Dorst, Tankred.

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Dorst, Tankred.
Dorst, Tankred (1925- ), auteur dramatique et metteur en scène allemand.
Auteur de satires théâtrales, Dorst est l'un des plus importants auteurs dramatiques allemands contemporains. Un grand nombre de ses pièces ont été adaptées au cinéma, à la télévision et à la radio, ou encore remaniées en textes de prose.
Né à Sonneberg (Thuringe), Tankred Dorst, engagé dans la Wehrmacht à dix-sept ans, reste prisonnier de guerre dans des camps anglais et américains jusqu'en 1947. Il passe ensuite son baccalauréat, étudie l'allemand, l'histoire de l'art et le théâtre
à Bamberg et Munich, avant d'écrire des pantomimes pour le théâtre de marionnettes de Munich ; ses oeuvres Die Kurve (1960) et Die Mohrin (1964) s'inspirent des techniques d'écriture du théâtre de marionnettes. La représentation de Große
Schmährede an der Stadtmauer (la Grande Imprécation devant les murs de la ville), en 1962, lui assure immédiatement la célébrité. Avec Toller, pièce révolutionnaire écrite en 1968 à partir de la biographie du poète expressionniste Ernst Toller,
l'auteur connaît une nouvelle fois le succès international. En collaboration avec le metteur en scène Peter Zadek, il réalise le film Rotmord oder I was a German qui sort l'année suivante. En 1973, Eiszeit (Temps de glace) met en scène la vie de Knut
Hamsun et évoque sa collaboration avec les nazis. Dans le cycle Deutsche Stücke (Pièces allemandes, 1976-1985), fresque sociale composée de trois drames et de plusieurs scénarios de films relatant le destin d'une famille allemande pendant la
période allant de la République de Weimar jusqu'au début des années soixante-dix, Dorst se penche également sur son autobiographie. Avec Merlin oder das wüste Land (Merlin ou le Pays désert, 1981), s'appuyant sur T. S. Eliot (The Waste Land,
1922), il aborde des thèmes médiévaux, notamment la légende d'Arthur.
Avec Ursula Ehler, Dorst rédige la chronique (parfois autobiographique) d'une famille bourgeoise composée à partir des drames Auf dem Chimborazo (Sur le Chimborazo, 1974), Die Villa (1980) et de la suite de scènes Die Reise nach Stettin (le Voyage
à Stettin, 1984) ; la pièce est publiée en 1985 sous le titre Heinrich oder die Schmerzen (Heinrich ou les Douleurs de l'imagination). Parmi les autres pièces de l'auteur, citons les drames Gesellschaft im Herbst (Société en automne, 1959), Freiheit für
Clemens (Liberté pour Clemens, 1960), Goncourt oder die Abschaffung des Todes (Goncourt ou l'Abolition de la mort, 1977), Ich, Feuerbach (Moi, Feuerbach, 1986), Karlos (1990), Fernando krapp hat mir einen Brief geschrieben (1992), Herr Paul
(1993) et Die Schattenlinie (créé en 1995), ainsi que les films ou téléfilms Sand (1971), Mosch (1980) et Eisenhans (1982). En février 1997 a eu lieu, aux Kammerspiele de Munich, la première du drame Die Legende von armen Heinrich, inspiré du
poème de Hartmann von Aue (v. 1195), dans lequel Dorst retourne le thème de l'aventure des chevaliers (chez Dorst, la pucelle qui cherche à délivrer le protagoniste est transformée en femme mûre).
Dorst a reçu de nombreux prix littéraires, notamment le prix Georg Büchner en 1990 et le prix Ludwig Mühlheim du drame religieux en 1991.
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