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Diderot, Lettres à Sophie Volland

Publié le 29/06/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Diderot, Lettres à Sophie Volland. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Diderot entretient depuis 1754 une correspondance assidue avec son amie Sophie Volland. Voici le début de la lettre qu'il lui adresse le 14 octobre 1760; il passe alors l'automne, séparé d'elle, dans la famille du baron d'Holbach, autre philosophe de ce siècle. Des pluies continuelles nous tiennent renfermés. Mme d'Holbach s'use la vue à broder ; Mme d'Aine W digère, étalée sur des oreillers. Le père Hoop <1 2 3>, les yeux à moitié fermés, la tête fichée sur ses deux épaules et les mains collées sur ses deux genoux, rêve, je crois, à la fin du monde. Le baron lit, enveloppé dans une robe de chambre et renfoncé dans un bonnet de nuit. Moi, je me promène en long et en large, machinalement... Je vais à la fenêtre voir le temps qu'il fait ; je vois que le ciel fond en eau, et je me désespère. Est-il possible que j'aie déjà vécu près de quinze jours sans avoir entendu parler de vous ? Ne m'avez-vous point écrit ? ou Damilaville <3) a-t-il oublié nos arrangements ? ou ce subalterne qui devait recevoir vos lettres à Charenton, me les apporter ici, et prendre les miennes, serait-il arrêté par le mauvais temps ? C'est cela. Quand il s'agit d'accuser les dieux ou les hommes, c'est aux dieux que je donne la préférence. Il y a près de deux lieues d'ici à Charenton. Les chemins sont impraticables, et le ciel est si incertain qu'on ne peut s'éloigner pour une heure sans risquer d'être noyé. Cependant je suis très maussade ; c'est Mme d'Aine qui me le dit à l'oreille. Les sujets de conversation qui m'intéresseraient le plus, si j'avais l'âme satisfaite, ne me touchent presque pas. Le baron a beau dire : « Allons donc, philosophe, réveillez-vous ». Je dors. Il ajoute inutilement : « Croyez-moi, amusez-vous ici, et soyez sûr qu'on s'amuse bien ailleurs sans vous ». Je n'en crois rien. Diderot, Lettres à Sophie Volland (1) Madame d'Aine est la sœur de Madame d'Holbach. (2) Le père Hoop, commerçant écossais, est un ami de la famille. (3) Damilaville, ami de Diderot, devait lui faire parvenir les lettres de Sophie Volland.Vous ferez de ce texte un commentaire composé que vous organiserez à votre gré. Vous pourrez par exemple étudier comment, par le libre jeu de la confidence épistolaire, Diderot vit et analyse sa situation tout en cherchant à faire partager ses impressions et ses sentiments à sa correspondante. ? Le texte, une partie d'une lettre de Diderot à Sophie Volland est un mélange de croquis, de confidences, d'aveux d'amitié amoureuse. Il est marqué à la fois d'observations plus amusantes qu'amusées et de sensibilité assez sentimentale. ? On connaît surtout Diderot philosophe, vulgarisateur du matérialisme du xvnie siècle. Cependant, si l'on a lu ou travaillé Le Neveu de Rameau et en particulier la page célèbre où le neveu entre à la Régence, le café à la mode de l'époque, on retrouve ici une des écritures caractéristiques de Diderot : vivante, familière, qui dessine à grands traits des personnages « originaux ». ...»

« ÉPREUVE 17 Amérique du Nord Juin 1990 TEXTE Je voudrais savoir s'il passe quelquefois dans les cœurs des autres hommes des puérilités pareilles � celles qui passent quelquefois dans le mien.

Au milieu de mes études et d'une vie innocente autant qu'on la puisse mener, et malgré tout ce qu'on m'avait pu dire, la peur de l'enfer m'agitait encore.

Souvent je me demandais : En quel état suis-je ? Si je mou­ rais � l'instant même, serais-je damné ? Selon mes jansé­ nistes la chose était indubitable, mais selon ma conscience il me paraissait que non.

Toujours craintif, et flottant dans cette cruelle incertitude, j'avais recours, pour en sortir, aux expédients les plus risibles, et pour lesquels je ferais volon­ tiers enfermer un homme si je lui en voyais faire autant.

Un jour, rêvant à ce triste sujet, je m'exerçais machinalement � lancer des pierres contre les troncs des arbres, et cela avec mon adresse ordinaire, c'est-à-dire sans presque en toucher aucun.

Tout au milieu de ce bel exercice, je m'avisai de m'en faire une espèce de pronostic pour calmer mon inquiétude.

Je me dis : Je m'en vais jeter cette pierre contre l'arbre qui est vis-à-vis de mo i ; si je le touche, signe de salut ; si je le manque, signe de damnation.

Tout en disant ainsi, je jette ma pierre d'une main tremblante et avec un horrible batte­ ment de cœur, mais si heureusement, qu'elle va frapper au beau milieu de l'arbre ; ce qui véritablement n'était pas dif­ ficile, car j'avais eu sôin de le choisir fort gros et fort près.

Depuis lors je n'ai plus douté de mon salut.

Je ne sais, en me rappelant ce trait, si je dois rire ou gémir sur moi-même.

Vous autres grands hommes, qui riez sûrement, félicitez­ vous ; mais n'insultez pas � ma misère, car je vous jure que je la sens bien.

Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Garnier, p.

280 Vous ferez de ce texte un commentaire composé en montrant, par exem­ ple, comment l'ambiguïté du regard que porte Rousseau sur lui-même révèle la complexité de son âme.. »

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