Frédéric d'Aragon1272-1337Si Pierre III d'Aragon avait réussi, somme toute aisément, à s'assurer la possession de laSicile, ses fils, par leur discorde, risquent fort de la perdre.

« Frédéric d'Aragon 1272-1337 Si Pierre III d'Aragon avait réussi, somme toute aisément, à s'assurer la possession de la Sicile, ses fils, par leur discorde, risquent fort de la perdre.

Il est vrai qu'Alphonse III dit le Bienfaisant a, pour commencer, de grandes difficultés en Aragon même, où il succède à son père en 1285-1291 : la monarchie ébranlée, la noblesse y obtient de nombreux privilèges et, ainsi que le disait le roi lui-même, “ il y avait autant de rois que de grands seigneurs ”.

Jaime II, qu'on dira le Juste (en Aragon) est donc couronné, en 1285, roi de Sicile, en concurrence avec son frère, qui règne en Espagne : c'est Charles II d'Anjou qui, obtenant un rapprochement entre la couronne de France et l'Aragon, avait réussi à susciter leur rivalité.

Jaime qui s'emparera de la Sardaigne en 1324 et l'obtiendra de la Papauté en fief, avec la Corse, ne s'était plus soucié de la Sicile dès qu'il avait reçu, à son tour, le trône aragonais (1291) : il permettra, en 1295, à son frère cadet Frédéric, d'accepter la royauté sicilienne.

Et c'est Frédéric qui, entre 1314 et 1324, mène le combat contre Robert d'Anjou, bien que reconnu comme souverain viager de la “ Trinacrie ” par le prédécesseur de l'Angevin : il bénéficie de l'alliance aragonaise et de l'aide des compagnies catalanes — qui deviendront un des fléaux de la Péninsule — ainsi que du douteux appui de l'antipape Nicolas V (1328-1330), auquel les Siciliens sont favorables.. »