Fiches révisions textes oral de français
Publié le 18/06/2025
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«
9e texte
Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai : Au Cabaret-Vert
Intro :
-
-
A peine âgé de seize ans, A.R.
écrit 22 poèmes lors de 2 fugues.
Répartis en 2 liasses
et envoyés à l’ami Paul Demeny, ces textes constitueront les Cahiers de Douai.
« Au
Cabaret-Vert » est un sonnet autobiographique faisant écho aux errances du jeune
Rimbaud et surprenant le lecteur par une audace concernant le fond comme la forme.
Lecture expressive
PBTQ : Comment A.R.
parvient-il à retranscrire son bonheur d’une façon audacieuse
dans ce sonnet ?
I) La figure du poète errant
II) Un instant de bonheur simple
III) Le processus d’une déconstruction
IV) Le renouvellement du topos du Carpe Diem d’Horace
I) La figure du poète errant
Désir de renouveler la versification du poème
●
●
Sonnet classique : (ABBA / ABBA / CCD / EDE).
Rimbaud se détourne de cette
structure avec rimes quatrains croisées (ABAB)
Refus des topoï, préférence pour un récit autobiographique
Errance physique et simplicité surprenante
●
●
●
R.
troubadour errant désargenté : « j’avais déchiré mes bottines / Aux
cailloux des chemins » v.
1-2.
→ évoque le poème « Ma Bohème ».
L’errance physique matérialisée par le rejet « Aux cailloux des chemins » v.
2.
Le quatrain dépeint une scène de genre avec « des tartines / De beurre et du jambon
qui fût à moitié froid » v.
3-4.
Simplicité de la nourriture qui peut surprendre dans un
sonnet !
II) Un instant de bonheur simple
Sentiment de plénitude, de bien-être du poète
●
apposition de l’adjectif « Bienheureux » v.5
Écho au titre du sonnet
●
Au v.
6, l’adj.
épithète lié « Verte », mis en exergue par le rejet
Provocante description de la serveuse
●
●
v.
8 à la fin du sonnet en une seule phrase complexe.
L’opulence de la poitrine est soulignée par l’adj.
« énormes » juste après la césure à
l’hémistiche (v.
8).
III) Le processus d’une déconstruction
Effet d’oralité
●
Pronom démonstratif « Celle-là »
Mise en éveil de l’ado à la sensualité
●
v.
9 : « - Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! - » →
A.R.
savoure les plaisirs de la table avec une bonne humeur
●
●
Diérèses sur les adj.
« Ri / euse » v.
10, « ti / ède » v.
11,
Méticuleuse observation « dans un plat colorié » v.
11.
R.
vit intensément cette scène
quotidienne
IV) Le renouvellement du topos du Carpe Diem d’Horace
Bonheur procuré par la nourriture
●
« Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse / D’ail » v.
12-13.
→ Primat
accordé aux sensations visuelles avec les adjectifs de couleur « rose et blanc
», aux sensations olfactives avec le participe passé employé comme adjectif
« parfumé »
image d’un adolescent libre s’extirpant des codes de la société
●
●
Rimbaud est attablé face à une « chope immense » de bière
Adjectif final « arriéré » est un clin d’œil à une ancienne façon d’écrire que Rimbaud
souhaite révolutionner
met l’accent sur la couleur dorée de la bière traversée par le soleil
●
Le sonnet se clôt sur une subordonnée relative adjective : « Que dorait un rayon de
soleil arriéré »
Conclusion :
Le jeune poète décrit un bonheur simple et accessible.
La description de cette scène de genre
l’emplit de sérénité et de bien-être s’émancipe de la tradition, en déconstruisant le rythme de
l’alexandrin et en employant un lexique fort prosaïque.
Cette volonté de s’émanciper des Anciens, à la recherche d’une esthétique nouvelle, R.
la
concrétisera plus encore avec ses prochains recueils : Une saison en enfer et les Illuminations.
10e texte
Arthur Rimbaud, Les Cahiers de Douai : Le Buffet
Intro :
-
-
" Le Buffet" constitue l'un des douze sonnets des Cahiers de Douai.
Arthur Rimbaud
aurait composé ce poème en 1870, lors d'un séjour chez les tantes de son professeur.
Un buffet est un meuble où l'on range habituellement la vaisselle et le service de table.
Dans son sonnet à rimes croisées, Rimbaud personnifie l'objet en témoin du passé.
Lecture
PBTQ : Comment le sonnet oscille-t-il entre une description objective et des évocations
proches du fantastique?
I) Le poète dépeint le buffet tel qu’on le voit
II) Description du buffet tel qu’on l’imagine
I) Le poète dépeint le buffet tel qu’on le voit
Meuble mis en valeur
●
●
●
Présentatif initial “C’est” v.1
nom commun « buffet » encadré par deux adjectifs qui l’enrichissent : « large » et «
sculpté »; matière meuble noble : « le chêne » v.
1
L’apposition, en tête du v.
2 « Très vieux », insiste sur l’ancienneté du meuble
Caractère moral du meuble
●
●
Personnification du buffet qui « a pris cet air si bon des vieilles gens » v.
2
attribut du sujet « ouvert » v.
3, métaph.
bonté, comme verbe « verse » continue la pers°
Exploration intérieur du buffet
●
●
●
Connotations enfantines du groupe dissyllabique « Tout plein » v.
5
Pléonasme : « vieilles vieilleries » v.
5 → souligne ce « fouillis » de très
vieilles choses
Contre-rejet : « de chiffons / De femmes ou d’enfants », effet de surprise, comme si le
buffet contenait des femmes ou des enfants !
II) La description du buffet tel qu’on l’imagine
Le buffet est le gardien de la mémoire
●
objets énumérés liés au souvenir : « médaillons », « mèches », « portraits », « fleurs
sèches »
Relation intime et proche
●
Apostrophe : «O buffet du vieux temps» v.12, le poète tutoie le meuble : «tu sais» v.
12
Buffet témoin muet qui désire parler
●
●
●
Témoin muet « tu sais bien des histoires » v.
12
Désir du buffet à vouloir parler retranscrit par le conditionnel présent : « Et tu voudrais
conter tes contes » v.
13
Diérèse sur « tu bru/is » v.
13 qui fait ressortir l’incapacité du buffet à parler
Inquiétude de la rime
●
« histoires » / « noires » : sur quelles sombres histoires s’ouvrent les portes du buffet ?
Conclusion :
Sous des apparences parfois un peu naïves, ce sonnet rend hommage au temps d’autrefois.
Rimbaud donne vie au buffet par des images étranges et parfois inquiétantes.
Charles Baudelaire, dans son poème « Spleen » des Fleurs du mal, évoque un « gros meuble à
tiroirs » qui « Cache moins de secrets que [son] triste cerveau ».
Chez Baudelaire comme
Rimbaud, les synesthésies, les parfums jouent un rôle primordial.
11e texte
Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai : Ma Bohême
Intro :
-
-
Sous l’impulsion des poètes romantiques et de Charles Baudelaire, l’écriture poétique
connaît un profond renouvellement au XIXe siècle.
A 15 ans seulement, A.R.
compose
ses premiers poèmes.
Cet adolescent révolté, fugueur et admirateur de Baudelaire,
remet en cause les codes et les traditions du genre poétique.
Écrit en 1870, « Ma
Bohême » évoque l’une des nombreuses fugues du poète.
Lecture
PBTQ : Comment, à travers cet éloge enthousiaste d’une vie errante et libre, le poète
dévoile-t-il sa vision du monde et de la poésie ?
I) Le bonheur de l’errance
II) Une contemplation
I) Le bonheur de l’errance
indices du registre lyrique et d’une expérience autobiographique
●
Multiples occurrences du pronom personnel « je »
Expression des actions passées qui s’étirent dans le temps
●
Dominance de l’imparfait
Pur plaisir du vagabondage
●
verbe de mouvement « Je m’en allais » v.
1 repris au v.
3 en écho : « J’allais »
Pauvreté du poète et de la vie de bohème
● « poches crevées » v.
1 + v.
2 : manteau si vieux et abîmé qu’il n’est plus qu’une idée de
manteau
● v.
5 → référence triviale montre refus du matérialisme petit-bourgeois de R.
ivre de liberté (indispensable à la création poétique)
R.
devient un «Petit-Poucet rêveur» qui sème plus des cailloux, des rimes
●
Tirets disjonctifs v.
6 ouvre une (parent.) enchantée propre au conte
II) Une contemplation inspirante
Le poète est en communion avec une nature inspirante
●
L'apposition "assis au bord des routes" v.
9
Nostalgie du jeune poète pour une époque révolue
●
"Ces bons soirs de septembre" v.
10
Monde transfiguré, la nature devient inquiétante, irréelle
●
●
v.
12 : Le poète rime au milieu de la nuit.
"au milieu des ombres fantastiques" v.
12
"pied" désigne la partie du corps et une unité de versification.
Le "pied" près du "cœur"
renvoie symboliquement au bonheur de l'inspi poétique et à la souffrance car les
souliers sont “blessés".
Conclusion :
Ce sonnet célèbre la liberté et le bonheur d'une vie sans tracas, au contact de la nature.
Cette
errance est indispensable au poète afin de percevoir le monde autrement et à écrire une poésie
"résolument moderne", comme R.
l'écrivait.
Dans le récit Les Clochards célestes de Jack Kerouac, en 1958, on retrouve cette figure du
poète fugueur....
»
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