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dissertation comédie n'est qu'un divertissement ?

Publié le 30/01/2024

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« Dissertation : la comédie n’est-elle qu’un divertissement ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur Le Malade imaginaire de Molière ainsi que sur vos lectures personnelles. La comédie a souvent été considérée comme un spectacle léger : le but qu’elle affiche, faire rire le spectateur, l’a souvent reléguée au rang des simples distractions sans conséquence.

Certes, la comédie fait rire à gorge déployée à partir de petits riens, de situations futiles, mais cela signifie-t-il pour autant qu’il ne faille pas la prendre au sérieux ? Nombre d’auteurs comiques ont revendiqué haut et fort le simple droit d’amuser par tous les moyens leur public.

Néanmoins, le rire provoqué par la comédie est souvent un rire « aux dépens de » : un personnage, une situation suscitent la moquerie du spectateur, mettant ainsi en évidence un défaut, un ridicule.

Cette capacité à faire rire que détient la comédie s’avère alors libératrice. La comédie, c’est avant tout la liberté d’amuser par tous les moyens. « Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin », dit Dorante dans la scène 6 de La Critique de l’Ecole des femmes de Molière : assurément, le but de la comédie est l’amusement du public. Pour ce faire, elle n’hésite pas à recourir au comique décrié, mais toujours efficace du « bas corporel ».

Le Malade imaginaire lui consacre une place non négligeable en mentionnant les maux d’Argan et les ordonnances des médecins. Ce comique culmine lorsque Monsieur Purgon se met à maudire Argan à grand renfort de maladies digestives : de la « bradypepsie » à la « dyspepsie », de la « dyspepsie » à l’«apepsie », de l’« apepsie » à la « lienterie […] » (acte III, scène 5). Mais le divertissement que propose la comédie se traduit aussi par un art de séduire et de fasciner le spectateur, comme c’est le cas avec la comédie-ballet qui ne ménage pas ses effets en mêlant théâtre, danse et musique. Dans Le Malade imaginaire, le prologue et les trois intermèdes mettent en scène des univers très différents, de la pastorale au carnaval, en passant par la commedia dell’arte, et l’orientalisme.

Outre l’animation produite par la musique et la danse, on imagine assez bien le faste des costumes, des maquillages, des lumières tel qu’a pu essayer de les reproduire Jean-Marie Villégier dans sa mise en scène au théâtre du Châtelet en mars 1990. La comédie s’affirme comme un divertissement préoccupé seulement de plaire et d’amuser.

Pourtant le rire qu’elle provoque n’est pas aussi bénin qu’il le semble. Sous couvert de faire (innocemment) rire le spectateur, bien des comédies pourraient être qualifiées de pièces engagées, car elles dénoncent, en les tournant en dérision, les injustices sociopolitiques de leur temps. Les pièces de Molière en sont bien sûr un exemple : si dans Le Malade imaginaire il s’attaque au pouvoir excessif des médecins, dans Tartuffe, l’une de ses pièves les plus polémiques, il s’en prend à l’influence abusive des faux dévots. Un siècle plus tard, la comédie prend une teinte explicitement politique avec Le Mariage de Figaro de Beaumarchais.

Dans son célèbre monologue, Figaro met à mal la société des trois ordres et des privilèges en invectivant le comte en son absence : « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie ! … noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu’avezvous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus […] » (acte V, scène 3). La comédie, en, exagérant les manies d’un individu au point d’en faire un « type », se révèle aussi être une école de sagesse.

S’ouvrant au plus fort de la.... »

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