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Émile Zola

Publié le 06/12/2021

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Partie 1 : Le livre Thérèse Raquin (1867), de Emile Zola.

1. Introduction
a.) Présentation du roman
Au XIXème siècle, il y a trois genre littéraire :
- le romantisme (Chateaubriand, Hugo, ...)
- le réalisme (Balzac, Flaubert, ...)
- le naturalisme (Zola qui trouve ce style dans ce roman,
Maupassant, ...)
Thérèse Raquin est le premier grand roman du jeune Zola, il a 27 ans. Ce
roman a été publié d'abord en feuilletons dans un journal et Zola a su par
un découpage habile de son texte, réveiller l'attention et piquer la
curiosité du lecteur mais aussi trouver son propre style : le naturalisme.
La publication de ce roman est un succès d'estime et de scandale. Un succès
d'estime, car très bien accueilli par ses confrères écrivains et un
scandale, car cet ouvrage est traitée de "littérature putride", de ne
décrire que des scènes obscènes. On traite l'auteur de Thérèse Raquin d'un
"misérable hystérique qui se plaît à étaler des pornographies". C'est un
roman basé sur la psychologie.
b.) Biographie d'Emile Zola
[pic]
Portrait peint par son ami Manet.
Né à Paris le 2 avril 1840, de François Zola, et d'Émilie Aubert, Émile
Zola passe son enfance et son adolescence à Aix-en-Provence. Au collège
Bourbon, il a pour très proches camarades Paul Cézanne et Jean-Baptiste
Baille. Revenu à Paris avec sa mère, il entre en 1858 au lycée Saint-Louis,
mais échoue au baccalauréat. Suivent alors deux grandes années de relative
inaction. Il entre en 1860 à la Librairie Hachette, où il sera chef de la
publicité de 1862 à 1866. Il y fait la connaissance de nombreux écrivains
et journalistes, lit Taine, Stendhal, Balzac, Flaubert, et publie ses
premiers contes, articles et romans. Son premier roman, La Confession de
Claude paraît en 1865. Puis Emile Zola publie successivement Le V?u d'une
morte (1866), Thérèse Raquin , coup d'envoi de l'esthétique naturaliste
(1867) c'est ce livre qui va faire scandale à cette époque, Les Mystères de
Marseille (1867), et Madeleine Férat (1868). Thérèse Raquin préfigure le
style qui sera celui utilisé pour Les Rougon-Macquar. Zola épouse
Alexandrine Meley le 31 mai 1870. C'est en 1871 qu'il commence à composer
le cycle des Rougon-Macquar qu'il va achever en 1893. Il publie La Fortune
des Rougon et La Curée(1871), Le Ventre de Paris (1873), La Conquête de
Plassans (1874), La Faute de l'abbé Mouret (1875), Son Excellence Eugène
Rougon (1876), et enfin L'Assommoir (1877). C'est par ce roman que Zola
rencontre le succès et le scandale. Le succès permet aux Zola de
s'installer. Zola publie Nana , Pot-Bouille (1882), Au bonheur des dames
(1883), La Joie de vivre (1884), Germinal (1885), L'?uvre (1886), La Terre
(1887). En 1888, une jeune femme, Jeanne Rozerot, devient sa seconde
compagne, et lui donne deux enfants. Zola achève ainsi Les Rougon-Macquart
(Le Rêve , 1888 ; La Bête humaine, 1890 ; L'Argent , 1891 ; La Débâcle ,
1892 ; Le Docteur Pascal , 1893), et apparaît désormais comme le maître
incontesté du grand roman naturaliste après Balzac, Stendhal et Flaubert.
Deux autres cycles romanesques, plus courts, prennent immédiatement la
suite : le cycle des Trois Villes (Lourdes, 1894 ; Rome , 1896 ; Paris ,
1898), encore tourné vers l'observation des sociétés contemporaines, et
celui des Quatre Évangiles (Fécondité , 1899 ; Travail , 1901 ; Vérité ,
1903 ; notes pour Justice ), qui reste inachevé. Les dernières années de
Zola sont dominées par l'affaire Dreyfus et ses contrecoups. L'article
publié dans L'Aurore sous le titre " J'accuse... ! " déclenche une campagne
d'où surgiront la cassation du procès de 1894, mais aussi la condamnation
de Zola à un an de prison, et son exil à Londres, du 8 juillet 1898 au
5 juin 1899. Après le second procès d'Alfred Dreyfus, sa nouvelle et
stupéfiante condamnation, et sa grâce, Zola continue son action, pour
obtenir la réhabilitation de l'officier (La Vérité en marche , 1901). Le 29
septembre 1902, il meurt asphyxié, chez lui, à cause d'une cheminée
bloquée. Cette mort serait accidentelle, mais étant donné le nombre
d'ennemis qu'avait pu se faire Zola (notamment chez les anti-Dreyfusards)
la thèse de l'assassinat n'a jamais été totalement écartée. Après sa mort,
une enquête est réalisée mais n'aboutit à aucune conclusion probante.
Alfred Dreyfus est réhabilité en 1906. Zola est enterré au cimetière de
Montmartre à Paris. Ses cendres sont transférées au Panthéon de Paris le 4
juin 1908.

2. Analyse du roman

Zola nous peint dans ce roman le Paris de cette époque et surtout la vie,
les sentiments de Thérèse Raquin, sa passion, ses tourments. La description
d'un dépôt mortuaire est un document traumatisant du naturalisme. Plus que
tout, «Thérèse Raquin« se veut le fruit de la méthode expérimentale qui
analyse la confrontation entre des personnages de caractères différents.
Zola réussit avec brio à démontrer les effets du déterminisme,
particulièrement sur Thérèse et sur Camille mais aussi Laurent.
Ce roman a un schéma narratif qui peut être exploité de différentes façons.

La trame narrative :
- situation initiale : Installation à Paris qui va être un énorme
changement dans la vie simple et

paisible que menaient les Raquin.
- élément perturbateur : Camille retrouve Laurent son ami d'enfance et
l'invite à dîner.
- péripéties : - la relation cachée de Thérèse et Laurent
- la décision d'éliminer Camille
- le meurtre
- le temps de latence entre les deux personnages
- le mariage de Thérèse et Laurent
- les cauchemars et les remords dûs au meurtre de
Camille
- la décision d'éliminer tous les survivants de cette
histoire :
* meurtre
du chat François
*
tentatives d'assassinats mutuels
- dénouement avec le suicide des deux mariés
- situation finale : Satisfaction de Mde Raquin qui regarde immobile et
savoure le suicide de Thérèse et Laurent.


Schéma actanciel du point de vue de Thérèse :

[pic]
Schéma actanciel de Laurent :
[pic]
La gestion du temps dans ce roman

L'essentiel de ce roman se fait sous la forme linéaire ( =
chronologiquement.). L'histoire dure six ans. Zola exprime clairement la
durée ( 5 mois après, ...) mais il n'y a aucune datation précise. C'est un
récit qui s'est déroulé dans un passé proche. Les datations qui reviennent
le plus souvent sont celles du jeudi car toutes les actions s'y déroulent
(la rencontre avec Laurent, les suicides de Thérèse et Laurent, ...). Les
bons dans le temps permettent de mettre en avant des instants ou moments
importants de l'histoire. E.Zola utilise des ellipses temporelles qui
permettent d'avancer plus rapidement dans le récit pour mettre en lumière
certains moments de l'action, et en n'en laissant d'autres dans l'ombre.
Exemple : le lendemain, après 3 heures, au bout de deux ans,
...
E.Zola fait des rythmes différents en fonction de l'action, avant
l'arrivée de Laurent, l'élément perturbateur, le temps passe lentement,
trois ans. Mais une fois la rencontre faite avec Laurent, le temps va
passer de plus en plus vite, cela donne une idée de fatalité innéductable.
Pour cela l'auteur utilise des ellipses courtes qui sont les plus
nombreuses (le lendemain,...) mais aussi des ellipses longues (huit jours,
six mois, trois ans, ...). Il n'y a pas de prolexes car ils n'ont aucun
futur possible, ils doivent suivre leurs destins. Par contre il y a quatre
analepses :
- Chapitre 2, 25 ans à Vernon, une vie paisible et calme.
- Chapitre 5, caractère de camille et les 10 années que
Laurent a passé à Paris.
- Chapitre 24, la médiocrité des personnages après la mort
de Camille, 4 années où ils se rendaient, le jeudi soir,
que craintivement dans la maison en deuil.
- Chapitre 31, le poison, 15 jours.
Le temps est ici utilisé pour montrer le côté tragique de l'histoire, mais
aussi vers la fin de l'histoire le temps s'accèlere pour créer une
athmosphère d'urgence et de pièges qui va se ressérer sur les deux amants.
On peut dire que le temps est un élément très important de ce roman car il
permet de créer des athmosphères différentes selon l'action.

Les lieux dans ce récit

Les lieux sont assez proche, il y trois grands lieux dans cette histoire :
- Vernon, lieu d'enfance de Camille, Thérèse et Laurent.
Il y a que le chapitre 2 qui se déroule à cet endroit.
- Paris, lieu de toutes les actions à part le meurtre de
Camille. 29 chapitres se déroulent au total dans cette
ville (la mercerie, le passage du Pont Neuf, appartement
des Raquin, chambre de Laurent, atelier de Laurent et
son ami, le marchand de vin et la morgue.).
- Saint Ouen, lieu du meurtre de Camille, seul le chapitre
11.
Un élément commun à tous les lieux, c'est la Seine. La Seine est élément
qui montre le temps qui passe. Les lieux intérieurs dominent largement (la
mercerie, appartement des Raquin, la morgue, ...) ce qui va plonger le
roman vers l'intériorité des personnages et qui va faire de ce roman un
roman psychologique. Mais on peut remarquer une absence de description des
lieux à part le Pont Neuf et la rive de Saint Ouen.




Les personnages du roman

Thérèse Raquin indique par son titre même l'importance accordée par
l'auteur à l'action d'un personnage dans son récit. Zola dit lui-même que
dans Thérèse Raquin, il a voulu étudier des tempéraments et non des
caractères. Zola dit aussi: je cite: "J'ai choisi des personnages
souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre
arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur
chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus." lire
p.18.

Personnages principaux :
Thérèse
C'est la névrose et l'hystérie de Thérèse qui tiennent le rôle principal.
Son existence est réduite aux fluctuations de son tempérament: nerveux au
point d'être hystérique. Elle est capable de maîtrise d'elle-même et il lui
arrive de se transformer en une "veuve inconsolée" lire p. 132. Elle
recherche le bonheur partout et elle va vite se rendre compte que ce n'est
pas Laurent qui va le lui apporter. Elle a tous les traits d'une vraie
héroïne. Son comportement est parfois très ironique avec Madame Raquin.
Thérèse assume le mal, elle ne se révolte pas.
Laurent
Laurent est décrit physiquement comme un homme grand, carré des épaules, le
visage frais et comme un grand gaillard. Sur son visage on peut voir un
front bas signe de débilité, des cheveux noirs, des joues pleines désir de
bien vivre et des lèvres rouges qui montrent un désir sanguinaire. Zola
enchaîne sur la description des mains et du cou qui rappelle le meurtre de
Camille. Laurent est volontairement présenté pour être antipathique. Les
précisions apportées par les adjectifs annoncent un personnage attaché à la
matière ; en lui rien n'indique l'intelligence même si le regard est montré
comme calme et droit c'est pour mettre en valeur un manque d'émotion et de
sentiments. Il est aussi présenté comme un être frustre, grossier, proche
de l'animal ; c'est ce que suggère la comparaison (« cou de taureau «).
Laurent est totalement lié à Thérèse d'un bout à l'autre du roman. Laurent
est d'un tempérament sanguin et vivant en brute. Il est possédé par sa
maîtresse ce qui le pousse à tuer Camille. Après le meurtre, Laurent se
transforme: ses nerfs se développent , l'emportent sur l'élément sanguin et
sa nature se modifie. Il perd sa lourdeur et son calme. Il devient nerveux
et angoissé.

Thérèse et Laurent forment dans ce roman une entité difficilement
dissociable. Au début, ils vivent en harmonie, puis ils évoluent chacun
différemment, mais tous les deux aboutissent à la dépression qui dans une
crise suprême les anéantit.

Camille
Petit, chétif, d'allure languissante, les cheveux d'un blond fade, la barbe
rare, le visage couvert de taches de rousseurs, il ressemble à un enfant
malade et gâté. La faiblesse de sa constitution et son aspect souffreteux
le désignent comme un être sans énergie, prématurément épuisé. Il lui
manque l'énergie vitale et la puissance virile que possèdent sa jeune femme
et son ami d'enfance. Il ne découvre sa force que dans la Seine au moment
de mourir. A la morgue, Camille est décrit comme un tableau, clin d'?il au
portrait de Laurent. Après une vie médiocre, il acquiert une fois mort une
grandeur et une puissance redoutables en venant hanter les époux criminels
et que pour eux, il finit par habiter le chat tigré de Madame Raquin.
Camille ne veut qu'une chose, faire carrière. C'est cela qui va pousser les
Raquin a déménagé à Paris. Camille est un anti-héro. C'est à cause de son
égo que les problèmes vont commencer.
Madame Raquin
Mde Raquin est une vieille femme de soixante ans. Elle a un visage gras et
placide. Comme Camille, il lui faut affronter la mort pour devenir enfin
vivante. Cette mort, pour elle, c'est la paralysie qui va lui donner
l'existence d'un cadavre tout-puissant. Elle survit à la mort de tous les
siens.
François, le chat
Le chat de Madame Raquin est un gros chat tigré, doté d'un prénom humain
François. Ce chat est une bête humaine, en fait un vrai personnage. Le chat
est beaucoup plus humain que les joueurs de dominos du jeudi qualifiés de
"cadavres mécaniques" par Thérèse. Le chat est parfois identifié à Thérèse
dont le tempérament nerveux évoque celui d'un félin. Le chat sait tout de
la vie des amants meurtriers. Au point que Laurent croit que Camille est
entré dans le chat qu'il tue. Le chat est une puissance diabolique, il
hante Thérèse. Il est lui-même hanté par le spectre de Camille.
Personnages du jeudis soir :
Michaud
Il était commissaire de police à Vernon. Il habitait dans la même maison
que Madame Raquin. A sa retraite, il est parti pour aller vivre à Paris. Il
arrive toujours à l'heure. Il a un fils qui est aussi policier.
Michaud pense que c'est lui qui a eu le premier l'idée de marier Thérèse et
Laurent.
Olivier Michaud
Il est un grand homme de trente ans qui est sec et maigre. Il travaille à
la préfecture de Police. Il a une femme, Suzanne.
Suzanne Michaud
Elle est la femme d'Olivier. Au contraire de lui, elle est petite, lente et
maladive. Vers la fin du livre, elle restera des après-midis entiers à
parler à Thérèse.
Grivet
Il est employé au Chemin de fer d'Orléans. Il y travaille depuis plus de
vingt ans. Il distribue la besogne aux autres employés. Après six mois, les
visites sont devenues un devoir pour lui. Il gagne souvent aux dominos.

Résumé du livre
Thérèse vit avec son mari Camille et sa belle-mère madame Raquin depuis son
plus jeune âge. En effet, enfant elle fut recueillie et élevée par madame
Raquin qui a tout de suite considérée Thérèse comme l'épouse de son fils
adoré Camille. Mais Thérèse n'aime pas l'existence qu'elle mène à côté d'un
époux à la santé très fragile, elle est pleine de vie contrairement à lui.
Elle se sent à l'étroit dans la mercerie noire et mal aérée de sa belle-
mère.
Cependant un jour Camille rentre chez lui accompagné d'un ancien camarade
qu'il a rencontré à son travail : Laurent. Ce jeune peintre sans talent et
à forte allure, éveille en Thérèse des passions inassouvies et devient vite
son amant.
Las de se cacher pour s'aimer, les deux amants échafaudent un horrible plan
: se débarrasser du mari gênant. Laurent a tout prévu : le lieu, le moment
et surtout la manière. Il met son plan à exécution en invitant Camille et
Thérèse à faire une ballade. Devant attendre avant de manger dans un petit
restaurant situé au bord de l'eau, Laurent propose au couple de louer une
barque. Une fois arrivé au milieu de l'eau, Laurent attrape Camille et le
jette à l'eau. Celui-ci se noie rapidement et Laurent fait chavirer la
barque en ayant, au préalable, pris Thérèse dans ses bras. Il explique à
tous que la barque a chaviré et qu'il a pu sauver que Thérèse, n'ayant rien
pu faire pour son ami. Il passe pour un héros même aux yeux de madame
Raquin totalement anéantie par la disparition de son fils.
Les deux amants attendent alors pour pouvoir s'aimer librement. Cependant,
depuis le meurtre, leurs sentiments ont changé, le souvenir de Camille les
hante. Ils se marient tout de même, mais finissent par se haïr mutuellement
et se reprochent la déchéance de leur vie. Ils vivent également dans la
peur que leur crime soit révélé depuis que madame Raquin a découvert la
vérité. Cependant la chance est avec eux, car la pauvre femme, malade,
finit par devenir impotente et perd la parole. Seuls ses yeux vivent encore
et les deux époux ne supportent plus leurs regards accusateurs.
Las de cette vie, Laurent et Thérèse finissent par se suicider en
s'empoisonnant sous les yeux de madame Raquin.
Etude des chapitres importants dans Thérèse Raquin
Chapitre 1 :
E.Zola commence par une description de 1 chapitre. Cette description sert à
indiquer le caractère et la personnalité des protagonistes, elle suit un
plan classique, elle commence par une vue d'ensemble puis petit à petit
elle va se ressérer sur la mercerie. La description comporte, surtout au
début, des termes évaluatifs traduisant la répulsion que doit inspirer le
décor. Il est présenté le soir, et qualifié de « sinistre « (ligne 1) qui
impose un aspect mélancolique. « Coupe-gorge « évoque qu'on y risque sa vie
(Camille sera assassiné, mais ailleurs) et l'idée de la mort est confirmée
par la comparaison avec une « galerie souterraine «, et des « lampes
funéraires «. On distingue aussi un champ lexical inquiétant annonçant
l'image récurrente de la fosse : « au fond «, « trous «, « trouent
l'ombre «, « au fond « (répété ), « s'enfonçaient « et « profondes «. Ces
dernières notations peuvent déjà annoncer la noyade de Camille, surtout si
l'on considère l'importance donnée à l'humidité : « souffles humides «,
« suaient l'humidité «. Cette dernière remarque s'applique à des
« boiseries vertes «, qui préfigurent le visage « verdâtre et
convulsionné « de Camille à la Morgue. L'obscurité vient aggraver cette
impression de malaise : « grandes ombres «, « vaguement éclairée «,
« ombre «. Elle demeure même « vers midi en été «, puisqu'on distingue un
profil dans les ténèbres et qu'on ne voit pas le corps de Thérèse, au
milieu d'une boutique où règne la nuit et qui se caractérise par ses
petites dimensions : « petit « comptoir, « escalier en forme de vis «, et
l'impression que tout y est serré, à l'étroit : vitrines « plaquées contre
les murs «, marchandises « empaquetées, serrées « dans une pièce « nue,
glaciale «, dépourvue de couleurs, à l'exception encore du vert. Ce décor
est déjà un tombeau, on peut deviner que Thérèse y étouffe et c'est là que
l'histoire se terminera tragiquement. La sollitude des personnages est
indiquée par un endroit où les gens ne passent que pour aller plus vite et
non pour visiter ou se promener. Thérèse Raquin est le personnage éponyme,
elle est présentée comme un profil et non comme une personne (aucun pronom
personnel utilisé pour qualifier Thérèse), ce n'est pas Thérèse qui est
décrit mais son image, on pourrait la dessiner.
Le chapitre 1 se finit sur un mystère.
Chapitre 5 :
Camille présente à tout le monde Laurent, son ami d'enfance.
Le jour (un jeudi) est déjà différent des autres, puisque c'est celui des
« réceptions du jeudi «, où Madame Raquin reçoit quatre personnes (Michaud,
son fils Olivier et sa femme, et un collègue de Camille, Grivet). Thérèse
déteste ces soirées, mais elles plaisent à Camille. Camille est un enfant
gâté, et on voit ici le jeune homme tout énervé par cette rencontre qui
l'enchante. On peut penser qu'il éprouve une vive admiration pour Laurent :
révélée par l'anaphore de « Laurent «, l'expression de son admiration de la
santé, des études et de la carrière de Laurent : « Lui, il se porte bien «
(on sait que Camille se porte mal) « il a étudié « (Camille n'a reçu qu'un
enseignement élémentaire). « Il gagne déjà 1.500 francs « (on sait au
chapitre III que Camille gagne 100 francs par mois, ce qui représente 1.200
francs par an, alors qu'il est entré aux chemins de fer d'Orléans depuis
trois ans). Ce sont deux personnages que tout oppose. D'ailleurs, le
« grand gaillard « réagit fort peu à toute cette agitation ; il contraste
par son calme : « Il souriait paisiblement «, « répondait d'une voix
claire «, avec des « regards calmes et aisés «. Il répond « carrément «,
c'est-à-dire avec simplicité. Les autres protagonistes, pendant que Camille
parle, sont indifférents, y compris Thérèse, dont l'air placide est indiqué
au début.
C'est à partir du moment où Laurent perd le statut de curiosité ramenée par
Camille et où il n'est plus question de son statut social que Thérèse
s'intéresse à lui. Thérèse, ici, c'est son regard qui se traduit par tout
un champ lexical : « regardait «, « vu «, « contemplait «, « arrêta ses
regards «, « considérer «, « l'examinait «, « ses yeux «. Ce qu'elle
éprouve se résume dans la formule « Elle n'avait jamais vu un homme «.
Cette apparition provoque son étonnement, son « admiration «, sa
« curiosité « ; la pudeur que lui a transmise son éducation se volatilise :
« elle s'oublia à considérer les grosses mains « ; ce qui l'impressionne,
c'est la santé de Laurent, « grand, fort, le visage frais «, « ses joues
pleines, ses lèvres rouges, sa face régulière «. C'est aussi sa force : il
est « puissant «, avec de « grosses mains «, des « doigts carrés « ; il
peut « assommer un b?uf «, il possède « des muscles ronds et développés,
tout un corps d'une chair épaisse et ferme. « ; son aspect brutal (« front
bas «, « poings énormes «, avec la reprise du mot « poings « à la fin du
passage) lui donnent eux-mêmes une apparence animale, qu'on retrouve dans
la comparaison « cou de taureau «. On observe que le motif du cou

apparaît dès ce passage.
Un commencement de désir, transcrit de manière clinique par « de petits
frissons «, c'est-à-dire une manifestation exclusivement physique. On voit
le mari qui présente joyeusement à sa femme son futur amant, analyse
psychologique plus résolument naturaliste dans le dernier paragraphe, par
la description en focalisation interne de la naissance du désir chez
Thérèse, dont la sensualité, jusqu'alors totalement anesthésiée, va enfin
s'éveiller.
Chapitre 11 :
C'est le chapitre où Camille est tué par Laurent sous les yeux de Thérèse.
Au début, Camille est présenté « couché à plat ventre «, dans une attitude
tout à fait sereine, en dépit d'une certaine crainte que lui inspire l'eau.
La progression de la tension commence par le silence des protagonistes :
« Laurent ne répondit pas « et l'immobilité passive de Thérèse. Le seul
bruit est le chant lointain des canotiers. Les notations descriptives du
décor sont très limitées, mais préparent le drame : « La barque allait
s'engager dans un petit bras, sombre et étroit, s'enfonçant entre deux
îles. « Ce petit bras sombre n'est pas sans faire penser au passage du Pont-
Neuf, décrit au début du roman.
Zola joue sur les points de vue narratifs. Comme dans l'ensemble du récit
le point de vue est omniscient (focalisation zéro), mais on remarque qu'au
début, le personnage dont on connaît les pensées « de l'intérieur « est
Camille : « Camille se tourna et vit la figure effrayante de son ami, toute
convulsionnée. Il ne comprit pas ; une épouvante vague le saisit. Il voulut
crier, et sentit une main rude qui le serrait à la gorge. «. On est
également informé des émotions de Thérèse : « Elle ne pouvait fermer les
yeux : une effrayante contraction les tenait grands ouverts, fixés sur le
spectacle horrible de la lutte. Elle était rigide, muette. «, « La crise
qu'elle redoutait la jeta toute frémissante au fond de la barque. Elle y
resta pliée, morte. «. Spectatrice du meurtre qu'elle a prémédité, elle le
regarde s'exécuter avec une terreur qui augmente celle du lecteur. En
revanche, on n'a presque aucune information sur les pensées de Laurent,
sinon la mention « avec inquiétude «, qui peut être une simple expression
de son visage. Cette absence d'une vision « de l'intérieur « le réduisent à
sa force physique et à sa ruse quasi animale.
Laurent parvient à lancer Camille dans l'eau. C'est le thème de la morsure
au cou. Il a été souvent question du « cou de taureau « de Laurent. Au
début du même chapitre, on a lu que « les rayons du soleil mordaient le
cou « de Laurent. La cicatrice de cette morsure le poursuivra ensuite comme
un remord physique.
Les choses semblent revenir à la normale à la fin de ce passage, mais déjà
Laurent doit dissimuler la morsure de Camille, tandis que Thérèse
s'évanouit, victime de ses nerfs ; ces premiers « désordres organiques «
préludent à la folie qui s'emparera des deux protagonistes dans la suite du
roman.
Chapitre 21 :
Première nuit : la nuit de noces. Thérèse et Laurent n'éprouvent plus
aucune passion mutuelle. Ils n'arrivent pas à parler d'un autre sujet que
de Camille. Le portrait que Laurent a fait de Camille les terrorise ; ils
croient que Camille revit à travers son portrait et les observe. Ils
n'arrivent pas à dormir de la nuit, terrorisés.
Ce passage se déroule dans un huit-clos entre un animal et deux personnes,
Thérèse et Laurent. La peur de ce dernier est le centre du passage, le
champ-lexical de la peur et de la folie. La vue et l'ouie sont des éléments
importants de ce passage (« guettait «, « folie hallucinatoire «,
grattement sec et irrégulier, ...). On peut dire que la vue est un élément
indispensable pour construire l'angoissse. Il croit que Camille s'est
réincarné dans le chat François.
Ce passage à un rythme rapide, grâce à des phrases simples, des manques de
coordination, asyndètes. Mais aussi un rythme binaire et ternaire. Il y a
aussi un procédé de dramatisation.
Chapitre 32 :
Lors de ce chapitre, qui est le dénouement, nous pouvons diviser ce passage
en deux grandes parties. Ce chapitre va avoir un dénouement analysé
chirurgicalement.

I. « Une consolation dans la mort «

Les deux époux « se firent pitié et horreur «. Cette pitié réciproque se
traduit par une « crise suprême «. Celle-ci n'est pas l'occasion d'un
repentir ni d'une rédemption qui rendraient les protagonistes sympathiques
au lecteur. Ceux-ci la subissent, comme le montre la construction de la
phrase : c'est le mot « crise « qui est en position de sujet, tandis que
les héros sont représentés par les pronoms compléments d'objet « les «.
Thérèse et Laurent sont pour une fois en accord : ils font union totale.
La réconciliation est expliquée par la lassitude et du dégoût : « ils se
sentirent tellement las et éc?urés d'eux-mêmes, qu'ils éprouvèrent un
besoin immense de repos, de néant «, anaphore.
Le point de vue du narrateur tral, point de vue omniscient révèle les
sentiments des personnages. En revanche le lecteur bénéficie d'une
focalisation interne entre ces deux phrases ; « Et brusquement Thérèse et
Laurent éclatèrent en sanglots. Une crise suprême les brisa, les jeta dans
les bras l'un de l'autre, faibles comme des enfants. «, « Thérèse prit le
verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l'acheva d'un trait. « ;
cette focalisation permet encore de réunir les époux en faisant voir qu'au
moment de mourir, ils partagent les mêmes sentiments. Le lexique fait place
à la tendresse d'une enfance retrouvée : « éclataient en sanglots «, « dans
les bras l'un de l'autre «, « faibles comme des enfants «, « quelque chose
de doux et d'attendri «, « une consolation «. Le dernier sentiment rapporté
par le narrateur est la gratitude réciproque, autre indice d'une suprême
réconciliation dans la mort. Les modalités de la complicité entre Thérèse
et Laurent n'ont pas non plus changé depuis le début de leur relation :
c'est encore Laurent qui fournit le moyen pratique de donner la mort, le
poison, bien préférable au couteau de Thérèse, celui-ci restant pourtant
révélateur de son « tempérament «. C'est d'ailleurs Thérèse qui fait le
premier pas vers la mort, où Laurent la suit aussitôt.

II. Le tragique.

Dans cette histoire où la fatalité des tempéraments tient lieu de tragique,
les points communs avec la tragédie sont nombreux. Dès la première phrase,
le mot « dénouement «, plusieurs fois employé, invite à un rapprochement
avec un dénouement final.
On notait également plus haut les termes « horreur et pitié «, employés
dans la phrase; « terreur et pitié « sont les ressorts de la tragédie.
Le destin est l'une des caractéristiques du tragique : ici, les héros sont
prisonniers d'une situation dont la seule issue est le suicide : ils
semblent s'y résoudre après un dernier débat « Ils pleurèrent, sans parler,
songeant à la vie de boue qu'ils avaient menée et qu'ils mèneraient encore,
s'ils étaient assez lâches pour vivre «, mais le lecteur sait que leur sort
est scellé depuis longtemps par une fatalité génétique plus puissante que
leur volonté. Le spectacle est mis en scène par l'embrassement final, par
ce dernier regard échangé, dramatisé par la présence du couteau et du verre
de poison.
Le narrateur ne s'attarde pas, sinon pour évoquer la chute de Thérèse sur
Laurent. Évidemment, on retrouve ici l'ultime occurrence du leitmotiv du
cou de Laurent et de la cicatrice de la morsure de Camille, traduction et
vecteur physique des remords de Laurent, et vengeance posthume du noyé,
signe du destin encore.
Mais c'est surtout la vengeance de Mme Raquin qu'on voit s'exercer ici.
Elle éprouve enfin la « joie cuisante « de la vengeance qu'elle se
promettait alors. On relève dans ces deux paragraphes un champ lexical du
regard : « yeux «, dans la première et la dernière phrase, « contemplant «,
« regards «, qui trouve son écho dans le regard de pardon échangé entre
Thérèse et Laurent. Mais les yeux de Mme Raquin sont, dans le premier
paragraphe, « fixes et aigus «, comme pour mieux voir et précipiter une
mort imminente, et ils traduisent à la fin un triomphe : « ne pouvant se
rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds. «. On peut dire que les
yeux de Mde Raquin sont comme ceux du lecteur, attentifs.
On constate enfin que la dernière scène du roman, comme la description du
passage du Pont-Neuf au début, n'est éclairée que d'une lumière
« jaunâtre «, dont le suffixe péjoratif confirme le caractère étriqué et
étouffant du milieu où s'est déroulée cette histoire qu'on a trouvée
parfois sordide.
Cette fin de tragédie permet toutefois de saisir une des originalités de
Thérèse Raquin : la simplicité de l'action, menée par une destinée
implacable. Le lecteur, comme le spectateur d'une tragédie, peut ressentir
de la terreur, mais il n'éprouve guère de pitié.
3. Recherche iconographique pour illustrer Thérèse Raquin
L'Impressionnisme - XIXème siècle
Vers 1862, de jeunes peintres jugeant qu'ils ne pouvaient pas créer leur
propre style à cause de règle trop rigide dû à l'enseignement des Beaux-
Arts, ils s'associent à Paris autour de Claude Monet. Sur la voie tracée
par Eugène Boudin et par les peintres de Barbizon ( Millet, Diaz ...) ils
exécutent leurs tableaux en plein air, sur le motif et tentent de saisir
les manifestations fugaces de l'atmosphère, les effets de lumière, les
sensations visuelles. C'est à l'occasion de la première exposition du
groupe, chez le photographe Nadar, en 1874, qu'un journaliste invente le
mot " Impressionniste", ironisant sur le tableau de Monet: " Impressions,
soleil levant". L'Impressionnisme marque l'avènement dans la peinture
française d'un genre nouveau: le paysage et ses modulations liées aux
heures, aux saisons, aux cadrages. C'est un mouvement pictural qui se
développa à partir de la fin du 19ème siècle en réaction contre les
conceptions accadémiques de l'art. Ils mettent au point une nouvelle
démarche pour capter le jeu de la lumière et les apparences jugitives de
l'instant, posant les couleurs par touche distinctes.

4. Critique du livre
Thérèse Raquin écrit par E.Zola est un roman basé sur la psychologie.
Malgré un thème peu attractif, l'auteur réussit à nous passionner et à nous
tenir en haleine durant tout le roman sans que nous nous ennuyons pendant
une minute.
J'ai apprécié la belle écriture de Zola, ses descriptions de personnages ,
de paysages et aussi le suspense, la tension qui monte jusqu'au dénouement.
Ce livre me laisse une impression: comme un frisson dans le dos et me pose
une question, comment des êtres humains peuvent en arriver là ?
Trés bon livre donc, à lire, même pour ceux qui ne sont fans ni de Zola ni
de littérature classique. Le style est simple, le livre se lit facilement,
l'histoire est excellement bien menée et très passionnante!!
5. Conclusion
Ce roman est fortement influencé par le naturalisme. Dans un tel roman, ce
sont les conditions psychologiques, les milieux et les circonstances qui
déterminent la personne. A l'époque de Zola, cela est très nouveau, mais
pour le roman moderne c'est normal. Zola donne aux personnages beaucoup
d'instinct. Dans le cas extrême, ce sont des personnages entraînés à chaque
acte de leur vie par le fatalisme de leur chair et de leur tempérament.
A la lecture de Thérèse Raquin, on a parfois l'impression d'admirer les
tableaux des peintres impressionnistes comme Cézanne, Manet, Pissaro que
Zola fréquentait beaucoup. Zola décrit les paysages, les quais de la Seine
avec le même goût que ces peintres.
Pour finir on peut dire que Thérèse Raquin est un des chefs d'?uvre
d'E.Zola, et même de l'histoire du roman.





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Désir de vivre sans travailler.

Au début Camille
Mde Raquin
Richaud
Grivet.

Camille et les remords dûs au meurtre.
Le chat, François.



Thérèse


Fortune de Thérèse.



Laurent

Une éducation restrictive, mariage malheureux et imposé.

Michaud qui donne l'idée du mariage.
Mde Raquin.

Les remords dûs au meurtre de Camille.

Laurent, le grand amour.

Recherche du bonheur, l'amour ?



Thérèse



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