Dissertation les caractères de La bruyère : Pensez-vous que les courtisans de son œuvre soient des marionnettes ?
Publié le 11/04/2023
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«
Dissertation les caractères.
(Note : Lors de citation le titre du chapitre sera écrit en abrégé en utilisant ses initiales,
Ici l'axe 2 est développée)
Jean de la Bruyère, né à Paris le 16 août 16451 et mort à Versailles le 11 mai, se définissait
comme un témoin privilégié de la « comédie humaine », lui qui par son rôle de précepteur du
Duc de Bourbon se situait au première loge du spectacle hypocrite des courtisans et des
courtisés.
Son expérience des hommes et de la société s'illustrera en 1688 à travers son œuvre
« Les Caractères», inspiré de Théophraste.
C'est un recueil de portraits qui cherchent à
dépeindre les travers de la société avec satire, ironie, et surtout un style original.
Cet ouvrage
a été rédigé sous la monarchie absolue de Louis XIV maintenant une société, aux yeux de La
Bruyère, de « faux-semblants » se détachent de l'ideal de l'honnête homme.
Il y dresse le
portrait de personnages, soumis à une société perverse,contraires aux valeurs de civilité, de
politesse et d’honnêteté de l’époque .
Au même titre que Laclos, La Rochefoucauld ou encore
Molière, La Bruyère est un moraliste classique : il souhaite instruire le public et lui plaire.
Par
conséquent, lorsqu’il décrit les courtisans, les plus touchées par la comédie sociale afin de
maintenir leur statut élevé, La Bruyère dit qu’ils « pirouettent, ils gesticulent, ils crient, ils
s’agitent ; semblables à des figures de cartons ».
Les marionnettes sont des poupées tous faite de divers matériaux comme le bois, le carton,
les os, l'ivoire ou la terre cuite, mises en mouvement par divers moyens mais qui ont tous
pour but de servir à des représentations dramatiques.
Une personne généralement cachée, désignée par le terme marionnettiste, articule les
marionnettes et on lui fait jouer un rôle parlant ou muet.
Elles existent depuis l'Antiquité, la langue latine ayant recourt à des périphrases pour les
désigné comme machines gesticulantes en latin machino gesticulantes, ou un tous simplement
comme poupées, pupo, ou encore petits hommes : homunculi.
Pensez-vous que les courtisans de son œuvre soient des marionnettes ?
Tout d’abord, nous expliquerons que La Bruyère dépeint aux premiers abords des
personnages bien réels et humains puis, nous détaillerons sa critique de la vie sociale et des
courtisans est enfaite finement articulé pour imiter des marionnettes dans un théâtre.
Les Caractères ne semble pas être juste un livre mais également un castalet, théâtre de
marionnettes, où La bruyère anime ses patins, ses caractères, et les manipule habillement
ironiquement à la même manière du roi, souverain absolue du pays mais donc également de
la société, pour le plaisir tout autant que pour l'instruction du «lecteur-spectateur».
L’analogie
entre le monde et le théâtre est une des images qui préocupe l’homme à travers la littérature.
Cette métaphore indique l’inconsistance et l’absurdité de la vie humaine, éphémère comme
un spectacle où ronge la prédominance des apparences.
La métaphore prend vie au fur et à
mesure des remarques.
L’expression « théâtre du monde » , theatrum mundi, apparaît dans la
remarque 31 de « Des biens de fortune », le fonctionnement caché du monde social est
comparé aux « machines » d’un théâtre (DBF, 25-V), les Grands, à l’instar de Pamphile,
« vrais personnages de comédie », sont « toujours comme sur un théâtre » (DG, 50-VI), les
rues et les places parisiennes sont un « théâtre » où l’on se montre (DV, 3-V), de même que
les quartiers de la capitale deviennent pour certains de dérisoires « théâtres de leur vanité »
(DV, 11-V).
Les références au théâtre apparaissent également sous la forme de citations des
auteurs antiques ou contemporains comme Terence, Racine et Molière par exemple, et des
acteurs contemporains, Floridor et Mondori dans le chapitre Des Grands.
En revanche c’est
dans la remarque 99 de « De la cour » que La Bruyère nous dévoile au mieux les différents
niveaux de signification de la métaphore théâtrale (DLC, 99-V) : « Dans cent ans le monde
subsistera encore en son entier : ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne
seront plus les mêmes acteurs.
Tout ce qui se réjouit sur une grâce reçue, ou ce qui s’attriste
et se désespère sur un refus, tous auront disparu de dessus la scène.
Il s’avance déjà sur le
théâtre d’autres hommes qui vont jouer dans une même pièce les mêmes rôles ; ils
s’évanouiront à leur tour ; et ceux qui ne sont pas encore, un jour ne seront plus : de
nouveaux acteurs ont pris leur place.
Quel fond à faire sur un personnage de comédie ! » En
seulement quelques phrases La Bruyère parvient à multiplier les images qui traduisent la
superficialité de l’existence humaine, masqué par les valeurs sur lesquelles repose la société
contemporaine perpétué par ses comédiens ou marionnettes, eux même ne savent plus bien,
qui se tiennent au tout devant de la scène: les courtisans.
De par son écriture , tout les activité
des courtisant sont transformé en joruri, une « pièce comique ou même tragique dont les
sages ne seraient que les spectateurs » (DMP, 11-VII).
Comme les Fables de La Fontaine, les
Caractères peuvent être lus comme une « ample comédie en cent actes divers / Et dont la
scène est l’univers ».
L’écriture discontinue permet de multiplier les scènes et surtout les
personnages.
S’il s’agit de faire voirn et de faire rire comme on rirait d’un Guignol, ce n’est
nullement dans la perspective d’un simple divertissement, La Bruyère, selon la formule de l'
écrivain Roland Barthes, « tend toujours à masquer le concept sous le percept», de sorte que
l’efficacité émotionnelle se double d’une efficacité cognitive répondant au perpétuelle
« placere dolcere » du classisme.
Le comique utilisé par La bruyère semble bel et bien nous mettre face à un spectacle de
marionnettes de part la présence du ridicule et de la sottise, attribut que l'on retrouve chez
toutes les pantins les plus emblématiques.
Du fait de la systématisation et de la mécanisation,
du grossissement des détails matériels, l’esthétique comique de La Bruyère fait place à
l’étrange, au grotesque et l’esthétique du ridicule qui lui ai propre.
L'écrivain Gilles Ménage
reconnaît à La Bruyère une capacité à « attraper le ridicule des hommes et à le développer ».
Ainsi on retrouve de nombreux types, issus de la comédie moliéresque ou de la commedia
dell’arte : le faux dévot, le misanthrope, ainsi que le soldat fanfaron, ou le pédant.
Cet
impression de spectacle est animée par les diverses procédé utilisé.
La parataxe, parfois
doublée par la répétition et la gradation, ainsi que la prédominance des verbes d’action,
viennent donner un rythme trépidant.
Les cadres de perception jouent le même rôle : le
personnage est saisi de son entrée à sa sortie, s’apparentant à une succession « d’instantanés
comiques ».
Par exemple, le comportement de Ménalque, qui repose sur des gestes quasi
automatiques et sur des bribes de dialogue où les répliques du personnage sont inappropriées,
et la galerie de curieux monomaniaques (DM, 2-VI) donnent lieu à des saynètes burlesques.
Ainsi la définition du rire donné par Henri Bergson : « est comique tout incident qui appelle
notre attention sur le physique d’une personne alors que le moral est en cause.
» colle
parfaitement au style de La Bruyère.
Il s’approprie également plusieurs références
cartésiennes comme la distinction entre le corps et l’âme.
L’action effrénée du corps des
courtisans se révèle être une conséquence d’une inaction de l’esprit.
Cas extrême de
mécanisation, ils se retrouve à endosser le rôle du sot face au public qu'est le lecteur.
Pourtant, nul n’est à l’abri de la sottise, ne serait-ce qu’occasionnellement, pas même le sage,
qu’une « erreur de fait »« jette » dans le ridicule (DJ, 47-VIII).
Le ridicule est précisément ce
qui rend les manifestations de la sottise perceptibles : « l’homme ridicule est celui qui tant
qu’il demeure tel, a les apparences du sot » (DJ, 47-IV).
Et en nous montrant le sot par le
ridicule, il nous montre l'automate par le sot.
En effet, il est machine et ressort ; il est
uniforme : «qui l’a vu une fois, l’a vu dans tous les instants et dans toutes les périodes de sa
vie».
Les courtisans ne sont plus vraiment des êtres, ils ont perdu leur âmes car « l’âme du sot
se réveille à sa mort ».
Outre le comique et le ridicule, La Bruyère dissimule dans son écriture une multitude de
détails qui passe de la voix au corps passant par les gestes et même les accessoires afin
transformer les courtisans en marionnettes.
La Bruyère se montre en effet particulièrement attentif à la parole de ses personnages, créant
pour le Caractères un univers sonore aussi riche que visuel ainsi la mécanisation touche
également le langage : le « ton de voix » est fréquemment associé à la « démarche » (DH, 69IV et 94-I) pour offrir des « marques » de la modestie apparente ou du contentement de soi,
de façon....
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