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Des coches - commentaire

Publié le 18/10/2021

Extrait du document

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« DES COCHES III, 6 Les Essais sont l'une des premières autobiographies de la culture occidentale.

Montaigne s'y consacre entre 1580 et 1595.

Il médite ici en humaniste sur la découverte du nouveau monde et sur le choc des cultures.

Il se place en témoin de son temps : en 1562 à Rouen, Montaigne va rencontrer trois cannibales.

La méditation se transforme ici en un réquisitoire véhément et indigné contre les méfaits de la colonisation.

Cette extrait est entièrement consacré au Nouveau Monde, à la colonisation de l’Amérique du Sud par les Espagnols (Conquistadors).

Comment Montaigne condamne-t-il la conquête européenne du Nouveau Monde? Nous verrons dans un premier temps la découverte d’un monde enfant tout au long du premier paragraphes, et enfin l’loge du nouveau monde.

I/ découverte d’un « monde enfant » La première phrase oppose deux mondes, « vient de » est un présent à modalité de passé proche soulignant la nouveauté.

La phrase est déclarative, affirmative et simple ce qui lui confère un effet d’annonce.

La parenthèse vient interroger cette déclaration.

La question rhétorique souligne notre ignorance.

L’évidence est rendue par l’analogie aux créatures mythologiques puissantes pourtant incapables également de prévoir l’avenir.

Les démons, dans l’antiquités sont des êtres surnaturels bienfaisants ou malfaisants.

La Sybille est une prophétesse, une figure humaine, capable de communiquer avec le dieu Apollon, elle incarne la sagesse, mais est parfois ambiguë dans ses prophéties.

Le Nouveau Monde est personnifié: "frère, jeune, enfant, encore tout nu, dans le giron de sa mère ».

La métaphore est longuement filée.

C’est un argument des colonisateurs de penser que le monde conquis est jeune et fragile, Montaigne le défait ensuite, mais pour l’heure, il le concède la fragilité, non l’infériorité.

La négation privative « ni moins» et l’énumération de comparatifs renforcent l’égalité en termes de qualité: «grand, plein, bien».

Montaigne souligne la capacité et la rapidité à apprendre en utilisant une énumération des progrès, il valorise ainsi des qualités de développement du nouveau monde.

Montaigne annonce ensuite un rapport de succession des mondes et non de coexistence, le futur simple a ici valeur de prédiction.

Cette déclaration prend foi sur un argument d’autorité, il fait référence à Lucrèce et utilise une métaphore du corps humain.

II/ Eloge du nouveau monde La crainte exprimée par Montaigne est intensifiée par l’adverbe « grandement ».

La métaphore de la maladie rend compte de la mauvaise influence que l’ancien monde a eu sur le nouveau.

Notre responsabilité est dénoncée «faire payer bien cher».

Il y a eu commerce, un commerce bien désavantageux, bilan traduit par une antithèse entre «son déclin et sa ruine» et «nos idées et nos techniques».

On retrouve la métaphore d’un monde enfant.

Le lien d’opposition «et pourtant» pointe encore notre responsabilité.

Toute la violence et l’inhumanité sont dans les deux verbes choisis «dressé et plié» (non éduqué par exemple).

Les valeurs d’humanité «vertu de notre valeur, forces naturelles, justice, bonté, magnanimité» sont par quatre fois niées: « nous ne l’avons pas dressé ni plié par», « nous ne l’avons pas conquis par… ni par».

Montaigne dénonce ainsi les moyens de la colonisation en même temps qu’il regrette ce qu’elle aurait pu apporter.

La suite met en valeur l’intelligence «clarté d’esprit naturel et pertinence» et le raffinement culturel de la civilisation amérindienne par l’oxymore «épouvantable magnificence».

La description est laudative: «magnificence, merveille, excellemment, la beauté».

Les énumérations rendent compte de la richesse «les arbres, les fruits et les herbes», «en joaillerie, en plumes, en coton ou dans la peinture».

Le comparatif d’infériorité est nié de manière à bien montrer que l’argument de l’infériorité supposée des peuples colonisés, pour justifier la violence avec laquelle un mode de vie leur a été imposé, ne peut être retenu .

Le connecteur logique d’opposition pose un argument paradoxal, contraire et ultime, c’est leur supériorité morale qui les a affaiblis, ce sont nos vices qui nous ont rendus capables de les opprimer; l’énumérations de leurs vertus est longue et le comparatif d’infériorité en prive les européens.

Le passage se termine sur un paradoxe « avantage qui les a perdus.» Ainsi, ce passage exprime de la part de Montaigne le regret d’une rencontre entre deux civilisations (Ancien Monde et Nouveau Monde, un monde « frère ») qui aurait pu et aurait dû s’avérer fructueuse et enrichissante.

L’essai est ici empreint d’une tonalité polémique quand son auteur évoque et dénonce l’influence néfaste des conquérants européens sur les Indiens, leur conduite scandaleuse, remettant totalement en cause l’ethnocentrisme européen et nous invitant au relativisme.

: la découverte d’un nouveau monde, qu’il soit réel ou fictif , permet de s’interroger sur notre humanité et de remettre en question les fondements de notre société, voire de remettre l’homme à sa place ! C’est le cas en littérature des récits de voyage réel ou imaginaire comme Micromégas, par Voltaire écrit en 1752.. »

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