Gautier
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1811-1830 : la jeunesse révoltée
N
é à Tarbes en 1811, Théophile
Gautier est issu
d'une famille
nombreuse et honorable qui affiche
ouvertement son royalisme.
Pourtant
son père, ancien officier des guerres
napoléoniennes, encourage vivement
le jeune garçon à persévérer dans ses
coups
d'essais poétiques.
Dès le
collège, qu'il fera à Paris, il proclame
haut et fort son aversion des clas
siques, largement compensée par son
admiration pour Villon et Rabelais.
II pousse l'audace jusqu'à encenser
les poètes maudits du
préclassicis~
me, ceux-là mêmes, comme Saint
Amant, qu'il réhabilitera dans son
étude intitulée
Les Grotesques.
Avec
Nerval, son compagnon de collège,
et quelques autres, il forme un petit
cénacle, qu'il jugera avec ironie par
la suite.
Cependant, les prises de parti
enthousiastes ne préjugent rien.
II n'a pas encore arrêté son choix sur
la voie à suivre et hésite entre l'écri
ture et la peinture.
Sa rencontre avec
Victor Hugo le décide.
En
1830, le
jeune Gautier met toute sa fougue au
service du grand homme.
Il fait sa
profession de foi en faveur du ro
mantisme et, en signe de ralliement,
porte le fameux gilet rouge.
On le
retrouve aux premières loges de
la« bataille d'Hemani », en tête des
« Flamboyants » et contre les clas
siques.
1830-1840:
la prise
d'indépendance
L
a révolution de Juillet occulte
la publication des premières
Poésies, toutes empreintes de naï
veté.
Mais le succès
d'Albertus, long
poème fantastique ajouté en 1832,
est grand parmi les Jeune-France.
L'entreprise d'innovation littéraire se
poursuit dans la préface de
Made
moiselle de Maupin,
qui non seule
ment choque les bien-pensants mais
provoque également des remous
parmi les partisans du romantisme.
Jules Janin et Théophile Gautier caricaturés par Oulevay dans Le Monde pour rire en 1868
Décors de Nolan et
Rubé
pour Sacountala, ballet de
Théophile Gautier,
en 1858
Pour Gautier, l'art doit trouver sa fin en lui-même et ne sacrifier qu'à
la seule Beauté.
Pour cela, il lui faudra renouer avec les arts
plastiques et ne reculer devant aucune difficulté technique (vers
courts, mètres étroits ...
).
Disciple de Gautier, Baudelaire lui a dédié ses Fleurs du Mal en ces
termes :
« Au poète impeccable, Au profond magicien ès lettres
françaises, A mon très cher et très vénéré maître et ami.
»
XI ' \Il 1 Li'
Ardent
défenseur du romantisme,
initiateur du
Parnasse,
Gautier fut
toujours
à l'avant-garde
des courants
littéraires.
Gautier y affirme déjà sa religion es
thétique et, faute impardonnable aux
yeux des romantiques, la nécessité
d'une poésie purifiée de toute conno
tation morale, politique ou sentimen
tale.
C'est un coup supplémentaire
porté aux habitués du cénacle dont
les
exeentricités avaient déjà été tour
nées en dérision
par le recueil de
contes
Les Jeune-France
(1833) et par la Comé
die de la Mort (1838).
Œuvres qui, loin de dé
laisser les engouements
de jeunesse, affirment
simplement un roman
tisme teinté de pessi
misme et d'angoisse.
Par
besoin d'argent,
l' écri
vain doit se faire critique
d'art et exercer sa plume
dans des domaines aussi
variés que la peinture, la
littérature
et la danse.
Ses écrits
comptent parmi les évocations les
plus riches de la vie artistique sous la
Monarchie de Juillet et
le Second
Empire.
Cependant, c'est dans le
culte de l'art qu'il affirmera sa propre
originalité et rompra avec le discours
officiel..
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