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FRANÇOIS RABELAIS

Publié le 09/12/2021

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On ne sait toujours pas si Rabelais est plus médiéval que renaissant, plus gnostique que chrétien. Il a ouvert tant de portes et roulé tant de tonneaux ! Son ami lecteur ne peut être qu'heureusement déplacé de ses certitudes. Succès et scandales L'auteur naît dans le Chinonais, d'un père avocat. Même s'il semble avoir de solides connaissances juridiques, il est destiné aux ordres : d'abord franciscain à Fontenay-le-Comte (1511), où il peut recevoir quelque influence humaniste, notamment platonicienne, il sera autorisé par le pape à passer chez les Bénédictins (1524), plus favorables à la nouvelle culture. Connaissant Budé, Rabelais avait entrepris l'étude du grec, mais s'était vu un moment confisquer ses livres grecs. Il étudie ensuite la médecine à Montpellier (1530), et sa carrière médicale et littéraire commence en 1532, à Lyon, quand il exerce comme médecin à l'Hôtel Dieu et publie les Lettres médicales de Manardi, les Aphorismes d'Hippocrate, le Testament de Cuspidius (apocryphe) et, probablement pour la foire de septembre, un livret populaire anonyme, Pantagruel : le médecin philologue se double d'un amuseur réfléchi. L'affaire des Placards (1534) retarde peut-être l'impression du Gargantua, où les préoccupations politiques et humanistes transparaissent davantage. Rabelais est alors au service de Guillaume, puis de Jean du Bellay ; il les suit dans leurs déplacements diplomatiques, notamment en Italie, et bénéficie de la faveur royale, malgré les interdictions qui frappent l'un après l'autre ses romans. En 1546, après la condamnation du Tiers Livre, il est conseiller à Metz, ville impériale, puis, lors d'un dernier voyage à Rome (1547- 49), il rédige la Sciomachie. En 1548, une première version des onze premiers chapitres du Quart Livre paraît, probablement d'après des brouillons laissés à l'éditeur. En même temps, l'attaque de Calvin contre les « libertins », dont Rabelais, s'exprime dans le Traité des scandales, redoublée par celle des catholiques stricts, que Rabelais fustigera avec les « maniacles imposteurs de Genève ». Son apostasie lui permet de faire reconnaître ses enfants, d'exercer la médecine et d'obtenir le bénéfice de cures, dont celle de Meudon, à laquelle il ne s'intéressera guère. Praticien et grammairien, il révise soigneusement son œuvre, d'après la « censure antique », et le Quart Livre paraît en entier en 1552, avec un nouveau Prologue. Les nombreuses éditions, les plagiats et influences diverses du vivant même de l'auteur, attestent du succès des romans. Mais le public et la postérité auront tendance à attribuer une débauche et un « athéisme » posthumes à un homme probablement religieux, de « franc et loyal courage », plus pantagruéliste que libertin.

« FRANÇOIS RABELAIS On ne sait toujours pas si Rabelais est plus médiéval que renaissant, plus gnostique que chrétien.

Il a ouvert tant deportes et roulé tant de tonneaux ! Son ami lecteur ne peut être qu'heureusement déplacé de ses certitudes. Succès et scandales L'auteur naît dans le Chinonais, d'un père avocat.

Même s'il semble avoir de solides connaissances juridiques, il estdestiné aux ordres : d'abord franciscain à Fontenay-le-Comte (1511), où il peut recevoir quelque influencehumaniste, notamment platonicienne, il sera autorisé par le pape à passer chez les Bénédictins (1524), plusfavorables à la nouvelle culture.

Connaissant Budé, Rabelais avait entrepris l'étude du grec, mais s'était vu unmoment confisquer ses livres grecs.

Il étudie ensuite la médecine à Montpellier (1530), et sa carrière médicale etlittéraire commence en 1532, à Lyon, quand il exerce comme médecin à l'Hôtel Dieu et publie les Lettres médicales de Manardi, les Aphorismes d'Hippocrate, le Testament de Cuspidius (apocryphe) et, probablement pour la foire de septembre, un livret populaire anonyme, Pantagruel : le médecin philologue se double d'un amuseur réfléchi.

L'affaire des Placards (1534) retarde peut-être l'impression du Gargantua, où les préoccupations politiques et humanistes transparaissent davantage.

Rabelais est alors au service de Guillaume, puis de Jean du Bellay ; il les suit dans leursdéplacements diplomatiques, notamment en Italie, et bénéficie de la faveur royale, malgré les interdictions quifrappent l'un après l'autre ses romans.

En 1546, après la condamnation du Tiers Livre, il est conseiller à Metz, ville impériale, puis, lors d'un dernier voyage à Rome (1547- 49), il rédige la Sciomachie.

En 1548, une première version des onze premiers chapitres du Quart Livre paraît, probablement d'après des brouillons laissés à l'éditeur.

En mêmetemps, l'attaque de Calvin contre les « libertins », dont Rabelais, s'exprime dans le Traité des scandales, redoubléepar celle des catholiques stricts, que Rabelais fustigera avec les « maniacles imposteurs de Genève ».

Son apostasielui permet de faire reconnaître ses enfants, d'exercer la médecine et d'obtenir le bénéfice de cures, dont celle deMeudon, à laquelle il ne s'intéressera guère.

Praticien et grammairien, il révise soigneusement son œuvre, d'après la« censure antique », et le Quart Livre paraît en entier en 1552, avec un nouveau Prologue.

Les nombreuses éditions,les plagiats et influences diverses du vivant même de l'auteur, attestent du succès des romans.

Mais le public et lapostérité auront tendance à attribuer une débauche et un « athéisme » posthumes à un homme probablementreligieux, de « franc et loyal courage », plus pantagruéliste que libertin. Caractéristiques générales de l'oeuvre Les quatre romans attestés ont chacun une autonomie d'écriture, même s'il est d'usage de regrouper le Pantagruelet le Gargantua d'une part, le Tiers et le Quart Livre d'autre part, à cause de l'écart chronologique entre les deuxgroupes (1534-1546).

Cependant, on peut considérer globalement : 1.

Le rapport à l'actualité : plus marqué dans Gargantua, il est toujours présent par de nombreuses allusions et meten cause le temps épique.

Rabelais défend la politique gallicane contre les « Papimanes », se moque des miraclesopérés par les Décrétales (Quart Livre) et justifie la politique de François Ter contre Charles Quint (Gargantua).

Il sedéfend des injures des « Cannibales » genevois et sorbonicoles en se référant à l'esprit érasmien : évangélisme,religion avant tout christique, hostile aux superstitions et pèlerinages.

Mais la place tenue par la guerre, même justeet défensive, est peu érasmienne.

La fiction reste première, surtout lorsqu'il s'agit de viser les cibles classiques,moines oisifs et gens de justice (« Chicanous »). 2.

Le « pantagruélisme » : il oscille entre une définition de bon vivant, « vivre en paix, joie et santé, faisant toujoursgrande chère », et une élévation chrétienne et stoïcienne, dans le « mépris des choses fortuites » et le fait de «mettre tout en nonchaloir ».

Cette tranquillité de l'âme (cet « hésuchisme » selon Verdun-Louis Saulnier), quin'affecte pas seulement les bons géants, mais aussi certains de leurs compagnons, a cependant besoin de l'aiguillonpanurgien, ou de la truculence de Frère Jean, pour exister comme principe romanesque. 3.

L'esprit carnavalesque : il est lisible soit dans la description de rites précis (l'arrachage de la figue, Quart Livre),soit dans une thématique qui en relève.

Le gigantisme et le monde renversé, l'omniprésence du sexe et de lanourriture, sont mis en scène par le rire humaniste et son attention aux éléments d'une culture orale ; romans-banquets, les quatre livres qui formeront le Pantagruel dans l'édition définitive sont donnés à voir et à entendre.

Àvoir, car il s'agit bien souvent d'un défilé de chars, et d'une parade grotesque ; à entendre, grâce au narrateur-bonimenteur qui vante son produit et engendre une prolifération de récits et d'anecdotes dits par des conteurs-personnages.

Boire du vin « clairet » sert d'enthousiasme à ce sympose où les repas ponctuent l'action, laissant àl'improvisation son rôle d'excroissance à partir d'un canevas.

Rabelais a confiance dans le génie du verbe et des «mots qui se mâchent » (Michel Butor), et les thèmes récurrents que nous découvrons indiquent plutôt nosréticences à accepter le projet d'une imprévision. 4.

La bigarrure : bâtis et surfilés plus que cousus, les romans rabelaisiens emploient la dynamique étrange del'inachèvement et de l'erreur généralisée.

Errance des personnages disponibles aux rencontres, erreursprovidentielles de Panurge qui permettent de ne jamais arriver au but, que celui-ci soit le Mot de la Dive Bouteille,ou la reconnaissance de sa propre folie.

Le caractère ménippéen, clairement affirmé dans le Prologue du Quart Livre,perturbe le propos et installe un discours de la fantaisie avec ses « esclaves bigarrés ».

Le gigantisme se gonfle ets'amenuise au gré des besoins romanesques, et l'écriture s'enfle en blasons et énumérations qui risquent l'inventairemétaphorique du monde.

La copia humaniste, qui mobilise le savoir du médecin encyclopédiste et du moine, s'intègre dans ce roman des mots.. »

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