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Eliot, T.

Publié le 06/12/2021

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Eliot, T. S..
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PRÉSENTATION

Eliot, T. S. (1888-1965), poète, auteur dramatique et critique littéraire britannique d'origine américaine, auteur de la Terre vaine (1922).

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UNE POÉSIE EN QUÊTE DE DÉTACHEMENT

Né à Saint-Louis (Missouri), brillant étudiant à Harvard puis intellectuel nomade, Thomas Stearns Eliot, dit T. S. Eliot, s'installe à Londres au début de la Première Guerre mondiale. Il opte en 1927 pour la nationalité britannique.
Influencé par les symbolistes français, notamment Laforgue, Eliot s'essaie, étudiant, à la poésie. Sa première grande pièce, le Chant d'amour de J. Alfred Prufrock (The Love Song of J. Alfred Prufrock, 1915), publiée en 1915, laisse deviner les
fondements de sa poétique, développée plus tard dans Prufrock et autres observations (Prufrock and Other Observations, 1917), puis surtout dans la Terre vaine (The Waste Land, 1922) et Quatre Quatuors (Four Quartets, 1943).
L'univers de ces poèmes se révèle sordide (le quotidien, dans ses premiers écrits), désolé (comme peut l'être l'Europe, terre dévastée au lendemain de la Première Guerre mondiale) ou tourmenté (celui des Quatuors composés entre 1935 et 1942).
Les méditations et la réflexion naissent dans ce cadre, dominées par la distance et la dépersonnalisation. Dans un vers à la rime nette, dont le rythme oscille entre mouvement et immobilité (la « vie même du vers « se situe, selon Eliot, dans « ce
contraste entre la fixité et le flux «), le sujet se trouve objectivé par la technique de composition. L'un des éléments principaux de la poétique d'Eliot est en effet la recherche du détachement, ce que le poète appelle « l'impersonnalité «.
C'est également à partir du rythme poétique qu'Eliot compose son théâtre. Parti d'un certain lyrisme avec Meurtre dans la cathédrale (Murder in the Cathedral, 1935), il opte par la suite pour un langage de plus en plus épuré au fil de ses créations
(dont Cocktail Party, en 1949), jusqu'à la dernière, Fin de carrière (The Elder Statesman, 1959), de manière telle que le spectateur ne s'aperçoit pas immédiatement qu'il voit jouer une pièce écrite en vers : le public est ainsi imprégné à son insu de la
substance poétique. Eliot publie pour la scène après sa conversion à l'anglicanisme en 1927 ; de fait, la composante religieuse se retrouve dans cette partie de son oeuvre : confrontés à un dilemme, les héros peuvent, s'ils opèrent le bon choix,
trouver la grâce.

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LA THÉORISATION CRITIQUE

Dès ses débuts de poète, Eliot exerce parallèlement une activité de critique littéraire, d'abord au périodique Egoist (de 1917 à 1919), puis pour la revue Criterion, qu'il fonde en 1922 et dont il remplit la fonction de rédacteur en chef durant ses dixsept années d'existence. À l'inverse de ceux qui privilégient les impressions personnelles, il défend l'objectivité de la critique. Son influence touche également le domaine de la publication : entré chez l'éditeur Faber & Faber en 1925, il finit par en
prendre la direction, donnant leur chance à de jeunes talents (Auden, Spender...). Il se lie par ailleurs avec Ezra Pound et rencontre les écrivains et intellectuels anglophones les plus connus de l'époque : Woolf, Joyce, Yeats.
La conciliation opérée par Eliot dans ses poèmes entre immobilité et mouvement se retrouve dans ses prises de position plus théoriques : le critique est en effet convaincu de l'importance du « sens historique « dans la poésie et croit à une harmonie
possible, quoique ambiguë, entre la tradition et ce qui la modifie. En outre, de même que les poèmes d'Eliot mettent en pratique le détachement, ses ouvrages critiques ( Tradition and Individual Talent, 1919 ; Rhetoric and Poetic Drama cinq ans plus
tard, etc.) affirment la distance entre l'émotion née de la création et son créateur, par une sorte d'autonomie de l'oeuvre, une économie propre : « L'artiste sera d'autant plus parfait que l'homme qui souffre et l'esprit qui crée seront plus complètement
séparés en lui ; et l'esprit digérera et transmuera d'autant plus parfaitement les passions qui sont son élément. « (Tradition and Individual Talent.)
Même si son influence directe sur la création poétique s'est estompée, Eliot n'a cessé, depuis sa mort, de fournir une abondante matière aux commentateurs. Les 434 vers elliptiques de la Terre vaine et son apparat critique, ajouté par l'auteur, restent
la source d'interprétations nombreuses liées aux thèmes abordés : la légende du Graal, la faillite puis la rédemption de la société... Ainsi, après avoir été préoccupé toute sa vie par les questions relatives au temps, c'est peut-être dans ce legs, figé
mais générateur de nouveauté, qu'Eliot a trouvé ce qu'il appelait « the still point of the turning world «, l'harmonie entre mouvement et repos.
T. S. Eliot a obtenu le prix Nobel de littérature en 1948.
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