Eugène DELACROIX:LA MORT DE SARDANAPALE.

« Eugène DELACROIX LA MORT DE SARDANAPALE Ce tableau célébrissime, aux coloris somptueux, à la composition baroque, révèle la fougue et le génie d'un artiste âgé de trente ans à peine qui déchaîna tant les critiques qu'on reste confondu devant la méconnaissance d'un tel talent ...

Destiné au Salon de 1827, ce tableau n'était pas prêt pour l'ouverture, fixée le 4 novem­ bre, et n'y fut finalement envoyé qu'en février 1828.

La Mort de Sardanapale- la toile la plus vaste que Delacroix ait jamais entreprise jusque-là- fut peinte en six mois.

LE SUJET Sardanapale est ce roi légendaire d'Assyrie qui périt sur le bûcher pour échapper à la captivité.

Mais, avant, il donna l'ordre à ses eunuques et à ses officiers d'égorger femmes, pages, chevaux et chiens.

C'est le sens du désordre et de la terreur qui règnent ici.

l'ŒUVRE Puissamment influencé par Rubens, Delacroix lui a même emprunté des personnages, comme le nu féminin du premier plan, qui figure dans le Débarquement de Marie de Médicis à Marseille, toile qu'il avait copiée quelques années plus tôt.

la composition évoque aussi Rubens, notamment la diago­ nale de lumière qui traverse la toile, éclairant les corps dénudés de chaque côté des zones d'ombre.

LA CRITIQUE Elle fut désastreuse 1 Tout y passa: l'absence de goût et de mesure, l'horreur de la scène, la composition confuse, les erreurs de pers- LA COTE On trouve très peu de tableaux de Delacroix en vente publique, la plupart ayant déjà trouvé leur place dans les musées.

Néanmoins, une huile sur toile s'est vendue 3,6millions de francs français (650 000 dollars) à Londres en 1992.

Pour un dessin au crayon, il faut compter de 4000 à 40000FF (de 725 à 7250dollars) et pour une eau-forte de 1 000 à JOOOOFF (180 à SSOOdollars).

Eqèae DELACROIX 1791-1863 .uMort·~ • Huile aar tolle 395a~x4H aa .N•IIpf • Pelat en 1127·1121 • Localisation: ......., ...- 41a Louvre pective, la faiblesse du dessin 1 le 29 janvier 1928, Le Moniteur universel écrit : « C'est Rubens, avec son dessin négligé, sa couleur chaude et vivante, mais que de défauts se réunissent pour balancer ces qualités 1 Où sommes-nous? Sur quel sol la scène est-elle assise? Quelle confusion sur les premiers plans ! Faut-il s'étonner que quelques per­ sonnes trouvent ce tableau sublime et que la presque unanimité des spectateurs le trouve ridicule? ».

Heureusement, Victor Hugo prend la plume pour faire entendre raison à tous ces détracteurs : « Ne croyez pas que Delacroix ait failli.

San Sardanapale est une chose magnifique, et si gigantesque qu'elle échappe aux petites vues.

Du reste, ce bel ouvrage( ...

) n'a point eu de succès près des bourgeois de Paris : sifflets des sots sont fan­ fares de gloire.» Pour peindre cette toile complexe, Delacroix s'est inspiré du Débarquement de Marie de Médicis à Marseille, de Rubens, avec la même présence de femmes nues au premier plan dans les deux tableaux.. »