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En quoi la pièce Dom Juan déborde-t-elle du cadre classique?

Publié le 20/12/2021

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« Dom Juan est joué pour la première fois en 1665, à la Comédie Française; la pièce est donc écrite en plein classicisme, trente ans après Le Cid de Corneille qu'on considère traditionnellement comme une pièce charnière entre baroque et classicisme.

Les règles des trois unités sont déjà connues, définies entre autres par Corneille lui-même dans ses Discours sur le poème dramatique .

Or certains éléments dans Dom Juan semblent trancher avec les autres pièces de Molière, et en cela ne pas souscrire à l'esthétique du classicisme : la présence du surnaturel, avec le Commandeur, donne à la religion une place importante, et elle n'est pas abordée du seul point de vue de ses conséquences empiriques (dénonciation de la cabbale dans Tartuffe , pièce qui précède celle-ci).

De plus Molière multiplie les lieux et ramifie l'intrigue, en la dispersant dans plusieurs scènes qui paraissent autonomes. En quoi la pièce Dom Juan déborde-t-elle du cadre classique? I Une pièce qui souscrit à la plupart des règles du théâtre classique _ Règle formelle d'abord : la pièce est en cinq actes; elle comprend une scène d'exposition, a un personnage principal éponyme qu'elle suit d'un bout à l'autre; et met en scène une intrigue dont les noeuds se resserrent, jusqu'au dénouement final. _ L'une des règles du théâtre classique est la bienséance : ne pas montrer de sang sur scène.

Molière suit fidèlement cette règle : le duel de Dom Juan est montré hors scène, son badinage avec les paysannes ne peut être explicite dans le jeu, étant donné qu'elles sont présentes toutes les deux; la mort de Dom Juan consiste en une simple disparition, sans que le sang coule. _ Dans ses Discours sur le poème dramatique , Corneille donne quelques règles en matière de théâtre; l'une d'elles est celle de la bienséance morale : le théâtre peut inclure des personnages immoraux, mais ils ne doivent pas triompher, ni être séduisant. On peut considérer que la punition et la mort de Dom Juan constituent le triomphe des valeurs que symbolisent les autres personnages qu'il a berné : l'amour chaste et fidèle avec Elvire, l'autorité avec son père, l'intégrité avec Mr Dimanche, la religion avec le Commandeur II Mais qui leur échappe aussi et est régie par une esthétique baroque _ la règle des trois unités, en revanche, n'est pas respectée : la pièce se déroule dans cinq espaces différents, qui exigent chacun un décor conséquent.

L'intrigue se décompose en plusieurs séquences hétéronomes : la visite du père, celle de M. Dimanche, le badinage avec les paysannes ou le dialogue de Dom Juan et du mendiant n'ont rien à voir.

Les personnages secondaires évoluent autour de Dom Juan, il est le seul facteur commun à tous => structure éclatée, fragmentaire. _ l'unité de ton est également bafouée : mélange de tragique et de comique tout au long de la pièce.

La scène avec les paysannes est comique; les interventions d'Elvire se font dans une atmosphère tragique.

Le final est très ambigu : la disparition de Dom Juan ressort plutôt du tragique, mais la présence de Sganarelle et sa réaction égoïste donnent aussi un côté bouffon à la scène.

L'exigence du "vraisemblable" (recommandée aussi par Corneille)n'est pas du tout satisfaite, avec l'intervention surnaturelle du Commandeur sur laquelle repose le final. _ Dom Juan, par sa conduite, illustre une vision du monde propre au baroque :il semble en effet se conduire en tout comme si la vie n'était qu'un grand théâtre, et qu'une affaire de jeu.

Il feint l'amour avec les paysannes et ne prend pas au sérieux les avertissements du mendiant et d'Elvire. III Une pièce subversive qui met à mal ces deux esthétiques _ Esthétique à cheval entre plusieurs genres : on atteint presque la série de pastiches.

La scène avec les paysannes préfigure le vaudeville, celle avec Elvire tient de la tragédie (religieuse); le dialogue avec M.

Dimanche appartient à la comédie de moeurs, la scène avec le mendiant dans la forêt évoque le récit initiatique (rôle symbolique de la forêt. »

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