EnnéadesPlotinFragment I - 6, 7.
Publié le 22/05/2020
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Plotin
Fragment I - 6, 7.
Il faut donc encore remonter vers le Bien, vers qui tendent toutes les âmes.
Si on l'a vu,
on sait ce que je veux dire et en quel sens il est beau.
Comme Bien, il est désiré et le
désir tend vers lui ; mais seuls l'obtiennent ceux qui montent vers la région supérieure,
se tournent vers lui et se dépouillent des vêtements qu'ils ont revêtus dans leur
descente, comme ceux qui montent vers les sanctuaires des temples doivent se purifier,
quitter leurs anciens vêtements, et y monter dévêtus ; jusqu'à ce que, ayant abandonné,
dans cette montée, tout ce qui était étranger à Dieu, on voie seul à seul dans son
isolement, sa simplicité et sa pureté, l'être dont tout dépend, vers qui tout regarde, par
qui sont l'être, la vie et la pensée ; car il est cause de la vie, de l'intelligence et de l'être.
Si on le voit, cet être, quel amour et quels désirs ressentira-t-on, en voulant s'unir à lui !
Quel étonnement accompagné de quel plaisir ! Car celui qui ne l'a pas encore vu peut
tendre vers lui comme vers un bien : mais à celui qui l'a vu il appartient de l'aimer pour
sa beauté, d'en être empli d'effroi et de plaisir, d'être en une stupeur bienfaisante, de
l'aimer d'un véritable amour avec des désirs ardents, de se moquer des autres amours et
de mépriser les prétendues beautés d'auparavant ; c'est ce qu'éprouvent tous ceux qui
ont rencontré des formes divines ou démoniaques et n'admettent plus désormais la
beauté des autres corps.
Que croyons-nous qu'ils éprouveraient s'ils voyaient le Beau en
soi dans toute sa pureté, non pas celui qui est chargé de chair et de corps, mais celui
qui, pour être tout à fait pur, est au-dessus de la terre et du ciel ? Toutes les autres
beautés sont acquises, mélangées et non pas primitives ; et elles viennent de lui.
Si donc
on le voyait, lui qui fournit la beauté à toutes choses, mais qui la donne en restant en
lui-même et qui ne reçoit rien en lui, si on restait dans cette contemplation en jouissant
de lui, quelle beauté manquerait encore ? Car c'est lui, la véritable et la première beauté,
qui embellit ses propres amants et les rend dignes d'être aimés.
Ici s'impose à l'âme la
plus grande et la suprême lutte pour laquelle elle donne tout son effort, afin de ne pas
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