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Georges Bizet

Publié le 16/05/2020

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« Georges Bizet Bizet naquit à Paris le 25 octobre 1838.

Une fois qu'ils l'eurent inscrit à la mairie sous les prénoms impressionnantsd'Alexandre-César-Léopold, ses père et mère l'appelèrent plus simplement Georges. Extraordinairement précoce, doué comme pas un, le futur auteur de Carmen connut l'inestimable privilège de naîtredans une famille d'artistes et de grandir dans un milieu favorable à l'épanouissement de ses dons.

Si bien qu'ayantreçu, dès l'âge de quatre ans, ses premières leçons de musique, il vit, à neuf ans (grâce à une dispense d'âge quiéquivalait à une consécration avant la lettre), les portes du Conservatoire s'ouvrir devant sa minuscule personne.Élève de Zimmermann pour le contrepoint (c'est Gounod qui, souvent, donnait la leçon), de Benoît pour l'orgue et deMarmontel pour le piano, le jeune Bizet rafla tous les premiers prix.

Son prodigieux talent de pianiste l'avait désigné àl'admiration des foules, émerveillant Liszt et Berlioz : "Depuis Liszt et Mendelssohn, on a peu vu de lecteurs de saforce", nota le musicien des Troyens dans un de ses feuilletons.

Mais, pour échapper à l'inévitable étiquetage, dontles effets eussent compromis sa carrière de compositeur, Bizet renonça à celle de pianiste-virtuose ; au point que,plus tard, pour vivre, il préférera écrire des solos de piston, se vengeant de la médiocrité de la besogne enorchestrant les accompagnements "plus canailles que nature".

Après la mort de Zimmermann, le jeune candidat à lamaîtrise entra dans la classe de composition de Fromental Halévy son futur beau-père.

En 1856, il obtint le secondGrand Prix de Rome et, l'an d'après, à 19 ans, le Grand Prix. Mais voilà bien le jeune impatient que se sont accordés à portraiturer ses biographes : à l'époque même où il sesoumettait à l'austère discipline dont l'enjeu était le séjour de Rome, Bizet prenait part à un concours d'opérettesorganisé par Offenbach.

Les concurrents devaient mettre en musique un livret imposé, Le docteur Miracle.

Bizetsortit premier, de compte à demi avec Charles Lecocq ; les partitions des deux lauréats furent jouéesalternativement.

Lecocq avait trouvé sa voie ; quant à Bizet, cette expérience dans un genre mineur mais nullementméprisable, lui avait permis d'éprouver ses dons scéniques.

Car il fut musicien de théâtre, essentiellement : "Tu peuxfaire autre chose que du théâtre ; moi, je ne peux pas", dit-il un jour à Saint-Saëns.

Aussi bien est-ce saproduction lyrique qu'il sied d'étudier ici, afin de situer ce grand maître à sa place exacte dans l'évolution de lamusique française contemporaine.

Mentionnons auparavant ses autres Oeuvres (les omettre équivaudrait à êtreincomplet) : c'est la charmante suite pour piano, Jeux d'enfants, dont Bizet orchestra quelques numéros (les Balletsrusses de Monte Carlo en firent naguère un acte dansé) ; ce sont les Chants du Rhin, pour piano également,l'ouverture de Patrie, vingt mélodies pour chant, qui mériteraient d'être moins oubliées sans compter l'étonnanteSymphonie en ut, dont le manuscrit fut découvert en 1935 par Félix Weingartner : l'on y voit Bizet, âgé de 17 ans,faire preuve d'une fraîcheur d'invention, d'une netteté d'écriture à proprement parler étourdissantes.

La précocité del'artiste, la fougue de son tempérament se manifestent dans cette symphonie avec (que l'on me passe le mot), uneimpertinence idoine à enthousiasmer l'esprit le plus rétréci.

Mais l'invention n'est pas "symphonique", c'est déjàl'homme de théâtre qui s'exprime. La vie de Bizet fut courte et le musicien, qui en avait sans doute prescience, dut travailler sans merci pour légueraux hommes une Oeuvre numériquement peu abondante, mais dont la valeur s'inscrit dans le temps, en une courbefranchement ascendante. Des Pêcheurs de perles (1863), il nous est resté un célèbre duo, ce qui n'est pas rien.

Dans son ensemble, cetouvrage sacrifie délibérément au goût italien ; mais le plus grand tort de Bizet en cette affaire, fut sans douted'avoir accueilli un livret d'une médiocrité indéfendable.

A l'exception de Berlioz, qui avait décelé la valeur de sonjeune confrère, la presse se montra hargneuse et certains de ses représentants, crispés dans une attitude de partipris somme toute assez flatteuse, allèrent jusqu'à blâmer le musicien d'être venu saluer sur la scène ! En 1867, La jolie fille de Perth ne fut pas mieux reçue.

Il semble bien que cette partition soit la moins bonne de Bizet; ce dernier l'écrivit en l'espace de six mois, en ne se dérobant pour le surplus à aucune des concessions propres àflatter les goûts du public.

Et pourtant ! Regardons-y d'un peu plus près : oui, c'est bien le maître de Carmen qui, aulong de ces quatre actes solidement charpentés, fait déjà sentir sa "patte" ; la ligne ascendante n'est pas altérée. Bizet avait atteint la trentaine.

Le 3 juin 1869, il épousa Geneviève Halévy, fille du célèbre auteur de La Juive, sonancien maître.

Devenue veuve jour pour jour six ans plus tard, elle devait convoler en secondes noces avec l'avocatStrauss, que l'on dit apparenté à l'un des barons de Rothschild.

Selon Ferdinand Bac, qui la vit encore pendant laguerre de 1914, la veuve de Bizet avait une "réputation justifiée d'esprit".

C'est auprès de cette femme d'élite queBizet, vivant ses dernières années, brisa ses chaînes pour nous donner trois chefs-d'Oeuvre, et premièrement, en1872, un petit ouvrage en un acte, Djamileh.

Cette fois-ci encore, notre musicien avait mal enfourné son affaire : lelivret que Louis Gillet composa en s'inspirant de la Namouna de Musset, est à proprement parler imbuvable.

Maispublic et critiques n'en furent pas moins conquis par la partition, tellement en sont fraîche l'inspiration et souverainela facture Bizet fut jugé par un journaliste, comme "l'un des musiciens les plus remarquables de notre temps". Quatre mois plus tard, le 1er octobre 1872, eut lieu, sur le Théâtre du Vaudeville, la première de L'Arlésienne, drameen trois actes d'Alphonse Daudet, avec une musique de scène de Bizet.

Ce fut un échec complet.

Surmené, sarésistance physique épuisée, le compositeur (il avait pourtant obtenu l'adhésion de ses pairs), se montra fort affligéde cet insuccès, dû à la médiocrité d'esprit des uns, non moins qu'à la méchanceté des autres.

"Devant ce fourépais, noir, imprévu (écrivait le lendemain Daudet à Camille Bellaigue), il nous semblait, à Bizet et à moi, nous noyer. »

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