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Doit-on toujours dire ce que l'on pense ?

Publié le 10/12/2021

Extrait du document

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On peut même imaginer des hommes qui ne parleraient que par monologues; qui accompagneraient leurs activités de soliloques. --- Un explorateur qui les observerait et épierait ce qu'ils se disent pourrait réussir à traduire leur langage dans le nôtre. (Cela lui permettrait de prédire correctement les actions de ces hommes, puisqu'il les entendrait aussi prendre des résolutions et des décisions). Mais pourrait-on aussi concevoir un langage permettant à quelqu'un de noter par écrit ou d'exprimer à voix haute ses expériences internes --- ses sentiments, ses émotions, etc. --- pour son propre usage ? --- Ne pourrions-nous pas le faire dans notre langage usuel ? --- Mais ce n'est pas ce que je veux dire. Les mots de ce langage devraient se rapporter à ce qui peut seulement être connu de celui qui le parle, à ses sensations immédiates, privées. Personne d'autre ne pourrait donc comprendre ce langage. »  c)    La communication suppose un certain degré de généralité.

Analyse du sujet : 

l        Le problème auquel on pense immédiatement à la lecture du sujet, et dont il faut se débarrasser rapidement est un problème d'ordre moral : ai-je le droit de dire tout ce que je pense. On fait ici allusion à des pensées négatives ou mal perçues dans certains contextes. L'interdiction peut-être légale (racisme, propos diffamatoires, etc.) ou simplement morale (puis-je dire du mal de quelqu'un, dire à n'importe qui que je l'aime, etc.).

l        Il faut ensuite prendre garde à la différence entre « dire ce que je pense « et « dire ce à quoi je pense «. Dans le deuxième cas, il s'agit de parler de ce à quoi je suis en train de penser en ce moment, et dans le premier, il s'agit de donner mes opinions, qui peuvent être durables. Cette remarque nous permet de poser plusieurs problèmes :

1.      Peut-on pour chaque chose que nous pensons trouver un moment approprié pour la dire (ce qui suppose qu'il n'est pas forcément bon de dire n'importe quoi à n'importe quel moment) ?

l        Le problème réellement intéressant posé par le sujet est celui du rapport entre le langage et la pensée, celui de l'indicible (c'est-à-dire de ce que l'on ne peut matériellement --- par opposition à moralement --- pas dire) : y a-t-il des choses que je peux penser, mais que je ne peux pas exprimer dans un langage ?

l        Répondre à cette question suppose de s'interroger sur ce qu'est le langage et sur ce qu'est la pensée.

Problématisation :

Puis-je penser sans langage ? Si l'on considère la pensée comme un discours intérieur, il faudra se demander comment, ou plutôt si, il est possible de penser avant de savoir parler. Ne puis-je penser que dans ma langue ? Si au contraire on considère la pensée comme pré-existant au langage, il faudra se demander comment le langage exprime cette pensée et s'il peut tout en exprimer. Le langage est-il une simple traduction sous forme de signes sensibles de ce que j'ai dans la tête ? Tout est-il traduisible ? D'un côté, la pensée semble être prisonnière du langage, de l'autre, elle semble ne jamais pouvoir être totalement communicable.