine et septième comte de Poitiers, est le premier troubadour,le premier poète européen que nous connaissions, qui chante l'amour de la femme, enlangue vulgaire. Ce document contient 2639 mots soit 6 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.

« Guillaume D'aquitaine 1071-1126 Guillaume IX, comte d'Aquitaine et septième comte de Poitiers, est le premier troubadour, le premier poète européen que nous connaissions, qui chante l'amour de la femme, en langue vulgaire.

Les nombreux décrets des conciles de l'Église lancés contre les chants lubriques et luxurieux au cours des siècles précédents, le capitulaire de Charlemagne défendant aux religieuses de chanter des “ winileodos ”, c'est-à-dire des chansons d'amour en langue germanique, nous montrent qu'à côté des poésies d'amour en langue latine qui nous sont conservées, les poètes chantaient l'amour déjà bien avant les troubadours, tout en ayant perdu, à l'exception des clercs, le contact avec la tradition latine classique. Comment en pourrait-il être autrement ? Guillaume IX eut donc certainement des prédécesseurs, et non seulement en latin.

Mais il nous semble très peu probable que la conception de l'amour et de la femme, qui apparaît chez les troubadours, soit bien antérieure à la fin du XIe siècle.

Quant aux formes rythmiques et musicales des poèmes de Guillaume IX et des troubadours qui le suivent, elles s'expliquent aujourd'hui — surtout après les travaux de Henri Spanke aisément par celles de la poésie liturgique latine, en particulier par les hymnes et séquences de Saint-Martial de Limoges, dont Guillaume IX était l'abbé laïque.

Mais comment se fait-il, se demande-t-on, que le premier troubadour que nous connaissions soit un personnage à double face qui, après avoir chanté, lui, le prince le plus puissant de France, ses aventures galantes d'une manière grivoise, voire obscène, destinée à un auditoire de gais compagnons de débauche, change tout à coup de style et présente les hommages les plus humbles, sinon les plus épurés, à une femme si idéalisée qu'on peut douter de son existence réelle ? Les arabisants ont fait valoir des tendances platoniciennes tout à fait semblables dans la poésie arabe d'Espagne du Xe et du XIe siècle.

Si l'hypothèse d'une influence arabe sur les troubadours était confirmée par de nouvelles preuves, qui lui font encore défaut, le rôle de Guillaume IX n'en serait certainement pas amoindri ; car c'est chez lui, et chez lui seul, que nous surprenons le revirement radical dans la conception de la femme qui décidera du caractère de la poésie d'amour de l'Europe moderne.

Plus nous avançons dans le XIIe siècle, plus nous voyons les troubadours chanter sur une seule note, soit celle d'un amour mystique et idéalisant, soit celle d'un amour sensuel et jouisseur, ou enfin celle d'un amour qui, tout en faisant de la dame un être supérieur, exalte sa beauté physique d'autant plus exaspérante que la femme aimée restera toujours pour le troubadour lointaine et inaccessible.

Elle n'accordera ses grâces qu'à un amant que l'amour aura affiné, tout en préservant son désir éternellement inassouvi.

Nous trouvons dans les onze chansons que les manuscrits nous ont transmises du duc d'Aquitaine, tour à tour ces trois conceptions et les trois styles qui s'en dégagent, mais surtout la dernière, qui peut être considérée comme la conception classique du troubadour idéal.

Chez lui l'amour du spirituel et l'amour du corporel cheminent sur l'étroit sentier qu'est la recherche du beau.

La femme, pour le poète de l'antiquité, avait été surtout un objet de désir sensuel.

La poésie d'amour au Moyen Âge avait continué la tradition latine, mais à côté de cet amour profane, il y avait un autre amour, le seul qui comptât pour le vrai chrétien, l'amour de Dieu ou l'amour de Dieu à travers le prochain.

Un abîme séparait ces deux mondes ; et voilà l'homme qui va le combler, le premier troubadour.. »

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