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Gaule

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Gaule (latin, Gallia), nom donné par les Romains à un vaste territoire bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, au sud par les Pyrénées et la Méditerranée, au nord par la Manche et à l’est par les Alpes et le Rhin, et dépassant les frontières actuelles de la France.

Ses habitants, appelés Gaulois, étaient des Celtes. La première mention de la Gaule remonte à 600 av. J.-C. environ, lorsque des Grecs phocéens fondèrent une colonie à Massalia (Marseille) sur la côte méridionale. Les Grecs appelèrent par la suite le pays Galatie, qui devint Gallia à l’époque romaine. Les Romains distinguaient la Gaule Transalpine (ou Lyonnaise, ou Ultérieure) parce que située au-delà des Alpes, de la Gaule Cisalpine (Italie du Nord).

Les principales descriptions littéraires de la Gaule préromaine sont dues au géographe Strabon et à Jules César ; elles doivent être complétées par les nombreuses études d’archéologie et de toponymie qui permettent d’en préciser les caractères.

2   GAULE PRÉROMAINE
2.1   Hallstatt et La Tène : l’arrivée des Celtes

Les civilisations de l’âge du bronze, puis de l’âge du fer, dites de Hallstatt (d’après la nécropole découverte près de Salzbourg) se caractérisent en Gaule à partir du IXe siècle par les tumulus (tombes collectives) et les champs d’urnes funéraires. Un artisanat à vocation vestimentaire et militaire y était très développé (fibules, épées) et des relations commerciales existèrent dès le VIe siècle avec les mondes grec et scythe, ce dont témoignent par exemple le trésor de Vix ou la fondation par les Grecs de Marseille et de Nice.

À partir du Ve siècle, les populations celtiques, venues probablement du Danube, s’implantèrent en Europe occidentale jusqu’en Espagne et en Italie du Nord (prise de Rome en 387). Elles imposèrent une civilisation urbanisée, dite de La Tène, qui maîtrisait admirablement le fer et des techniques agricoles et artisanales efficaces. Elles se stabilisèrent en Gaule où elles développèrent les contacts avec les grandes civilisations méditerranéennes.

2.2   Civilisation gauloise

Les Gaulois étaient dirigés par une aristocratie de grands propriétaires terriens. Cultivateurs, ils défrichaient de vastes clairières pour cultiver le blé, l’orge, le lin et le chanvre. Ils utilisaient la charrue à roues et coutre (caruca). En revanche, arbres fruitiers et vignes leur étaient inconnus. Ils élevaient des chevaux de selle, des bœufs de trait ainsi que des vaches laitières et des troupeaux de moutons et de porcins. En cas de danger, la tribu se réfugiait dans l’oppidum (ville ou village fortifié souvent en hauteur, qui servait de chef-lieu, de marché, de rassemblement d’ateliers, parfois de centre de pèlerinage).

Habiles artisans, les Gaulois travaillaient le bois pour confectionner leurs charrettes et leurs bateaux. Pour stocker les liquides, ils inventèrent les tonneaux de bois, alors que Grecs et Romains ne connaissaient que les amphores et les jarres en argile. Métallurgistes hors pair, ils travaillaient le cuivre, le bronze et le fer dont ils faisaient des outils, des armes et des bijoux (notamment le fameux torque) richement décorés. Ils tissaient des étoffes aux couleurs vives. Ils portaient des braies recouvertes d’une tunique courte. L’art gaulois d’avant la conquête romaine est directement issu de l’art celte. Il en reste des vestiges dans plusieurs villes du sud et du centre de la France, notamment à Vix, Ensérune, Roquepertuse, Entremont et Glanum.

Le commerce maritime et terrestre était très actif. Les routes, moins larges que celles des Romains, étaient des chemins de terre renforcés de fagots et de rondins à la traversée des terrains humides. Les voies navigables furent largement empruntées. Les peuples d’Armorique (Bretagne) étaient d’excellents navigateurs qui allaient quérir l’étain en Angleterre. Les monnaies gauloises commencèrent à circuler à partir du IIIe siècle av. J.-C. Succédant aux haches et aux lingots, elles furent une imitation du stratère d’or de Philippe II de Macédoine.

Il existait une littérature gauloise ; les bardes, semblables aux aèdes homériques, récitaient des poèmes destinés aux riches familles. Cependant, nous ne connaissons rien de cette littérature, car elle était orale. Les druides, issus des grandes familles, étaient les seuls Gaulois « instruits «, à la fois prêtres, savants et juges. Leur assemblée se tenait annuellement dans la forêt des Carnutes. Polythéistes, les Gaulois vénéraient de nombreuses divinités de la nature : les fontaines, certaines roches, des arbres. Les druides présidaient à la cérémonie de la cueillette du gui. Les Gaulois pratiquaient des sacrifices humains : Teutatès (dieu de la Guerre) exigeait des victimes noyées ; Taranis (dieu du Tonnerre), des brûlés vifs dans un mannequin d’osier ; Esus, des hommes suspendus à un arbre et déchiquetés, etc.

Cette vision très sombre de la religion gauloise, largement due à César, doit cependant être partiellement nuancée : César avait tout intérêt à noircir le portrait de ceux auxquels il imposa la domination et la civilisation romaines. Les autres sources ne confirment qu’exceptionnellement le recours aux sacrifices humains.

2.3   Rome et la Gaule avant César

Le souvenir de la prise de Rome tint longtemps les Romains dans la hantise de la menace gauloise ; les guerres puniques furent pour Rome l’occasion d’une première installation en Gaule. Le consul Domitius Ahenobarbus, après la destruction de Carthage, imposa vers 130 av. J.-C. sur les rives méditerranéennes de ce riche pays la domination romaine qu’il concrétisa par la fondation de Narbonne, la construction de la voie domitienne et la création de la Provincia, la province qui allait devenir la Gaule Narbonnaise.

Vers 60 av. J.-C., la Gaule Transalpine formait, au-delà de la Narbonnaise, non pas un seul État, mais plus de soixante États-nations (civitates) indépendants et souvent rivaux. Ces nations se différenciaient par leur langue, leurs coutumes et leurs lois. Jules César, dans ses Commentarii de bello gallico (Commentaires de la guerre des Gaules), décrivit sa conquête de la Gaule Transalpine. Son récit est fort instructif, même s’il ne fait pas mention de toutes les tribus.

Selon César, chaque nation se composait de plusieurs tribus. Les Celtes comprenaient les Helvètes, les Séquanes et les Éduens le long du Rhône et de la Saône, les Arvernes dans les montagnes des Cévennes, les Carnutes et les Sénons le long de la Loire et les tribus armoricaines, ou maritimes, comme les Vénètes, entre la Loire et la Seine. Les Belges comprenaient les Bellovaques, les Nerviens, les Suéssiones, les Aduatuques, les Rèmes et les Ménapiens. Une des tribus d’Aquitaine s’appelait les Tarbelli. Le nom de plusieurs tribus est resté dans celui de villes françaises, comme Soissons (Suéssiones) et Reims (Rèmes) ou Paris (Parisii).

3   GAULE ROMAINE
3.1   Conquête de la Gaule

Jules César fut nommé gouverneur de la Gaule Cisalpine et de la Narbonnaise en 59 av. J.-C. ; il utilisa la Narbonnaise comme base de départ pour conquérir le reste de la Gaule. L’occasion lui en fut donnée par une nouvelle invasion des Germains. Appelé en renfort par un royaume gaulois, César entra en Alsace et rejeta les Germains au-delà du Rhin. Cependant, les Gaulois s’insurgèrent contre l’envahisseur à l’appel des druides. En 52 av. J.-C., ils désignèrent comme chef un jeune noble, Vercingétorix, le roi des Arvernes. César entama donc une seconde campagne, parvint à profiter des dissensions entre les tribus pour faire échec à la stratégie de la terre brûlée que lui opposait Vercingétorix (prise d’Avaricum, oppidum des Bituriges et future Bourges). Vainqueur à Gergovie, ce dernier fut assiégé et se rendit à Alésia.

César fit connaître ses exploits aux Romains dans ses Commentaires de la guerre des Gaules. Huit ans avaient suffi à Rome pour pacifier la Gaule, alors qu’il lui fallut deux siècles pour se rendre maître de l’Espagne. Cette victoire fut non seulement le fait du génie militaire de Jules César, mais aussi la conséquence de la division des tribus gauloises qui, malgré leur ralliement temporaire à Vercingétorix, étaient néanmoins tentées par la romanisation.

L’intégration de la Gaule à l’Empire fut une réussite presque totale : en 69 apr. J.-C., le Batave Civilis tenta vainement de s’affranchir de Rome. Au IVe siècle, des insurrections de brigands, les Bagaudes, prirent parfois un caractère vaguement nationaliste ; mais, dans l’ensemble, la Gaule fut très longtemps fidèle à son conquérant.

3.2   Prospérité des provinces gauloises

La Gaule allait en effet se romaniser rapidement et devenir l’une des régions les plus riches du monde romain. En 49 av. J.-C., Jules César octroya la citoyenneté romaine à tous les habitants des villes : ainsi était inaugurée une politique de ralliement systématique des élites à Rome, qui entraîna elle-même une accélération de la romanisation de toute la population. De nombreux Romains illustres naquirent en Gaule Cisalpine, dont Virgile et Catulle, Tite-Live, Pline l’Ancien et Pline le Jeune.

En 27 av. J.-C., Auguste scinda la Gaule en quatre provinces administratives : la Gallia narbonensis (Gaule Narbonnaise), s’étendant des Alpes aux Cévennes, l’Aquitania, barrée au nord par la Loire et incluant quatorze tribus de plus que l’Aquitaine originelle établie par César, la Gallia lugdunensis (Gaule Lyonnaise), comprenant le territoire entre la Loire, la Seine et la Sâone et dont le nom provient de la ville de Lugdunum (Lyon) et la Gallia belgica (Gaule Belgique) entre la Seine et le Rhin, dont la frontière septentrionale était la mer du Nord. Ces trois nouvelles provinces étaient placées sous l’administration impériale. Cette division administrative dura, avec des aménagements de détail, jusqu’au début du IVe siècle apr. J.-C., lorsque Dioclétien réorganisa l’Empire. La Gaule fut alors scindée en deux régions, chacune comportant plusieurs provinces. Sous l’Empire romain, le sort de la Gaule fut donc étroitement lié à celui de Rome.

Les arènes et la maison Carrée de Nîmes, le théâtre d’Orange, le pont du Gard, les villes de Vaison-la-Romaine, Vienne, Lyon (Fourvière), etc., ainsi que les vestiges de grandes villae (Montmorin) et la découverte de nombreuses céramiques sigillées témoignent de la richesse de la civilisation gallo-romaine. Les religions coexistèrent et les divinités autochtones furent associées aux dieux officiels. Le christianisme pénétra dans les campagnes.

Au IIIe siècle, la Gaule subit les premières invasions germaniques. Au Ve siècle, avec la chute de l’Empire romain d’Occident, elle fut submergée par les vagues successives de Goths, de Francs et de Huns. En 486, les derniers postes avancés romains en Gaule, représentés par Syagrius, capitulèrent devant Clovis Ier, lequel, premier souverain de la dynastie des Mérovingiens, instaura l’unité territoriale du royaume franc, ancêtre de la France. Clovis le Barbare avait reçu de l’empereur byzantin la légitimation de son nouveau pouvoir : ainsi, alors même que disparaissait l’Empire romain d’Occident, la Gaule romaine survivait dans les nouveaux royaumes.

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