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Giacomo Puccini

Publié le 16/05/2020

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« Giacomo Puccini Il est peut-être assez difficile, et en tout cas très délicat, de tenter à notre époque un essai biographique sur Giacomo Puccini.

Notre art musical depuisRichard Strauss, Claude Debussy, et Igor Stravinski, jusqu'à Ildebrando Pizzetti, G.-F.

Malipiero, Belá Bartók, Alban Berg, George Enesco et Villa-Lobos,est plongé dans une atmosphère aussi lointaine de cette époque, que l'humanité du début du XXe siècle est loin de celle d'aujourd'hui.

La jeune générationet la critique de ces temps-ci se débarrassent du cas Puccini avec un haussement d'épaules et quelque définition succincte, concluant à la négation pure etsimple de la valeur de ce musicien italien.

C'est un tort, un manque de compréhension, d'objectivité et de justice. Négligeons l'argument trop facile qui fait état des succès ininterrompus, même actuels, des Oeuvres de Puccini.

Si nous le négligeons, ce n'est pas parceque nous donnons peu d'importance à la faveur du public, car celui-ci n'est pas aussi insensible à la valeur intrinsèque d'une Oeuvre que des musicologuesillustres le prétendent. S'il a adopté et s'il adopte Puccini, il aime aussi Bizet, Massenet, après avoir aimé Verdi, Rossini, et même une partie de Wagner.

S'il préfère Beethoven àBach, Mascagni à Debussy, c'est seulement par nécessité de compréhension immédiate, et par un manque de culture, dont les directeurs de théâtre et lesfaiseurs des programmes symphoniques sont sans doute responsables. Toutefois, comme nous l'avons déjà dit, laissons de côté son succès auprès des foules, car la question mérite d'être étudiée d'un peu plus près.

Il faudra,avant tout, faire abstraction du moment présent, et tâcher de se reporter un peu en arrière dans le temps et dans l'espace.

L'Italie de 1890 à 1914 était untout autre pays que l'Italie de nos jours. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, pour ceux qui la connurent et y vécurent avant 1914, l'Italie récente n'avait rien de commun avec l'autre.

Auxtouristes étrangers, cette différence n'aura pas été aussi évidente peut-être, car malgré tout, les "Novecentisti" n'ont pas pu détruire les vestiges d'unpassé glorieux.

Ils ne se sont pas gênés toutefois pour le ridiculiser, se moquant des Muses et des "clairs de lune", qu'ils essayaient de remplacer par lamachine et le matérialisme, décidément contraires aux sentiments traditionnels et séculaires d'une population artiste et sentimentale. A l'époque à laquelle Puccini composa ses Oeuvres, le peuple italien, simple mais émotif, enthousiaste et passionné, adorait les histoires d'amour, adoraitses vedettes du chant, et ne se souciait pas encore du football, ou des courses cyclistes.

Ce n'était pas si ridicule que cela, et en France, en Russie, enAllemagne, il en était de même.

Voilà pourquoi, si l'on veut se prononcer sur la personnalité de Puccini, et porter un jugement objectif sur son art decompositeur lyrique, il est indispensable de marquer ces antécédents. Né en 1858 à Lucques, d'une famille aux traditions musicales, élève au Conservatoire de Milan de Amilcare Ponchielli, qui lui apprit sans doute à composermélodiquement, comme lui-même avait su le faire dans sa Gioconda (qu'on méprise à tort, et toujours pour les mêmes raisons), Puccini se vouaimmédiatement au théâtre.

Si ses Villi (1884) et Edgar (1889) se bornèrent à attirer l'attention des milieux musicaux sur son nom, ce fut avec ManonLescaut (1893) que Giacomo Puccini se révéla le compositeur de valeur qu'il était et qu'il allait être encore plus complètement.

En Manon Lescaut, ontrouve Puccini tout entier : peut-être n'a-t-il jamais rien fait de mieux ensuite, au point de vue de la spontanéité et de la générosité d'inspiration.

Dans untout autre style que Manon de Jules Massenet, moins près de l'héroïne de l'abbé Prévost que dans l'Oeuvre française, Puccini donne aux amours de Manonet du chevalier des Grieux un élan et une passion qui les rendent bien plus sympathiques, et leur mélancolique aventure en devient plus touchante encore.Ce qui est d'ailleurs remarquable déjà, c'est son système harmonique recherché, raffiné, parfois presque audacieux pour cette époque. Évidemment l'orchestration est encore trop formelle, et parfois un tantinet bruyante. La Vie de bohème, qui est de 1896, confirma sa renommée qui devint universelle.

Si cette Oeuvre ne révèle pas des éléments d'art supérieur, elle est trèsréussie, grâce à une veine mélodique irrésistible. La Tosca (1900) est considérée, par beaucoup, comme son plus noir péché : on peut, en effet, sourire de la méchanceté du Baron Scarpia, de ses trucspoliciers, et ne pas se réjouir de la romance fameuse du troisième acte.

Tout cela est, du reste, aussi une question d'interprétation : il faut incriminer lecabotinage de ténors qui ont grossi les défauts d'un morceau qui ne prétendait pas à une grande envergure : si l'on avait eu la chance de l'entendre chanterpar Caruso, en 1914, au théâtre Covent Garden de Londres, on aurait été surpris de constater que même ce morceau a sa raison d'être, et qu'il est loind'être aussi vulgaire qu'on le dit généralement.

Qui sait voir les choses un peu moins superficiellement, découvre dans la Tosca des détails très jolis, trèsraffinés même, et un sens du théâtre qui tient du miracle. Madame Butterfly (1904) est du faux Japon, et la navrante aventure de la petite "mousmé" (David Belasco, États-Unis), est, on me l'accordera, un peuinvraisemblable.

Expliquez alors, si vous le pouvez, pourquoi tous les spectateurs, et même les plus endurcis, quittent le théâtre, cachant à peine leur gêned'avoir été forcés aux larmes ?... Le fille du Farwest (1910) (également de Belasco, dramaturge américain), ne vaut pas moins que cette sotte histoire ; elle vaut même beaucoup plus, carc'est dans cette Oeuvre que Puccini montre à quel point sa technique d'harmoniste et d'orchestrateur était arrivée, grâce à sa magnifique ferveur demusicien passionné de connaître et de se documenter : à la différence de ses collègues italiens, il voyageait sans cesse, et se faisait un trésor desdécouvertes de Claude Debussy et d'autres compositeurs qui venaient de se révéler.

La Rondine (1917) fut un demi-échec, tandis que Il Trittico (LeTriptyque) : Il Tabarro, suor Angelica, Gianni Schicchi, qui suivit quelques années après, apporta à Puccini le succès.

Le dernier volet de ce triptyque,Gianni Schicchi, est un chef-d'Oeuvre d'humour, de goût, de finesse, et il est orchestré de main de maître.

Turandot (1923) fut peut-être une erreur dejugement de la part d'un artiste qui pourtant se connaissait parfaitement, et n'aurait pas dû ignorer qu'il n'était pas fait pour la fantaisie d'un livret farci de"chinoiseries", avec des prétentions de "grand opéra"... La mort le frappa dans une clinique de Bruxelles d'une façon brutale, mais l'on peut affirmer que sa mémoire reste dans les cOeurs de ceux qui ont chéri sesmélodies spontanées et passionnées d'Italien intégral, et de ceux qui l'ont connu. On dira donc de Giacomo Puccini, qu'il fut un artiste dans le sens le plus large du terme, titre qu'il mérite, quoi qu'on dise, pour avoir su rester toujours lui-même, sincère et honnête dans son art.

Refusons-nous à vilipender des artistes comme lui, Massenet, ou Grieg, seulement parce qu'ils eurent la chance deplaire, tout en restant d'excellents musiciens.. »

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