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Ezra Pound

Publié le 09/12/2021

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Pour qu'un écrivain soit vraiment un grand écrivain, il est indispensable que son art progresse et se renouvelle. Or, l'activité créatrice de Pound est l'incarnation de cet axiome. L'une de ses devises, de même que le titre d'un de ses livres d'essais, est justement "faites du nouveau", traduction directe d'un idéogramme en or sur la baignoire de Tang. La poésie de ses débuts est essentiellement inspirée par les troubadours provençaux (Arnaut Daniel, Bertran de Born), les premiers poètes renascentistes italiens (Cino da Pistoia, Cavalcanti), les poètes latins (Ovide, Properce), et les lyriques anglais du XIXe siècle (Browning, Swinburne). De 1912 à 1920, il déploie une intense activité "in absentia" en Amérique, collaborant à la revue Poetry. Il a été l'un des poètes les plus en vue du mouvement imagiste, jusqu'à ce qu'il s'en détache, lui reprochant de s'être transformé en ce qu'il appelle "amygisme". Avec Mœurs Contemporaines et particulièrement avec Hugh Selwyn Mauberly (1920), Pound rejette une grande partie de ces influences et, abandonnant le langage trop usé des années 20, il commence à forger un langage qui ­ non sans être redevable à Flaubert et Gautier ­ s'avère nouveau et aussi plus dense. Ce langage exercera une profonde influence sur les générations de poètes à venir, que ce soit par le truchement direct de Pound ou celui de disciples tels que T.S. Eliot (dont le Désert fut dédié à Pound "il miglior fabbro", le meilleur poète). Dans Hugh Selwyn Mauberly, autobiographie spirituelle extrêmement poussée, Pound se préoccupe de plus en plus du "mot juste" et de la densité de la syntaxe, qui font maintenant tous deux partie de ses marques de fabrique.

« Ezra Pound Pour qu'un écrivain soit vraiment un grand écrivain, il est indispensable que son art progresse et se renouvelle.

Or,l'activité créatrice de Pound est l'incarnation de cet axiome.

L'une de ses devises, de même que le titre d'un de ses livresd'essais, est justement "faites du nouveau", traduction directe d'un idéogramme en or sur la baignoire de Tang. La poésie de ses débuts est essentiellement inspirée par les troubadours provençaux (Arnaut Daniel, Bertran de Born), lespremiers poètes renascentistes italiens (Cino da Pistoia, Cavalcanti), les poètes latins (Ovide, Properce), et les lyriquesanglais du XIXe siècle (Browning, Swinburne).

De 1912 à 1920, il déploie une intense activité "in absentia" en Amérique,collaborant à la revue Poetry.

Il a été l'un des poètes les plus en vue du mouvement imagiste, jusqu'à ce qu'il s'endétache, lui reprochant de s'être transformé en ce qu'il appelle "amygisme".

Avec Moeurs Contemporaines etparticulièrement avec Hugh Selwyn Mauberly (1920), Pound rejette une grande partie de ces influences et, abandonnant lelangage trop usé des années 20, il commence à forger un langage qui non sans être redevable à Flaubert et Gautier-s'avère nouveau et aussi plus dense.

Ce langage exercera une profonde influence sur les générations de poètes à venir,que ce soit par le truchement direct de Pound ou celui de disciples tels que T.S.

Eliot (dont le Désert fut dédié à Pound "ilmiglior fabbro", le meilleur poète).

Dans Hugh Selwyn Mauberly, autobiographie spirituelle extrêmement poussée, Poundse préoccupe de plus en plus du "mot juste" et de la densité de la syntaxe, qui font maintenant tous deux partie de sesmarques de fabrique. Depuis les années 20, Ezra Pound a concentré presque tous ses efforts sur un long poème en cours d'exécution, intituléCantos.

Longtemps on pensa que Pound limiterait son poème à 100 sections, mais la publication, en 1959, de Thrones, 96-109 de los cantares donna à penser que l'oeuvre totaliserait au moins 120 cantos. Homère et Dante sont les deux ancêtres qui ont, de toute évidence, servi de principaux modèles aux Cantos.

Le cantod'ouverture est, en fait, une traduction littérale d'une section de la version latine de L'Odyssée d'Andréas DivusJustinopolitanus que Pound trouva sur les quais de Paris vers 1910 ; et la Divine Comédie de Dante est l'archétype mêmede la structure des Cantos. Les Cantos sont l'histoire de la "culture" qui a servi de fondement aux manifestations civilisées de différents âges et dedifférents peuples.

Le "langage" poétique des Cantos consiste en ce que Antonin Artaud appellerait les "formes" ou"hiéroglyphes" de la civilisation qui, au sens profond du terme, ne sont que des excroissances de la "culture" et non desévénements rapportés chronologiquement.

Si l'on admet cette correspondance entre la civilisation et la culture, onremarquera que Pound ne fait pas une entorse à la logique lorsqu'il juxtapose un soldat noir de Pise à une figure de laRenaissance, la dynastie Tang à la mythologie grecque, ou une figure politique américaine du XIXe siècle à Hemingway.Les références historiques rappellent un kaléidoscope dont les cristaux principaux seraient : Frobenius, SigismundoMalatesta, Chêng Tang, Thomas Jefferson, Mussolini, Circé, Ulysse, Browning, John Adams et des centaines d'autresfigures du monde ancien ou moderne. A première vue, les Cantos donnent une impression de confusion et d'irrégularité qui est due à l'imagerie hétéroclite et lasyncope typographique, mais la cadence est harmonieuse, le contrepoint infaillible parce que Pound utilise avec maîtrise cequ'un de ses disciples, Charles Olson (The Maximus Poems, The Distances), appelle "le vers de projection" dans lequel "laforme exacte, dans n'importe quel poème donné, est...

l'extension du contenu de base".

Chaque ligne nouvellementcomposée et la "phalange" de poésie située derrière elle, commande par son impulsion le reste du poème.

Enfin, lagrandeur des Cantos réside dans ses dimensions énormes, dans sa splendeur aux facettes multiples et ses innombrablespassages d'une poésie sublime comme personne d'autre n'en a jamais écrits au XXe siècle. En ce qui concerne la splendeur, Pound essayiste peut rivaliser avec Pound poète.

Il est l'un des rares critiques de langueanglaise qui soient lisibles, par son style personnel, vigoureux, pertinent et sa tournure de phrase elliptique ("Literature isnews that STAYS news") qui se rapproche de celle de Cocteau.

Le Comment lire de Pound et ce qui y fait suite, L'ABC de lalecture, bien que peu connus, sont des oeuvres épistémologiques fondamentales et constituent un sommaire de basepour l'étudiant qui voudrait sonder la tradition littéraire occidentale. Cette forme pénétrante de critique chez Pound a aidé beaucoup de jeunes auteurs, dont l'exemple le plus célèbre est celuide T.S.

Eliot qui a écrit dans son essai sur Pound (dans Poetry, sept., 1946) : "C'est en 1922 que je lui présentai à Paris lemanuscrit d'un poème tentaculaire et chaotique intitulé Le Désert, qui sortit de ses mains réduit environ de moitié, sous laforme qu'il présente aujourd'hui imprimé.

J'aimerais pouvoir penser que ce manuscrit, avec tous ces passages supprimés, adisparu à jamais ; mais d'autre part, je désirerais que toutes ces corrections au crayon bleu qui s'y trouvent soientconservées comme la preuve irréfutable du génie critique de Pound." Les traductions constituent un autre apport important de Pound.

Bien avant qu'un intérêt courant se soit manifesté pour latraduction, Pound offrit aux lecteurs anglais et américains des "translucences" de la poésie latine, anglo-saxonne,française, italienne, grecque, provençale, japonaise et chinoise. Ses versions de poèmes lyriques troubadours, du poème anglo-saxon le Navigateur, des poèmes de Cathay et des Odesconfucéennes du Shih Ching sont de véritables monuments littéraires.. »

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