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ÉPIER, verbe intransitif.

Publié le 05/12/2021

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ÉPIER1, verbe intransitif.  

Monter en épi. Les blés épiés plus hauts que lui (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous,  1923, page 137 ). Les blés commencent à épier (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1932). 

 

DÉRIVÉS : Épiage, substantif masculin. épiaison, substantif féminin.  Développement de l'épi dans la tige des graminées et, par métonymie, époque de l'année où se produit ce développement. On a ainsi les éléments permettant de comparer le développement du blé avec les conditions météorologiques, et d'étudier en particulier les périodes levée-épiaison et épiaison-maturité (CHARLES MAURAIN, La Météorologie et ses applications,  1950, page 222 ). La plupart des dictionnaires généraux donne épiage, substantif masculin. 


 

ÉPIER2, verbe transitif.  

A.—  Observer attentivement et à son insu quelqu'un, ses faits et gestes. (Quasi-)synonymes : surveiller, espionner. Le faire épier par un agent (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours,  1873, page 90 ). Derrière la persienne mi-close, le vieux les épiait. Quand elle leva les yeux, il se recula dans sa chambre (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires,  1934, page 822) : 

Ø 1. Le vrai romancier observe, épie ses personnages, il est un peu comme quelqu'un qui écouterait aux portes et qui regarderait par le trou de la serrure, mais il ne tente jamais d'intervenir. Intervenir, changer le cours d'une action déterminée par les personnages, c'est fabriquer un roman. Tout le monde peut faire cela.

JULIEN GREEN, Journal,  1955-58, page 29. 

B.—  Par extension.  [Généralement avec une idée de dissimulation ou d'hostilité de la part de la personne désignée par le sujet] 

1. Observer attentivement, avec insistance. Synonyme : scruter. Élisa Piombo épiait les expressions qui passaient sur la blanche figure de son mari (HONORÉ DE BALZAC, La Vendetta, 1830, page 218 ). Mais le mourant les épiait sans en avoir l'air, entre ses paupières mi-closes (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1432 ). Florentine courut aussitôt à la glace de l'armoire et là, sans témoin, épia longuement, en ennemie, cette nouvelle image d'elle-même (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 324 ). 

—  Emploi pronominal réciproque. Ils s'épiaient entre eux comme des bêtes sans confiance, souvent battues (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit,  1932, page 278 ). 

2. [Le complément d'objet désigne une réalité qui n'est pas visible] :

Ø 2. Un dégoût, une haine atroce de moi-même surit toutes mes pensées dès le réveil. L'hostilité minutieuse avec laquelle j'épie chaque mouvement de mon être, le contorsionne. Défauts ou qualités, je n'ai plus rien de naturel.

ANDRÉ GIDE, Journal,  1916, page 561. 

—  Emploi pronominal réfléchi. Elle s'épiait curieusement, pour discerner si elle ne souffrait pas (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 170 ). La plupart des jeunes gens modernes, analystes qui s'épient eux-mêmes, curieux qui se passionnent pour trouver les mobiles de tous actes (MAURICE BARRÈS, Huit jours chez Monsieur Renan, 1888, page 93 ). 

3. [Le complément d'objet désigne un son]  Écouter avec attention. J'épiai le moindre bruit, retenant mon souffle. L'escalier privé craqua légèrement. Au dehors, la sirène d'un bateau (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée,  1938, page 104 ). 

4. Absolument.  Être aux aguets, à l'affût. Émile de Girardin est un veilleur public; son journal, c'est son poste; il attend, il regarde, il épie, il éclaire, il guette, il crie qui vive (VICTOR HUGO, Histoire d'un crime,  1877, page 201 ). 

C.—  Attendre quelque chose, en observant attentivement, pour en profiter. Épier le moment favorable, l'occasion de faire, pour faire quelque chose (Quasi-)synonyme : guetter. C'est là que j'épiais le printemps, là que, quatre fois la journée, je lui dédiais au passage un hymne de muette allégresse (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages,  1934, page 8 ). [Bernard] épia sur les lèvres et les joues de Catherine il ne savait quels signes de bonheur qu'il tremblait d'y apercevoir (PAUL NIZAN, La Conspiration,  1938, page 149) : 

Ø 3. Ils [les hommes] sont sans cesse aux aguets, toujours occupés à surveiller quelqu'un ou à se surveiller eux-mêmes, épiant les accidents, les gaffes ou les erreurs possibles, dragons de vigilance morale s'ils sont moraux —  et ils le sont en général avec frénésie.

EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère,  1946, page 288. 

Remarque : On rencontre dans la documentation quelques attestations du participe présent épiant employé adjectivement Elle [Baptistine] se plaça au bout de la table, avec une attitude de domestique espion (...) et, à la voir ainsi épiante, silencieuse, l'idée venait tout de suite qu'elle devait jouer, dans le ménage Ferramus, une partie toute-puissante de vigilance malveillante (ESTAUNIÉ, Simple, 1891, page 63). 

 

STATISTIQUES : Épier1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 807. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 966, b) 1 079; XXe.  siècle : a) 1 130, b) 1 348. 

DÉRIVÉS : Épieur, -euse, adjectif et substantif. a)  Adjectif.  Qui épie. Les regards allaient recommencer à s'échanger entre M. de Charlus et sa cousine, à la fois baissés et épieurs (MARCEL PROUST, La Prisonnière,  1922, page 269 ). b)  Substantif.  Personne qui épie. Il [Maurice] jetait un regard sur les haies d'alentour propices aux épieurs (HERVÉ BAZIN, Qui j'ose aimer,  1956, page 143 ). 

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