DESCARTES

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Descartes, « ce cavalier français qui partit d'un si bon pas «, comme le disait Péguy, s'est toujours défendu d'être un philosophe professionnel : de fait il a inventé la géométrie analytique, découvert les lois de la réflexion et de la réfraction en optique, imaginé de nombreuses hypothèses physiologiques, créé à la cour de la reine Christine de Suède des ballets et des divertissements artistiques. Cet esprit universel s'est donc trouvé philosophe par surcroît, sans l'avoir voulu. Une erreur communément faite consiste à dire que Descartes était rationaliste : c'est très inexact. Descartes est d'abord un sceptique (« douterai-je de tout y compris de mon doute ? «) ; puis il a l'intuition de son « cogito « : « cogito ergo sum « (« je pense donc je suis «) même si mes pensées sont vagues, douteuses, incertaines, je suis sûr qu'il y a en moi quelque chose qui pense. Cette substance pensante s'oppose à l'étendue comme l'âme au corps. Car pour Descartes, « l'âme est plus aisée à connaître que le corps «. Il prouve aussi l'existence de Dieu par l'existence de son âme : « De cela seul que j'existe et que l'idée d'un être parfait est en moi l'existence de Dieu est très évidemment démontrée. « Le cartésianisme est une philosophie de l'expérience et de la liberté : « Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant. « Descartes a résumé toute sa doctrine dans le Discours de la Méthode, les Méditations métaphysiques et les Principes de la Philosophie. Sa phrase la plus célèbre est : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. « Mais on peut également citer de lui une formule fameuse : « Il suffit de bien juger pour bien faire. « (Voir Descartes, l'Homme et l'OEuvre, par F. Alquié, éd. Hatier.)