Gaston
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Rédaction
Sujet : Rédiger une lettre que Gaston Biron envoie à sa mère en lui
racontant l’horreur du champ de bataille et la sortie des tranchées.
Le 21 septembre 1916.
Ma tendre mère,
Qu’il est triste de devoir t’écrire dans ces misérables conditions.
Sais-tu où je me trouve à cet instant ? Oh ma douce, ma plus belle
je vais te le dire.
Dans le froid, l’obscurité, les lampes sont
éteintes et les lourds ronflements de mes compagnons de guerre
m’arrivent dans les oreilles.
Dieu sait que j’ai peur, à chaque
seconde, de mourir, qu’un obus gigantesque me bouscule et me
tue, et pourtant, ma chère mère, je survis.
Les jours sont longs, si tu savais.
Les nuits sont affreuses,
terrifiantes, sombres et malsaines.
J’en fais des cauchemars, ma
tendre maman, comme je t’appelais autrefois.
Ô mère, je donnerai
tant pour sentir ta douce odeur le soir, entendre ta délicieuse voix
à la place de ces canons abominables et pouvoir toucher ta si jolie
peau de mes mains endurcis par la misère demeurant dans ce
sinistre endroit.
Hier, nous avons passé une journée angoissante, peut-être la pire
parmi tant d’autres.
Nous nous sommes rendus à Verdun et nous
avons combattus, bravé l’ennemi.
Nous nous sommes levés à
l’aube.
Le froid me piquait les yeux et la fumée des cigares
embaumaient les tranchées.
Ce fut un jour terrible.
Nous sentions
que cette journée était spéciale, nous sentions qu’elle allait être
meurtrière, arracher les âmes des innocents et détruire tout sur
son passage.
Je m’imaginais déjà mes compagnons tomber l’un
après l’autre, achevés.
Nous avions été prévenus que cette
journée du 21 septembre 1916 allait être une véritable torture,
une mare de sang dans laquelle baignerait les membres
déchiquetés de nos camarades.
Et effectivement, ce fut un
massacre, nous avons tués sans nous arrêter sur cette terre, qui,
un jour, avait été pure et saine, et où, aujourd’hui, les fraiches
herbes d’été ne pousseront sûrement plus jamais.
Ce monde
demeurera pour toujours, abimé, sali par ces guerres et ces
cendres.
Nous nous sommes attroupés dans la tranchée,
attendant le Colonel Dax, attendant ce fameux instant où, notre
vie sacrifiée à cet enfer, touche à sa fin, une fin douloureuse.
Puis,
ce dernier est arrivé.
Il avait un regard sombre, mère.
Un regard.
»
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