FIELDING
Publié le 18/05/2020
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«
FIELDING
1701-1754
HENRY FIELDING qui « des deux mains allait se chauffer au feu de la vie », naquit le 22 avril
1707 à Sharpham Park, dans le Comté de Somerset.
On n'en est pas absolument sûr.
Certains
de
ses biographes prétendent qu'il vit le jour à Dublin où son père, le major Edmond Fielding,
petit-fils
du comte de Desmond, tenait alors garnison.
Qu'importe.
Ce qui compte davantage,
c'est que, trois ans plus tard, son
père fut mis en congé et se retira à la campagne où le jeune
Henry prit le goût de la nature, la haine relative des grandes villes et commença d'observer un
milieu qu'il dépeignit plus tard dans ses romans.
Son père ne lui fournit pas l'exemple le plus strict
des vertus familiales.
Non point qu'on puisse lui reprocher de s'être remarié avec une papiste
lorsque sa femme fut morte, mais il
était homme à perdre 780 livres au pharaon en une journée,
à confier l'éducation de son fils à un clergyman et à supporter, sinon à entretenir à son foyer un
climat de querelles constantes.
En 1719, peu de temps après la mort de sa mère, Fielding entra au collège d'Eton.
Il y eut
pour condisciples Pitt et Lyttleton.
Ses études, tout imprégnées de classicisme, furent brillantes.
Sa vingtième année fut marquée par une catastrophe financière.
Son père confia sa fortune
à
un banquier véreux et, bien entendu, fut ruiné.
«Je n'ai plus qu'à me faire écrivain ou cocher
de louage », déclara Fielding.
La première solution fut la meilleure sans d'ailleurs jamais lui
apporter la tranquillité à laquelle il pouvait aspirer.
Il prit donc la plume.
Le genre dramatique
était à cette époque le plus lucratif.
Il n'hésita pas et, en 1728, fut jouée sa première pièce : l'Amour
sous plusieurs masques, dédiée à sa belle et brillante cousine, Lady Montague, fort influente
dans le
monde des lettres.
L'accueil du public fut encourageant.
Jusqu'en 1737, il se consacra au
théâtre avec une fortune diverse, écrivit dix-huit pièces, dont les plus réussies furent Tom Pouce,
la Femme de Chambre intrigante, et ses adaptations de l' Avare et du Médecin malgré lui de Molière.
Entre temps, il poursuivit ses études de lettres à l'Université de Leyde, ses études de droit à Londres,
épous[i.
en 1 735 Charlotte Cradock, une beauté de Salisbury, mena grand train sur une terre qu'il
avait héritée, eut une fille, se ruina comme son père, fonda la Compagnie des Comédiens du
Grand Mongol et, dans ses pièces, poussa si loin la satire contre la corruption gouvernementale
que Walpole fit promulguer le Licensing act de 1737 et fermer son théâtre.
Pendant quelques années encore Fielding en fut plus ou moins réduit aux expédients de
la littérature.
Il traduisit des œuvres étrangères, fonda un journal, le Champion, s'inscrivit au
barreau.
L'œuvre théâtrale de Fielding, comme ses articles de journaux reflètent toutes les tendances
de ces quarante premières années du xvm 0 siècle anglais : l'abandon progressif du classicisme
désormais figé, les polémiques religieuses, les polémiques politiques, le besoin
de rationalité, la
revendication des droits de l'esprit déjà présentée par Swift et par Pope; la critique des mœurs,
la satire,
la parodie, dont le plus bel exemple fut le fameux Opéra de quatre sous, de Gay, l'aspiration
à l'ordre, à l'équilibre social
et moral, l'importance grandissante de la bourgeoisie, ce réalisme
lucide illustré
par le Mol! Flanders de Defoe et les romans de Smolett, et enfin cette sentimentalité
préromantique dont la Paméla de Richardson fut la grande manifestation.
Les
matériaux étaient à pied d'œuvre.
Fielding n'avait plus qu'à se laisser aller à son
inspiration, à
ses dons d'observation, à sa générosité naturelle qui lui avait fait dire : « La vertu
202 FIELDING Auteur inconnu Royal Minerai Water Hospital, Bath.
Photo British Council..
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