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D'où leur parenté, leurs implications (le roman historique) et des confusions (Duhamel appelant l'histoire « le roman du passé », et le roman « l'histoire du présent »).

Publié le 21/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : D'où leur parenté, leurs implications (le roman historique) et des confusions (Duhamel appelant l'histoire « le roman du passé », et le roman « l'histoire du présent »).. Ce document contient 1080 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« Introduction : a) L'histoire et le roman appartiennent, avec l'épopée, aux genres dits narratifs, c'est-à- dire ceux dont le moule essentiel est le récit. b) D'où leur parenté, leurs implications (le roman historique) et des confusions (Duhamel appelant l'histoire « le roman du passé », et le roman « l'histoire du présent »). c) Comment les départager ? I.

— D'abord parenté, disions-nous... a) Dans ce que tous deux épousent la forme « narrative » : des actions incarnées par des personnages vivant dans des milieux déterminés. b) Peut-être une origine commune : on les dit issus tous deux de l'épopée, comme le prouverait l'existence des chansons de geste, antérieures aux romans courtois, qui restent eux-mêmes un moment épique, — où les premiers historiens du moyen âge, les chroniqueurs, conçoivent précisément l'histoire en épopée (Froissart). c) Plus spécialement... • Côté histoire, le fait que, pour se faire lire, une histoire doit s'écrire comme un roman : Voltaire, Thierry, surtout Michelet; le fait, aussi, qu'il existe une « petite histoire » qui est presque du roman. • Côté roman, le fait qu'il y a un roman historique du passé : par exemple : Walter Scott qui a lancé le genre en France au début du XIXe siècle (Dumas, Hugo, Vigny, Mérimée), — et que le roman authentique courant est, toujours plus ou moins, quant à sa toile de fond, une histoire du présent : Stendhal, Balzac, Zola, Roger Martin-du-Gard avec ses Thibault. II.

Mais tout les oppose, en dépit de cette parenté : a) L'histoire suppose une pensée spécialisée, qui recherche, à partir de faits ou de personnages significatifs, dits historiques, à faire connaître le passé de l'humanité, depuis qu'il y a des documents écrits.

Elle répond à une curiosité scientifique qui s'est affirmée peu à peu. oeuvre d'intelligence, de raison, elle veut donner un sens à ce passé de l'homme et tous les éléments retenus emboîtent ce sens : la traversée du Rhin, Louis XV, Mme de Pompadour ou Choiseul, les Flandres, Versailles ou Paris, dans un temps à la fois concret, puisqu'il est daté; et abstrait puisqu'il sert de références à l'histoire parallèle de tous les autres peuples en vue d'une connaissance qui est devenue matière d'enseignement. b) Le roman, au contraire, est une création « ex nihilo » d'une action, avec des personnages fictifs qui doivent donner l'illusion de la vie.

L'histoire n'est là que pour leur permettre de vivre (dans la même mesure où Molière ne peut pas faire de comédie de caractères sans faire de comédie de moeurs).

Et même dans le roman de moeurs l'intérêt est encore psychologique et social; jamais il n'est proprement historique.

Donc, quel que soit le mélange auquel le roman se prête, il est avant tout roman, fait d'abord pour notre distraction, pour la satisfaction d'une curiosité désintéressée. Conclusion : Ainsi l'histoire et le roman, — comme tous les autres genres littéraires, .

se distinguent essentiellement l'un de l'autre en dépit de leur parenté, par leur inspiration, c'est-à-dire, ici, par l'attitude fondamentale de l'esprit qui a dirigé l'écrivain.

Il y aura donc, d'un côté, une description, une narration, une explication historiques, tournées avant tout vers un didactisme spécialisé : satisfaire notre curiosité touchant le passé réel de l'homme, au point qu'à la limite, une histoire peut devenir philosophique, comme les Considérations de Montesquieu; d'un autre côté, il y aura une description, une narration, une explication romanesques, tournées davantage vers l'imaginaire et une curiosité gratuite, au point qu'à la limite un roman peut devenir poétique comme Sylvie de Nerval ou le Grand. »

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