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Définition: AFFUSION, substantif féminin.

Publié le 08/12/2021

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Définition: AFFUSION, substantif féminin.

A.- Au propre. Action de verser un liquide sur un corps quelconque.

1. MÉDECINE. Procédé thérapeutique qui consiste à verser d'une faible hauteur une certaine quantité d'eau plus ou moins froide sur une partie ou sur la totalité
du corps pour obtenir des effets soit sédatifs, soit stimulants :

Ø 1. Comme le sujet actuel est flegmatique, doux et malléable d'inclinations, et inepte de nature, il est difficile de juger de la méthode curative qu'on
pourra lui appliquer avant de l'avoir vu dans le paroxysme qui va succéder à ses hallucinations. Le plus sûr sera d'y procéder graduellement, en
commençant par les affusions d'eau glaciale sur l'occiput et l'épigastre, et en passant de là aux sinapismes, aux épispastiques et aux moxas, sans
négliger, comme de raison, un fréquent usage de la phlébotomie jusqu'à syncope. Si l'éréthisme persiste, nous avons l'usage des ceps, des poucettes,
du gilet de force et du maillot...

CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 184.

Ø 2.... Charles fut mis dans une baignoire, sous le robinet de la plus forte douche ; l' affusion froide commença. La souffrance de Charles devait être
horrible; il pâlissait affreusement, mais il ne desserrait pas les dents.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 400.

Ø 3. La température du liquide et la durée de l' affusion varient selon la chaleur de la peau, la force du pouls, le degré de réaction qu'a éprouvé le
malade après les premières affusions (ce moyen n'étant convenable qu'autant que la réaction se fait promptement) et suivant les effets thérapeutiques
qu'on recherche : si ce sont les effets sédatifs (fièvres thyphoïde, éruptive, intermittente), l'eau, ayant 14 à 16 degrés, sera versée lentement pendant 6 à
10 minutes; si ce sont les effets stimulants (algidités, névroses), la durée de l' affusion ne dépassera pas 2 à 3 minutes, et la température restera entre 10
et 12 degrés : d'une façon générale, l'eau peut être d'autant plus froide et l'opération plus prolongée que la température du corps est plus élevée.

Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, de l'art vétérinaire (ÉMILE LITTRÉ) 1865.

Ø 4. L' affusion froide a un effet instantané sur le moral. Elle le relève et le décide à l'activité, quand il se sent vaincu par la paresse et le manque de
vouloir. Après la pluie, on fait ce qu'on a à faire.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, octobre 1871, page 838.

Ø 5.... il gonflait, étouffait, ne pouvait plus, après chaque tentative de repas, supporter une culotte boutonnée, un gilet serré. Il supprima les alcools, le
café, le thé, but des laitages, recourut à des affusions d'eau froide, se bourra d'assa-foetida, de valériane et de quinine;...

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 114.

- Par extension. Même procédé, mais avec usage d'eau chaude :

Ø 6. Procédé hydrothérapique qui consiste à verser, avec un récipient à large ouverture, ou en exprimant une grosse éponge, de l' eau froide ou
chaude sur une partie du corps ou sur le corps tout entier d'un malade placé nu, debout ou assis, dans une baignoire.

Affusions froides (...). Mode d'action. Effet stimulant (eau à 12 o, durée 1 à 3 minutes); - effet sédatif (eau 14o. à 16o, durée 10 à 15 minutes); - effet mixte (eau 14o. ou 16o,
durée 5 minutes). Indications. Fièvres typhoïde, intermittente, éruptives, notamment scarlatine; névrose; congestion.

Affusions chaudes. - 1o. Sédatives, de 25o. à 30o; 2o. stimulantes, au-dessus de 30o. Indications. Mêmes maladies que pour les affusions froides.

Larousse médical illustré . 1970.

Remarque : 1. Dans un exemple unique affusion désigne, par extension, l'aspersion, donnée de faible hauteur, au moment de la toilette (pour une extension
semblable, confer ablution 1 ) :

Ø 7. Tahoser ordinairement n'était pas si matinale, et elle ne quittait guère sa couche sans l'aide de ses femmes; jamais non plus elle ne sortait qu'après
avoir fait réparer dans sa coiffure le désordre de la nuit et verser sur son beau corps des affusions d'eau parfumée qu'elle recevait à genoux, les bras
repliés devant sa poitrine.

THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 254.

Remarque : 2. Quoique absent de notre documentation de textes du XX e . siècle, le sens propre est supposé par les emplois figurés signalés infra B.

2. Divers domaines, vieilli, rare .

a) LITURGIE. " Action de verser de l'eau sur la tête du baptisé. " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes; attestation isolée).

Remarque  : À propos des lustrations par l'eau dans le domaine religieux, confer ablution 2.

b) PHARMACOLOGIE. Addition d'un liquide à un médicament. (Dictionnaire de l'Académie Française 1798 Supplément 1835).

Remarque  : Autres attestations : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (PIERRE-CLAUDE-VICTOIRE BOISTE) 1834 et DICTIONNAIRE
GÉNÉRAL ET GRAMMATICAL DES DICTIONNAIRES FRANÇAIS (NAPOLÉON LANDAIS) 1834.

c) TECHNOLOGIE (ARTS CÉRAMIQUES). « Dans la préparation du pourpre de Cassius, (...) on verse (...) les chlorures d'étain dans l'eau citrine qui renferme l'or;
on fait l'affusion goutte à goutte. » (ADOLPHE BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur
théorie, 1844, page 536 ).

B.- Au figuré . [S'emploie en parlant de l'action de choses abstraites, par analogie avec l'emploi médical, pour exprimer leur effet bienfaisant] :

Ø 8. Sous les bienfaisantes affusions d'Obéron, Ernest, qui séchait [pendant l'exécution, aux Concerts Lamoureux, de l'oeuvre précédente, la Fantaisie
pour piano et orchestre de Widor] , relève la tête...

HENRI GAUTHIER-VILLARS, DIT WILLY, Entre deux airs, par l'ouvreuse du Cirque d'été, 1895, page 58.

Ø 9.... une fraîcheur d'haleine par le monde Comme le souffle même de l'esprit, comme la chose même proférée, À même l'être, son essence; à même la
source, sa naissance : Ha! toute l' affusion du dieu salubre sur nos faces, et telle brise en fleur Au fil de l'herbe bleuissante, qui devance le pas des plus
lointaines dissidences!

ALEXIS SAINT-LÉGER LÉGER, DIT SAINT-JOHN PERSE, Exil, Pluies, 1942, pages 244-245.

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9.

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