Dictionnaire en ligne: ENJÔLEUR, -EUSE, substantif.

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Dictionnaire en ligne:


ENJÔLEUR, -EUSE, substantif.
Personne experte dans l'art de séduire, qui cherche à tromper par des paroles flatteuses, des promesses ou des manières affables. Vous êtes un enjôleur. Je lis dans votre jeu, je vois bien que vous voulez m'endormir, avec vos paroles sucrées (ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1259 ). Cet enjôleur, ce petit rusé, aux manières douces et caressantes (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1937, page 82) :
Ø 1. Tout le monde n'est pas si mauvais qu'on le croit, je m'en suis aperçue, et on se trompe sur le compte des gens. Je me suis bien trompée sur toi aussi, avec toutes tes belles paroles que tu voudrais bien ne plus le faire, enjôleur, je ne me doutais pas que c'était des menteries. Mais maintenant je l'ai bien vu, pour mon malheur.
MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 334.
— Emploi adjectival. [Généralement appliqué à un attribut de la personne] Qui attire par son côté séduisant, engageant Air, regard, sourire enjôleur; voix enjôleuse; manières, paroles enjôleuses. Quelque aventurière aux regards enjôleurs et aux mines effrontément ensorcelantes (ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 187 ). Il me décochait des sourires enjôleurs (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 231) :
Ø 2. Isabelle est venue le relancer cinq fois, dix fois, en pleurant; en prenant ses airs câlins, enjôleurs, ses façons de vous dire avec ses yeux : « Tu sais, pour ta peine, bien que ça ne se fasse pas entre frère et soeur... Enfin ce sera comme tu voudras... »
LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 250.
· Par métonymie. [Appliqué à un inanimé concret] Et voici que, traînant leur guitare enjôleuse, Deux graves mendiants (...) Implorent (ANNA DE NOAILLES, Les Forces éternelles, 1920, page 377 ).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3